Une semaine et demie après le massacre d’Ogossagou, où au moins 157 villageois ont été assassinés, le Mali reste sous le choc. L’enquête est toujours en cours. À l’Assemblée nationale, mercredi 3 avril, les députés ont interpellé le gouvernement sur ce massacre.
De l’opposition ou de la majorité, les députés disent à l’unisson leur indignation après le drame d’Ogossagou. Quelle est la responsabilité des élus ? S’interroge l’honorable Idrissa Sankaré de Bankass, la localité touchée par les récentes violences.
« Qu’avons-nous fait Monsieur le Président, nous députés ? Qui parmi nous connaît Bankass ? Y a-t-il une mission de terrain ? Non. Nous sommes tous responsables, Monsieur le Président », a-t-il interpellé.
L’annonce de la dissolution du groupe d’autodéfense dogon Dan Nan Ambassagou et des limogeages au sein de l’armée ne sont pas des mesures suffisantes pour rétablir la sécurité au centre, selon Bakary Woyo Doumbia, député de l’opposition. « Nous sommes en face d’une véritable faillite politique. La vérité est que notre sécurité a été sous-traitée à des groupes armés au nord comme au centre du Mali », s’est-il indigné.
Pour répondre, Salif Traoré, ministre de la Sécurité, représente le gouvernement. « Nous avons un peu plus de 15 000 hommes qui sont déployés en permanence. C’est vrai, face à l’absence de l’État à certains endroits, certains ont pu devoir se substituer à l’État, mais nous sommes en montée en puissance, nous sommes en réorganisation. Nous allons être beaucoup plus visibles et nous allons nous assumer », assure-t-il.
Selon le ministre, 150 militaires maliens ou étrangers et 440 civils ont été tués depuis trois mois. Ainsi, la crise au centre a fait près de 1 000 victimes depuis janvier 2018.
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