Mali: le Premier ministre promet un gouvernement “opérationnel” bientôt

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Django Cissoko

Le nouveau Premier ministre malien Diango Cissoko a assuré jeudi qu’un gouvernement d’union serait “opérationnel” dès la semaine prochaine, lors de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur Cheick Modibo Diarra à Bamako.

“Dès la semaine prochaine, nous aurons une équipe gouvernementale opérationnelle”, a promis Diango Cissoko, nommé mardi soir par le président par intérim Dioncounda Traoré, à la suite de la démission forcée de Cheick Modibo Diarra sous la pression d’officiers putschistes.

“Les priorités de la transition n’ont pas changé: il y a la récupération du nord de notre pays et il y a l’organisation des élections crédibles. Evidemment nous continuons à gérer les autres affaires du pays”, a ajouté M. Cissoko, à l’issue de la transmission de pouvoirs qui s’est déroulée à l’écart de la presse, dans les locaux de la primature.

“Tout ce que je suis venu faire c’est demander à mes collaborateurs de donner” à Diango Cissoko “leur soutien entier parce qu’en réalité nous ne travaillons plus pour des hommes, nous travaillons pour une République”, a déclaré l’ex-Premier ministre.

“C’est ça le plus important: que la loyauté de tout un chacun aille à la République et à travers la personne qui représente cette République, et aujourd’hui c’est M. Cissoko”, a-t-il poursuivi.

L’ancien Premier ministre, qui n’était pas apparu en public depuis l’annonce de sa démission mardi dans une brève allocution à la télévision publique malienne, était arrivé en fin de matinée au siège de la primature, sans protection militaire.

Selon sa famille, M. Diarra avait été placé en résidence surveillée chez lui immédiatement après sa démission, ce qu’avait démenti plus tard le chef des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo.

La communauté internationale, qui espère un “nouvel élan” à Bamako, a appelé M. Cissoko à former rapidement un véritable gouvernement d’union nationale pour mettre fin à la crise politique et faciliter une intervention armée internationale dans le Nord occupé par des groupes islamistes armés.

Jeudi, le haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, l’ex-président burundais Pierre Buyoya, a appelé à son tour à la formation d’un “vrai” gouvernement d’union nationale.

“Je constate qu’il y a au Mali un président qui a accepté la démission du Premier ministre, qui a nommé un (nouveau) Premier ministre”, a-t-il déclaré à Radio France internationale (RFI).

Il a rappelé que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait demandé “avec insistance il y a quelques mois” la nomination d’un “vrai gouvernement d’union nationale”, ajoutant: “C’est ça qui est utile”.

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3 COMMENTAIRES

  1. Cet engouement à devenir ministre à tout prix dans ce pays est symptomatique des vraies valeurs de notre societé…. s’enrichir, se servir et non servir le pays…. et cela a atteint son point culminant avec la défection des militaires qui ont fui le champ de bataille, celui en temps normal de l’honneur, pour se terrer à Kati, dévaliser les banques, agresser les hommes sensés riches aux affaires…

    Cette gangrène a atteint les jeunes cadres et ravage même le milieu des étudiants et éleves…

    C’est terrible…. l’état d’esprit actuel de notre pays, quand tout le monde y compris les rebelles MNLA qui ont eu des milliards ne pensent qu’a se sucrer sur le dos de la mère patrie… et non la servir et la rendre fort….. Le Mali est devenu le Yelebougou de la planète a cause de tout ceci….

    La douleur me ronge…

  2. Bonjour,
    Pour être stable, un gouvernement d’union nationale nécessite un équilibre entre les différentes sensibilités en incluant toutes les forces vives de la nation sans oublier la société civile.

    L’INDISPENSABLE SOUTIEN de tous les Maliens dépendra de cet équilibre et du fait que ce gouvernement soit réellement représentatif de la société.

    Mieux vaut prendre le temps nécessaire pour constituer un réel gouvernement inclusif et représentatif.

    Aidé par un Président conciliant et fédérateur, compte-tenu des enjeux, en homme de loi, aimant la justice et la médiation, le nouveau premier Ministre, Giango Cissoko, saura-t-il réaliser efficacement cette première vraie médiation publique, à travers la constitution du gouvernement d’union nationale, pour sortir, DURABLEMENT, le Mali de cette crise ?

    Espérons-le, c’est ainsi qu’il donnera espoir aux Maliens.

    Bon courage et bonne médiation pour une vraie union des Maliens.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  3. DIONCOUNDA ou pas, CMD, DJANGO, TRINITA, SABATA. En tout cas, le MALI n’a pas 1 FCFA pour faire la guerre. Donc, le nouveau PM n’a pas 10 000 solutions: i) prélever 10 000 FCFA par mois sur tous les salaires pendant un an en faveur de l’effort de guerre, ce qui est peu probable ou ii) convaincre rapidement la communauté internationale à voter la résolution qui va débloquer les 200 millions de dollars pour libérer le Nord. Sinon coups de marteau? Licenciement? En tout cas, le statu quo est inimaginable à long terme: poursuite des amputations, lapidations, enlèvements, arrêt de tout processus de développement, etc. Etc. Hors, c’est le statu quo que souhaite sûrement le CNDERRIERE (ne plus aller au front), et apparemment la communauté internationale qui ne veut pas financer notre guerre parce que nous sommes insolvables et qu’il y a la crise financière chez eux, en même temps déclare qu’on ne peut pas négocier avec les terroristes/ pirates/ djihadistes. Autrement dit, les »fous de dieu » abandonneront d’eux-mêmes le Nord Mali, la charia, les enlèvements, le terrorisme, se convertiront en nomades paisibles et iront béatement au paradis. C’est très joli tout ça, puisque la majorité des maliens aussi, à l’intérieur comme à l’extérieur, ne proteste guère, DE FACON COORDONNEE ET MASSIVE…

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