Frappé par une crise violente et multiforme, le Mali peine depuis 9 mois à trouver une solution pour sortir la tête de l’eau. Le nord est occupé et la gouvernance du pays est erratique, instable, douteuse et inefficace. Le pays est suspendu aux désidératas de la communauté internationale, de ses voisins encombrants ou inquiets, des hors la loi qui ont élu domicile au nord et des querelles de chiffonniers qui rendent sa gouvernance chaotique.
Pour répondre à ces questions à apparence simples mais qui peuvent s’avérer compliquées à répondre, nous devrons poser les postulats de base des relations internationales, des relations humaines, pour identifier les mécanismes qui sous-tendent le fonctionnement d’un état africain comme le Mali, la mentalité de ses habitants, la qualité de sa gouvernance et sa coopération avec le reste du monde.
La compréhension de ces phénomènes nous permettra de comprendre pourquoi le pays est vulnérable face aux chocs externes et internes et pourquoi il peine à se défaire de cette crise.
Les relations internationales sont régies par un jeu complexe d’intérêts qui s’apparente au Poker. Dans leurs relations les nations agissent par intérêt plutôt que par amitié. Mais il y a plusieurs sortes d’intérêt (financier, stratégique, culturel, moraux…). Cela dit la communauté internationale agit par intérêt mais celui-ci n’est pas forcément financier et il faut analyser cas par cas pour identifier la nature des intérêts en jeu dans chaque agissement à telle ou telle partie du globe. Les relations humaines se fondent aussi sur des jeux d’intérêt mais puisent leurs caractéristiques essentielles dans le rapport de forces. L’homme depuis la nuit des temps a tendance à s’imposer sur plus faible que lui pour exister ou pour mieux exister. Ça ne date pas d’aujourd’hui et ce n’est pas prêt de terminer maintenant.
Au Mali les mentalités, les pratiques et les comportements dans la société ont contribué durant les 40 dernières années à produire plus de gens faibles que de gens forts (absence de scolarisation, pauvreté, chômage massif, condition de travail rudimentaires et très peu génératrices de revenus, santé précaire, espoirs brisés…). Nous vivons dans une société qui ne permet pas très bien la mobilité sociale (le fils de pauvre a 80% de chance de rester pauvre alors que le fils de « riche » a 80% de chance de rester « riche »).
Dans ces conditions, le facteur clé du succès pour un individu au Mali actuellement, c’est de s’approprier illégalement les biens publics au détriment de la morale, de la dignité, de la probité et de toutes les valeurs connues dans la société. Et bien entendu tout le monde ne peut pas accéder aux biens publics dans un pays pauvre avec une forte croissance d’une population majoritairement jeune. Donc forcément un océan de désolation se dresse devant les autorités du pays et les urgences sociales sont multipliées par cent par rapport à la normale. Dans cette situation il n’y a pas, malheureusement, une gouvernance efficace, juste et responsable pour répondre aux aspirations des peuples. Trop de bruits circulent, Moussa, Alpha, ATT, Dioncounda…
Mais, la réalité est que le Mali n’a ’jamais eu une gouvernance responsable mis à part le régime de Modibo Keita qui savait ce qu’il faisait, tous les autres naviguent ou ont navigué à vue si jamais ils ne dormaient pas dans le bateau.
Dans cette gouvernance du sommeil profond et insouciant, les actifs et le patrimoine du pays n’ont jamais été sauvegardés contre les chocs externes et internes au pays, les forces néfastes et les mauvaises pratiques.
La coopération avec les pays voisins et même la coopération tout court, a été inscrite dans un registre d’état faible qui cherche de manière permanente et systématique des faveurs et de l’assistance sans jamais mettre en avant les indispensables intérêts du Mali. On se pose même la question, a-t-on, jamais cherché à identifier et à atteindre nos intérêts?
Donc les vraies solutions aux crises du nord ont été occultées, ignorées dans une aimable négligence par une politique permanente de fuite en avant et de cadeaux gratuits aux chefs rebelles sans jamais prendre en compte les conditions et les préoccupations des populations vivant dans l’extrême pauvreté.
Iyad Ag Ghali, Bilal Ag Chérif et tous leurs semblables sont depuis trop longtemps dans une recherche éhontée et facilitée de leur gain et gloire personnel et clanique plutôt qu’une quelconque solution aux multiples problèmes quotidiens des populations, touareg, arabes, sonrhaï, peuls, Belah qui désolent dans le nord du Mali.
La technique de la fuite en avant soulage à court terme ces Al Capone et ces Dalton du désert malien (par des négociations et accords bidon), mais elle ne résout jamais une crise profonde de la morale qui s’est versée sur la société malienne comme l’encre d’un écolier brouillon se verse sur son cahier.
Et on a beau être un athlète aguerri des marathons, à un moment donné il faut s’arrêter de courir sinon le cœur lâche car il est conçu comme cela.
Mais au Mali, nos athlètes de la gouvernance chaotique ne s’arrêtent jamais, d’ailleurs être nommé ministre est perçu d’abord comme un bonheur et un accomplissement personnel, une jouissance familiale qui marque l’avènement d’un clan, donc un cadeau inespéré pour prendre sa revanche sur la société et non pas comme une charge de travail engageant une nation ou une lourde responsabilité devant l’histoire et le peuple. C’est pour cela qu’il y a tant de batailles et de déchirements pour rentrer dans un gouvernement, et tant de tractations pour ne pas y être éjecté.
Et l’Ortm est très fière de montrer le luxe clinquant et insolent de la salle de réunion du conseil des ministres à Koulouba, plutôt que de montrer la détresse des enfants maliens dans les camps des réfugiés maliens en Mauritanie, au Niger, au Burkina, en Algérie et au Mali. « Passion du service public » oblige!
La soldatesque de la garnison de Kati a bien compris la même attirance inutile pour le luxe en s’occupant d’abord au « siège » du Cnrdre à Kati plutôt que de songer à doter Diabali et Sevaré en orgues de Staline. Il y a un décalage révoltant entre ce que font les dirigeants du pays et les conditions réelles des populations qu’ils prétendent défendre. Alors que les défis sont déjà énormes par rapport aux capacités de l’état (finance et ressources humaines), il faut soit réduire de manière drastique le train de vie de l’état soit tendre la main à la communauté internationale. Celle-ci a des intérêts moraux surtout en matière de droits de l’homme, de bonne gouvernance et de démocratie, toute chose égale par ailleurs.
Le jour où le maliens comprendront cela, la soldatesque de Kati, s’écartera du pouvoir, les élections seront organisées, le pays recouvrera son intégrité territoriale, les cadeaux aux bandits du nord et aux ministres insouciants prendront fin en même temps que le chaos que vous connaissez dans le pays.
Aliou Touré
Du courage Touré, je pense que les maliens comprendront avant qu’il ne soit trop tard.
félicitation pour votre analyse juste et limpide, Mais je voudrais vous rappeler que ce comportement des maliens est semé et labourer par le pouvoir de moussa traoré. Dans aucun pays au monde ou faire le griot paye plus que au Mali, faire le griot c’est faire l’éloge de quelqu’un qui n’est ce qu’il est. Au mali si on est griot mieux vaut faire le”le griot” que de travailler.
je suis griot mais je crois que ça beaucoup contribuer à façonner le comportement des Maliens qui ne veulent entendre ce que ils ne veulent pas. Pire beaucoup sont analphabètes. Si non comprendre un chef de partie qui existe grâce à la démocratie et qui soutien un coups d’état.
Tous ce qu’ils disait contre ATT nous révèle que ATT était le meilleur parmi les pires dirrigeant.
Tu fais une contradiction, ATT a renversé Moussa T que parce que sa gestion à été catastrophique et aujourd’hui ce sont les mêmes maux selon vous qui existaient sous le règne de Moussa, après le passage en trois tranches de ATTcratie. En quoi donc les 12 années de gouvernance du messie auront servi de meilleur pour le Mali ?
C’est seulement un pays irréconciliable, ingouvernable, divisé en deux ou les 2/3 sont occupés, ou des centaines de milliers de fils sont contraints à l’exil; à la mendicité à la soumission; à la lapidation; à la flagellation; aux viols; à l’amputation etc. etc. J’ai honte à sa place.
Ce beau pays devient de plus en plus ingouvernable
Urgent!! Urgent!! Urgent!! Les éléments d’ Ançardine et du M.U.J.A.O viennent à l’instant même d’infliger une cuisante défaite à l’armée malienne dans les environs du village de Kona. D’après une source villageoise qui déclare avoir vu de ses propres yeux les cadavres de 21 soldats maliens ce matin aux environs de 7h00, et affirme avoir pris la fuite et s’être caché, en ayant entendu de nombreuses voitures des éléments terroristes lourdement armés et criant “Alahou Akbar!” faire mouvement vers lui. Les soldats maliens auraient été piégés et pris en tenaille. C’est ce qui semble expliquer, selon la source villageoise citée par BBC News, comme témoin oculaire, que 27 soldats maliens se seraient faits prisonniers et leurs matériel militaire aurait été complètement consumé et détruit!
Tékoum rewoum esqué vous ètes au courant que à cinq kilometres de Kona que l’armée Malienne à tué 62 térroristes et caturé six,citée par cet mème BBC NEW?
Il est très rare qu’un journaliste malien s’exprime comme ça. Je suis d’avis de votre analyse Mr Touré. Mes encouragements!
Encore des diversions. Des diversions. Et du dilatoire. Des touaregs ont compris qu’il faut prendre les armes pour obtenir des postes juteux, de l’argent, etc. Comme des politiciens et syndicalistes à Bamako ont compris qu’on est récompensé en fonction de son pouvoir de nuisance. On dit qu’il n’est pire ennemi que les ennemis de l’intérieur. Ces COPLAN/SADIQUE/YERENOGOTON me font penser à ces stars de musique ou du cinéma, Charlie Hebdo, Salman Rushdie et autres tueurs en série prêts à tout pour que l’on parle d’eux. L’exercice favori de Satan est de se présenter sous les couleurs du Bien. Ainsi en fut – il de Kaddafi, Sadam Hussein et j’en passe. Nous ne pouvons que compter sur notre armée, surtout que les troupes de la CEDEAO ne viendront pas pour l’éternité au Mali. Mais le représentant actuel de l’armée ‘’le CNDERRIERE’’ n’a rien posé comme acte pour le mériter, à part s’attaquer aux civils désarmés. Si des anarchistes et des traitres de COPLAN/SADIQUE/YERENOGOTON soutenus en sous-main par le CNDERRIERE se moquent éperdument de la libération du Nord et de la tenue des élections, au gouvernement de prendre ses responsabilités EN METTANT AUX ARRETS LES FAUTEURS DE TROUBLES JUSQU’A LA LIBERATION DU NORD ET A LA TENUE DES ELECTIONS. Chieck Modibo Diarra (CMD) n’étant plus là pour servir d’épouvantail, la nouvelle équipe au pouvoir n’a qu’à justifier sa nomination ou démissionner. Tout se passe comme si les bandits armés du Nord (MNLA/ANE SARDINE/AQMI/BOKO HARAM/MUJAO/ANESARU…) et les bandits armés du sud (CNDERRIERE/COPLAN/SADIQUE/YERENOGOTON) s’entendent ET S’EVITENT PRECAUTIEUSEMENT et mettent tout en œuvre pour S’OPPOSER A L’ARRIVEE DE TROUPES INTERNATIONALES. Ayant rêvé hier avec les évènements de KONA que la libération au Nord pointait à l’horizon, voilà qu’immédiatement que COPLAN monte sur ses grands chevaux pour crier, menacer et réclamer sur les antennes la tenue des concertations nationales, condamner l’approbation de la feuille de route par l’Assemblée Nationale. Et comme par hasard, le lendemain, des voyous brûlent des pneus, bloquent la circulation pour exiger la tête de DIONCOUNDA, en définitive, nous divertir de l’essentiel, à savoir la libération du Nord, la préparation et la tenue d’élections libres et transparentes. COMME POUR DIRE QU’ILS SONT LES COMPLICES LOGIQUES DES DJIHADISTES. Comme pour nous dire clairement : CREER L’INSTABILITE A BAMAKO POUR QUE NOUS NE PENSIONS PAS AU FRONT ET AUX ELECTIONS (on peut comprendre qu’IBK et Mariko s’en fichent du Nord Mali, mais qu’un HAMEY DICKO ressortissant du Nord et AMION GUINDO originaire du pays dogon sous occupation se renient à ce point !). CEPENDANT, IL FAUT QUE DJANGO SABATA TRINITA LE SACHE : SON PREDECESSEUR A ETE HONNI PARCE QUE SUR LES DEUX QUESTIONS DE LA LIBERATION DU NORD ET DE LA TENUE DES ELECTIONS, IL N’Y AVAIT AUCUNE AVANCEE.
ALORS QUE LES MILITAIRES ONT DIT, REDIT QUE CMD N’A RIEN APPORTE A L’ARMEE (bizarrement, ce sont des armes commandées par un ATT honni qui ont été reçues), ALORS QUE NOUS SAVONS TOUS QUE MEME LA CEDEAO DECLARE NE PAS AVOIR LES MOYENS FINANCIERS DE TENIR LA GUERRE. ALORS, QUELLE SOLUTION MIRACLE CES CONCERTATIONS NATIONALES VONT NOUS APPORTER ? ET LA MAJORITE SILENCIEUSE (FDR, COREN et autre société civile) SE TAIT, LAISSE FAIRE, AUCUNE PROTESTATION DE MASSE, JUSTE DES COMMUNIQUES LACONIQUES…
Donc, espérons alors que de sa virée sous-régionale, DJANGO SABATA TRINITA parviendra simplement à : i) trouver les 200 millions de dollars avec une diplomatie plus efficace pour financer notre guerre ; ii) disposer des 3300 soldats de la CEDEAO, , iii) obtenir les appuis aériens de la CEDEAO, des drones américains, de l’OTAN, des Russes, des Chinois ou des Arabes amis du Mali pour pourchasser les fuyards du désert ; iv) encadrer les brigades d’autodéfense déjà utilisées par le passé avec succès par l’armée malienne, car nous savons que toutes les armées du monde ne pourront pas protéger les villages et villes dégarnis de la ligne de front; v) préparer concomitamment les élections; vi) tenir les élections immédiatement après la libération des 3 capitales régionales du Nord pour qu’enfin; vii) le nouveau gouvernement démocratiquement élu puisse s’atteler à donner de l’emploi aux jeunes du Sud et du Nord surtout, pour qu’ils ne retombent pas dans les activités criminelles du MNLA/AQMI/ANE SARDINE/BOKO HARAM/ANESARU…
mon frére alou votre article montre bien que l’analyse faite sur la situation au mali a eté bien serné objectivement ;cela me comble merci pour votre travail et j’espere que les protagonistes vont le lire avec attention .
Je vous felicite pour l’article. Les maliens se sont très longtemps cachés la vérité, c’est la principale source de nos malheur!!
Je croix que ansa dine doix faire un tour a Bamako quel merde?
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