Dr Choguel Kokalla Maïga a accordé sa première interview à l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (Ortm), dès après les grandes manifestations de soutien de la junte à travers tout le Mali. Le Premier ministre donne des informations à couper le souffle.
La première révélation du chef du gouvernement de la transition concerne le rôle ambigu joué par l’armée française au Mali. Au dire de Choguel Maïga, durant l’opération de reprise du territoire du nord menée par les Forces armées maliennes (FAMa) en 2014, des soldats s’étaient réfugié dans un camp de la Mission multidimensionnelle pour la stabilité du Mali (Minusma).
Ces soldats ont été désarmés et leurs armes confisquées. Quand l’État-major malienne a réclamé ces armes, il lui a été rétorqué que c’est une prise de guerre qui ne peut être restituée au FAMa ! Tout le monde sait que ces troupes de la Minusma mange dans la main des forces Barkhane !
La seconde révélation, non moins choquante a trait aux propos tenus par le commandant de la Force militaire française Barkhane, en 2016. A cette époque, cette force française était sous le commandement du Général de division, Jean-Pierre Palasset (1er août 2014 au 31 juillet 2015).
A sa prise de fonction, ce commandant s’était rendu dans tous les pays du Sahel où étaient stationnées ses troupes. Au cantonnement de Faya-Largeau au Tchad, il aurait tenu un discours absolument ahurissant à ses hommes. Selon le Dr Choguel Maïga, il aurait dit ceci : « nous étions ici, il y a 100 ans (pendant la colonisation en Afrique donc), Nous sommes partis, il y a 60 ans (au moment des indépendances). Nous sommes de retour pour 1000 ».Ces Chefs d’État de la Cedeao ont-ils vraiment cerné tous les enjeux de ce qui se joue au Mali ?
Le Premier ministre soutient que ce discours révélateur est documenté et a été rapporté par le journaliste français Laurent Larcher (journaliste et essayistes, auteur de plusieurs livres dont, « Rwanda, ils parlent-Témoignage pour l’histoire ») au cours d’une émission où il a parlé des « non-dits de la diplomatie française.»
Comme le dirait l’autre, on voit ainsi le dos du nageur. Toute la rhétorique sur le non-respect des engagements pris par les militaires semble à tout point de vue, une tentative de noyer le poisson. Les vraies causes du levé de bouclier est ailleurs et inavouables.
Théodore Sinzé
by: ThéodoreKoffiSinzé (via Opera News )