Alors que les autorités de la transition peinent à fixer un délai pour la future élection présidentielle, le parti du changement « Yelema » de l’ancien premier ministre, Moussa Mara, vient de le désigner sans contestation comme le candidat à ce scrutin crucial au terme du 4ème congrès ordinaire, le week-end dernier.
L’ex-chef du gouvernement sous le régime de feu Président Ibrahim Boubacar Keïta, Moussa Mara, a été désigné par ses camarades politiques à être le candidat du parti à la présidentielle dont la date n’est pas encore fixée. Ce choix est intervenu aux termes du quatrième congrès ordinaire du parti Yelema qui s’est deroulé le week-end passé au Centre international de conférence de Bamako. Ce qui fait de Moussa Mara le premier à dévoiler son intention de briguer la magistrature suprême du pays après la prise du pouvoir le 18 août 2020 par les militaires.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien maire et député de la commune IV du district de Bamako décide de briguer la magistrature suprême du pays. En 2013, Moussa Mara était candidat à la présidentielle. Eliminé dès le premier tour, il avait apporté son soutien au deuxième tour au candidat Ibrahim Boubacar Keïta. En 2018 alors qu’il est désigné par son parti pour être le candidat, Moussa Mara renonce et apporte son soutien dès le premier tour à l’astrophysicien, Cheick Modibo Diarra. Sa décision de soutenir ce candidat sans une concertation de la base du parti lui coûte chère. Puisqu’avec son alliés, ils ont été non seulement éliminé au premier tour mais également la majorité du bureau politique du parti Yelema ont démissionné protestant contre la latitude unilatérale de Moussa Mara.
Le hic est que la date de la future élection présidentielle qui devrait mettre fin à la transition militaire en cours au Mali n’est pas encore fixée. Le ministre de l’administration du territoire et des collectivités a annoncé un « léger report » de la présidentielle il y a quelques mois au motif que le fichier électoral est pris en otage par une société française privant l’inscription des nouveaux majeurs. Visiblement le candidat désigné par le parti Yelema semble s’inscrire dans cette dynamique de report de la présidentielle même s’il évoque d’autres raisons différentes de celles du gouvernement. Dans une interview accordée au magazine mensuel ‘’ Nouvelle Afrique », Moussa Mara a clairement déclaré qu’il est d’accord avec les autorités de la transition sur la question du report de la présidentielle. En commentant les raisons évoquées par les autorités pour reporter ce scrutin crucial, il a encore déclaré que « les élections ont d’abord besoin de la volonté politique de les organiser. En annonçant un léger report des présidentielles, j’estime que nos autorités ont la volonté d’organiser les élections et ils vont le faire ». Le candidat désigné du parti Yelema est d’avis pour le report de la présidentielle, mais il souhaite que le gouvernement engage des concertations franches avec la classe politique pour qu’ensemble toutes les parties prenantes parviennent à une date nouvelle consensuelle pour l’organisation de ce scrutin.
Moussa Mara n’est pas le seul responsable de la classe politique malienne à exiger du gouvernement de transition le choix d’une date consensuelle pour l’élection du président de la République. Devant la tergiversation du gouvernement à donner une date, le chef du parti Yelen Kura, l’ancien ministre Amadou Köita, a appelé en fin de semaine dernière la classe politique à s’unir pour exiger des autorités d’organiser des élections pour sortir le pays de cette longue attente.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net