Au Mali, l’annonce du report du référendum du 19 mars à une date sine die soulève des nouveaux doutes sur la volonté des autorités de transition à respecter le chronogramme électoral pouvant permettre le retour à l’ordre constitutionnel.
La confiance est-elle rompue entre le Colonel Assimi Goïta et le cadre d’échange des partis et des regroupements politiques pour un retour à l’ordre constitutionnel ?
Au lendemain de l’annonce du report du référendum Constitutionnel, le cadre regrette la décision du gouvernement. «Le CADRE regrette que malgré les apports significatifs de ses représentants, ceux-ci n’ont pas réussi à changer le cours des choses », a regretté ce regroupement de partis politiques, qui avait à la grande surprise de tous accepté de participer à la commission de finalisation du projet de nouvelle constitution. Aujourd’hui, les responsables du cadre expriment leur inquiétude par rapport au respect du chronogramme électoral adopté par le Gouvernement le 22 juin 2022 prévoyant le retour à l’ordre constitutionnel en février 2024. Pour ce groupement politique, il est à craindre une nouvelle prorogation de la Transition malienne suite à la décision du gouvernement de reporter la date du référendum. Le cadre estime que ce report qui cache les velléités de prorogation de la transition risque d’accentuer le discrédit sur le Mali et d’exposer le pays à de probables nouvelles sanctions.
« Surseoir à la tenue du référendum »
C’est pourquoi, le Cadre, propose de surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur Président de la République qui sera élu à la fin de la Transition. « Le Cadre demande aux autorités de la Transition l’abandon pur et simple du projet de la nouvelle constitution et le respect du chronogramme pour les autres élections », peut-on lire dans le communiqué publié par ce groupement de partis qui rejoint aux nombreuses tendances politiques qui s’opposent à l’organisation d’un référendum Constitutionnel. Le cadre est convaincu que l’’abandon du projet de réforme constitutionnelle permettra aux autorités de la Transition de se concentrer sur la bonne préparation et l’organisation des élections à bonne date. Il appelle donc le gouvernement à décharger le chronogramme électoral du référendum. Selon le responsable du cadre, l’organisation du référendum en dehors de la date initiale sera de nature à faire reculer les dates retenues pour les autres élections et à sortir de la durée complémentaire de vingt-quatre mois pour la transition.
Le projet d’élaboration de la nouvelle Constitution du Président de transition, du colonel Assimi Goïta, bénéficie moins de soutien au sein de la classe politique et de la société civile malienne. Plusieurs partis politiques ont appelé le chef de l’Etat à abandonner ce projet controversé. La semaine dernière la Ligue malienne des Imams et Erudits pour la solidarité islamique (LIMAMA) s’est démarquée du projet de Constitution en appelant les musulmans à voter contre le texte lors du référendum. Cette organisation religieuse proteste contre le maintien du mot « laïcité » dans le projet de texte constitutionnel et conditionne son soutien au maintien d’un « Etat multiconfessionnel ».
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net