Après son agression lundi 21 mai par des partisans pro-putschistes à Bamako, Dioncounda Traoré, qui assurait jusque-là l’intérim du pouvoir et qui venait d’être désigné président de la transition par un accord entre la Cédéao et l’ex-junte, s’est envolé pour Paris ce mercredi pour y passer des examens médicaux.
L’avion de Dioncounda Traoré a décollé mercredi 23 mai en direction de Paris, en fin d’après-midi. C’est un vol spécial qui a été affrété. Le président a monté avec difficulté les quelques marches permettant de pénétrer dans l’appareil.
Selon un collaborateur de Dioncounda Traoré, rencontré à l’aéroport, le président se rend dans la capitale française pour des analyses médicales plus poussées. Il ajoute que, quand il l’a vu avant son départ, il avait l’air éprouvé physiquement après l’agression dont il a été victime il y a deux jours.
Lundi 21 mai, des manifestants opposés à son maintien au pouvoir ont pénétré dans ses bureaux et l’ont violemment tabassé. Dioncounda Traoré a été blessé au visage et au dos. Il avait été hospitalisé quelques heures sans que de premiers examens ne révèlent de lésion grave. La transition d’un an, qu’il doit présider, a débuté mardi 22 mai.
Sa désignation a eu lieu suite à un accord trouvé dimanche entre lui-même, le Premier ministre par intérim Cheick Modibo Diarra, le capitaine Sanogo, et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
En l’absence de Dioncounda Traoré, des dispositions existent pour que la machine tourne. Grâce par exemple à un décret qu’il a signé, c’est le Premier ministre malien qui a présidé le Conseil des ministres de mercredi. Cheick Modibo Diarra devient donc le civil le plus important au cœur du pouvoir exécutif. L’accord-cadre de Ouagadougou faisait déjà de lui un Premier ministre de plein pouvoir.
Sur tous les fronts, ces derniers temps, et en l’absence du président, il aura un volume de travail plus important. Il devra également faire preuve de tact dans ses rapports avec l’ex-junte. Si le capitaine Sanogo est officiellement considéré comme un ancien chef d’Etat, ses hommes et lui ont probablement un mot à dire sur la réforme de l’armée en cours.
Avec les députés également, Cheick Modibo Diarra devrait pouvoir s’entendre. Mais il ne peut pas promulguer une loi qu’il a fait adopter par l’Assemblée. Cela reste le rôle du président de la République.
Un départ au mauvais moment
L’agression de Dioncounda Traoré lundi à Koulouba a imposé au pays un calendrier qui n’était pas idéal. Certes, l’entourage du président de la transition assure qu’il n’y aura pas de vacance de pouvoir. Mais ce départ intervient alors que les organisations favorables aux putschistes tentent de remettre en cause le maintien de Traoré à la tête de la transition.
Au stade Modibo Keïta, devant leurs militants, ils ont réaffirmé mercredi soir que selon eux le capitaine Sanogo devait conduire cette transition. « Si Dioncounda Traoré est parti pour des soins, nous lui souhaitons prompt rétablissement, a déclaré aux journalistes Oumar Mariko, l’un des principaux responsables du camp favorable aux putschistes. Mais comme président, a-t-il réaffirmé, son mandat est terminé ».
Les anti-Traoré peuvent ils profiter de l’absence de celui-ci pour faire monter la pression ? Dans le camp d’en face, au sein du Front du refus, les dirigeants cherchent en tout cas à minimiser l’impact politique de cette contestation. L’important, c’est ce que le capitaine Sanogo va répondre à ceux qui veulent l’instituer président de la transition, a déclaré l’un d’eux, Iba Ndiaye, à RFI.
RFI / 24/05/2012
on dirait qu’il sen va cherher sa part de mougou – mougou des vente 2/3 ou peut être prendre ceux qu’il faut pour servir bien son peuple.
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