Le Front pour la Sauvegarde de la démocratie au Mali a animé, hier mardi, à Bamako une conférence de presse au cours de laquelle ses responsables ont dénoncé les propos du Président Emmanuel Macro à l’endroit des autorités de la transition au Mali.
Au Mali, l’escalade verbale entre le premier ministre et les autorités françaises continuent à faire réagir la classe politique. Le Front pour la sauvegarde de la démocratie, proche de l’actuel premier ministre de la transition, est monté au créneau pour fustiger les dernières déclarations des autorités françaises. Pour cette plateforme politique, le discours tenu par le premier ministre lors de la 76 assemblée générale de l’ONU exprime le ressenti de tous les maliens par rapport à la situation qui prévaut au Mali. Elle a soutenu l’option proposée par le chef du gouvernement de changer le paradigme dans la lutte contre le terrorisme au Mali en fustigeant la méthode utilisée par les forces étrangères. « malgré la présence de Barkhane, avec des moyens militaires énormes, de la Minusma, de la force conjointe du G5 Sahel, des FAMA et des forces européennes TAKUBA constituées sous l’égide de la France, le Sahel en général, le Centre et le Nord du Mali en particulier demeurent toujours sous emprise djihadiste », a déploré les membres du Front pour la Sauvegarde de la démocratie dans une déclaration.
En alternative, le FSD propose au gouvernement de la transition bien que disposant des moyens limités pour contrôler le territoire à engager dans les meilleurs délais une vaste opération de désarmement de tous les détenteurs d’armes. «Ceux qui refuseront de s’exécuter doivent être considérés comme terroristes », recommande le FSD, qui explique que les forces de défense et de sécurité du Mali et les forces étrangères alliées, sous commandement malien, ont la légitimité de porter des armes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Faisant la corrélation entre la sécurité et les élections en vue, le mouvement politique fondé par feu Soumaïla Cissé a opté pour un report de cette consultation électorale. Le FSD estime qu’il est impossible d’organiser les élections en février prochain. Pour ce faire , il s’est inscrit dans la même d’idée du premier ministre de la transition qui laisse entendre devant la dernière mission de la médiation de la Cédeao que les assises nationales de la refondation qui décideront de la nouvelle date de l’organisation des élections. « Il faudrait que toutes les conditions soient réunies pour qu’on puisse organiser des élections transparentes, crédibles pour éviter les crises postélectorales », insiste le FSD dans sa déclaration lue lors de cette conférence de presse.
Report des élections
Le lundi dernier à Rabat, c’est le Ministre des Affaire étrangères, Abdoulaye Diop qui se prononçait sur cette question de report des élections lors d’un point de presse qu’il a co-animé avec son homologue Marocain Nasser Bourita. Il a soulevé les mêmes motivations sécuritaires évoquées par le FSD en déclarant que « Nous nous sommes engagés sur un calendrier pour tenir les élections en février. Nous sommes dans cette lancée …cette approche dogmatique de dire : c’est le 27 février ou rien, je crois qu’il faudra que nos partenaires prennent un peu de recul pour regarder l’ensemble de la situation ». Cette approche soutenue par le gouvernement de la transition n’est ni du goût d’une partie de la classe politique, la Cédeao et de la communauté internationale qui menacent des sanctions si jamais un report de élections et une prolongation de la date de la transition venaient à s’opérer.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net