Au Mali, une manifestation des associations des droits de l’Homme est annulée. Le 5 décembre, un décret du gouverneur de Bamako interdisait tous rassemblements dans plusieurs lieux centraux de la capitale malienne. Pourtant, les organisateurs assurent que leur itinéraire respectait cet arrêté. Les associations souhaitaient manifester contre un projet de loi sur l’entente nationale.
A cause de « menaces de répression policières » disent 51 organisations de la société civile, leur manifestation est annulée ce mardi. Pour maître Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’homme, la marche était pourtant conforme à l’arrêté du gouverneur de Bamako interdisant les manifestations dans des lieux centraux de la capitale.
« C’est un abus de pouvoir ! s’indigne maître Moctar Mariko. Vous (organisateurs de la marche) dites aux gens de ne pas marcher dans telle ou telle direction, il (le gouverneur) dit : d’accord ! ». Alors les organisateurs choisissent un itinéraire hors du champ de l’interdiction et donc conforme à l’arrêté, et « on nous dit que cela va à l’encontre de la Constitution du Mali ! Cela va à l’encontre de la liberté d’association, de la liberté de réunion ! Nous ne comprenons pas pourquoi il s’oppose à l’exercice de ces libertés ».
A l’origine, la marche était organisée contre le projet de loi d’entente nationale. La présidente du Conseil national des victimes, Haidara Aminè Maiga, le compare à un projet d’amnistie générale contre les auteurs de crimes commis au Mali depuis le début de la crise en 2012. « Les auteurs (de ces crimes) doivent être jugés, doivent être punis pour les actes qu’ils ont commis… Il y a de 10 427 victimes qui ont fait des dépositions devant la Commission Vérité-Justice-Réconciliation… Tout le travail que l’on a fait est mis en jeu ! »
Le projet de loi devrait être voté cette semaine à l’Assemblée nationale.
Publié le 12-12-2018 Modifié le 12-12-2018 à 09:30