Mali : La justice ouvre une enquête contre un chef de parti autoproclamé Président de la transition civile

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Ainea Ibrahim Camara, président du Mouvement Républicain du Mali,  fait l’objet d’une poursuite par la justice malienne.  Et pour cause,  ce  farouche opposant  à la prolongation du délai de la transition s’est autoproclamé nouveau Président du Mali, le 23 février dernier devant la presse à Abidjan. 

C’est le ministre de la justice et Garde des Sceaux, l’ancien procureur du Pôle économique, Mamadou Kassogué, qui a demandé au Procureur général de la Cour d’Appel de Bamako d’ouvrir une enquête contre ce prétendant Président autoproclamé. Le communiqué du ministre indique que dans « une vidéo, remontant probablement  au 10 janvier 2022,  le nommé Ainea Ibrahim Camara s’est livré à des attaques  avec des propos  injurieux et subversifs contre les Autorités de la transition dans un élan d’appel à un soulèvement contre celles-ci ». La justice reproche également au président du Mouvement Républicain du Mali de s’adonner à une entreprise malveillante  de déstabilisation des Institutions de la transition.

« D’autres vidéos, retrouvées sur les réseaux sociaux, traduisent clairement la volonté de l’intéressé, manifestement rassuré des complicités qu’il pourrait bénéficier  dans un pays d’où il tenait ses propos, de poursuivre son entreprise malveillante de déstabilisation des Institutions de la transition, à travers une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré être  le Président de la transition  civile, à compter du 27 février 2022 », a expliqué le ministre de la justice dans son communiqué, qualifiant ces propos de faits graves, susceptibles de recevoir plusieurs qualifications pénales . « Je demande de prendre les dispositions nécessaires pour l’ouverture immédiate d’une enquête par le parquet », a instruit le ministre Mamadou Kassogué.

C’est en Côte d’Ivoire que cet opposant à la prolongation de la transition s’est autoproclamé nouveau Président d’une transition civile devant la presse. Il a promis d’organiser les élections présidentielles dans un délai de six mois.  Ces propos ont même suscité une réaction de l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, Madame Simone Ehivet Gbagbo, qui  s’interroge sur les conséquences qui pourraient en découler si jamais la terre ivoirienne accueillait la formation d’un gouvernement civil de transition le 27 février 2022. Madame Gbagbo se demande si la Côte d’Ivoire ne serait-elle pas en passe de devenir une base arrière pour une partie de l’opposition malienne.

Dans un communiqué publié ce lundi 28 février, le ministre de l’intérieur et de la Sécurité du gouvernement ivoirien  a  condamné  les propos du sieur Ainea Ibrahim Camara. « Le gouvernement ivoirien, respectueux de la souveraineté des Etats, ne saurait tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire », a prévenu le gouvernement ivoirien, ajoutant que « ces agissements sont contraires aux principes démocratiques d’accession au pouvoir d’Etat et réaffirme son soutien aux efforts en cours  par la CEDEAO pour une sortie de crise  au Mali ».

Les autorités ivoiriennes soutiennent qu’elles se réservent le droit de prendre des mesures à l’encontre de toute personne, dont les agissements mettraient en mal ses relations avec les pays tiers. Mais, des sources concordantes rapportent que le président autoproclamé de la  transition civile au Mali aurait échappé de justesse à une interpellation de la police ivoirienne. Ainea Ibrahim Camara aurait trouvé refuge dans un autre pays. Son parti continue à démentir les allégations selon lesquelles la police ivoirienne a ouvert une enquête contre  lui.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net 

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