Lors de sa traditionnelle présentation de vœux à la presse, le week-end dernier, la coalition politique Action Républicaine pour le Progrès, ARP, a dénoncé la responsabilité des autorités de la transition quant aux sanctions imposées au Mali. Et demande à celles-ci de proposer un chronogramme électoral réaliste pour mettre fin au bras de fer avec la CEDEAO.
En l’absence du président de l’ARP, Tiéman Hubert Coulibaly, c’est le vice-président, Dr Modibo Soumaré, qui s’est prêté à cet exercice traditionnel de présentation de vœux à la presse. D’emblée, la coalition politique, très critique sur la gestion de la transition en cours au Mali, a déploré l’absence d’initiative du gouvernement pour organiser les consultations électorales en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le Dr Soumaré a regretté le bras de fer engagé par la partie malienne avec la CEDEAO qui a abouti, selon lui, aux lourdes sanctions que subissent aujourd’hui les populations. « Les autorités actuelles sont entièrement responsables de la situation actuelle », a accusé le vice-président de l’ARP, qui ajoute que depuis que le Président et le Premier ministre sont aux commandes, aucune action concrète n’a été entreprise dans le sens de la tenue des élections et du respect des délais. Cela, a-t-il poursuivi, prouve à suffisance que le retour à l’ordre constitutionnel n’est nullement inscrit aux priorités de leur agenda.
En réponse à cette inertie de la transition, le 1er vice-président de l’ARP propose de dissocier l’adoption du chronogramme de la transition de tous les débats liés aux assises nationales dites de la refondation et d’œuvrer à la mise en place d’un cadre de dialogue politique pour le Mali. Lequel, selon Dr Modibo Soumaré, doit aboutir à la conclusion d’un accord politique de réconciliation et à un chronogramme raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel. « Nous demandons de proposer un chronogramme réaliste à la CEDEAO pour faire lever les sanctions qui frappent le Mali et mettre fin à l’isolement diplomatique de notre pays », insiste l’ARP. Le Dr Soumaré est convaincu que la démonstration de force des populations maliennes, dans toutes les grandes villes du Mali, ne suffit point à donner carte blanche à la transition pour continuer au-delà du délai prévu. « Nous n’accepterons pas cela. Le pouvoir se gagne dans les urnes et non avec les armes », a-t-il assuré.
Sur le plan sécuritaire, l’ARP a déploré également l’insécurité qui sévit dans le pays sans pourtant citer les récents exploits des forces armées maliennes au front contre le terrorisme. Elle propose qu’une union sacrée, autour de l’Armée nationale, soit instaurée afin qu’elles ne pâtissent des clivages en ces moments si difficiles de la vie de la nation. Toujours sur ce sujet, la Coalition politique insiste sur la révision du mandat de la MINUSMA pour lui donner un mandat plus robuste, rendant cette force étrangère plus offensive dans la lutte contre le terrorisme. C’est d’ailleurs le seul point sur lequel l’ARP est en accord avec les autorités de la transition qui, à travers le Premier ministre Choguel Kokala Maïga, ont demandé la transformation du mandat de la MINUSMA, lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
Il faudra donner le chronogramme de 36 mois non négociable si nous voulons mettre fin définitivement à cette guerre interminable dans notre Pays
Comments are closed.