Ce mardi 7 septembre, le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, a achevé une visite de travail au Mali. En plus des nouvelles autorités du pays, il a tenu également à rencontrer plusieurs acteurs politiques. Pour notre contributeur, l’émissaire de l’organisation ouest-africaine a parlé en parabole sur la question du respect de la durée de la transition.
Depuis quelques semaines, les Maliens sont divisés sur le respect de la durée de la transition. C’est dans ce contexte qu’une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est rendu à Bamako pour faire le point sur la situation qui prévaut dans le pays. Le chef de la délégation, Goodluck Jonathan, a eu un entretien avec le Président de la transition — Assimi Goïta.
À sa sortie d’audience, le médiateur de la Cédéao, sur le respect du délai de la transition et la tenue des élections à date indiquée, semble avoir parlé en parabole. À en croire ses propos, la tenue des élections prochaines reste tributaire de la mise en place d’une « situation où nous pouvons aller aux élections ».
« Il s’agit, [pour lui ndlr], de faire en sorte de pouvoir bien organiser, bien préparer, les élections pour que nous puissions, à la fin de la Transition, avoir un nouveau Président démocratiquement élu et un gouvernement en place pour diriger les affaires au Mali. »
Derrière tout dit il existe un non-dit, pour paraphraser le penseur français — Michel Foucault. La préoccupation majeure sur la situation au Mali ne devrait donc plus être le respect du délai de la transition, de la tenue des élections vaille que vaille, mais plutôt de la bonne préparation et la bonne organisation des échéances électorales.
Soutenir la transition
Les émissaires de la Cédéao se seraient-ils résolus finalement de l’évidence du difficile respect du délai de la transition ? En tout cas, de plus en plus, dans diverses localités du pays, des voix se lèvent pour demander la prolongation de la durée de la transition.
Le lundi dernier, Sériba Diallo, maire de la commune de Niéna, a laissé entendre, lors du lancement des activités de soutien des jeunes du Ganadougou à la transition : « Le Mali a trop souffert de longues années de mauvaise gouvernance. Pour ne pas périr, nous devons nous donner la main pour soutenir cette transition ».
Le rang des personnes favorables à la prolongation de la transition s’élargit un peu plus chaque jour. Les grands opposants à toute prolongation constituent les partis politiques, qui exigent la tenue des élections aux dates indiquées. Tout compte fait, il sera difficile pour la Cédéao de ne pas se plier au choix du peuple malien, qui a demandé un « Mali nouveau ».
L.R
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Source : https://saheltribune.com