Mali: la fête de l’indépendance réduite au minimum et sous haute surveillance

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Le président par intérim malien Dioncouda Traoré (écharpe blanche) se tient devant la Monument de l’Indépendance lors d’une cérémonie célébrant le 52e anniversaire de l’indépendance du Mali, le 22 septembre 2012, à Bamako
© AFP

BAMAKO  – Le Mali, pour moitié occupé par des islamistes qui contrôlent le Nord, a célébré samedi le 52e anniversaire de son indépendance dans le désarroi, au moment où le président par intérim Dioncouda Traoré prône “la négociation” avec les groupes armés, tout en préparant le pays à “la guerre”.

Encadrée par un grand nombre de militaires, gendarmes, policiers et gardes, une cérémonie brève et très simple a commémoré l’indépendance de l’ex-colonie française (1895-1960) à Bamako.

Le président Dioncounda Traoré a déposé des fleurs sur la place de l’Indépendance, en présence d’ambassadeurs étrangers et de tous les membres du gouvernement, à l’exception du Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, en mission à New York auprès de l’ONU. Le chef d’état-major général adjoint, le Colonel-major Adama Dembélé, représentait la direction de l’armée. Puis une simple prise d’armes symbolique et un petit défilé ont été organisés à l’intérieur même du camp du génie militaire à Bamako, en présence du ministre de la Sécurité intérieure, le général Tiéfing Konaté.

Le chef de l’ex-junte, le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, basé dans la ville-garnison de Kati (à 15 km de Bamako), n’était présent à aucune des cérémonies.

Il y a un an, pour le 51e anniversaire de l’indépendance du Mali, le président Amadou Toumani Touré, au pouvoir depuis dix ans, inaugurait le troisième pont de Bamako, financé par la Chine.

Six mois plus tard, le 22 mars, il était renversé par des militaires dirigé par le capitaine Sanogo, l’accusant d'”incompétence” dans la lutte contre la rébellion touareg et les islamistes dans le Nord. Dans la foulée de ce putsch, le Nord du Mali était passé sous le contrôle des islamistes de la branche maghrébine d’Al-Qaïda et des groupes Ansar Dine et Mujao.

“Ce n’est pas logique de parler d’indépendance quand nos frères et soeurs du Nord vivent sous occupation”, commente à Bamako Bintou Maïga, étudiante en droit originaire de Gao. “Mais j’ai confiance en notre armée, même défaite. Elle doit se ressaisir, dépasser ses querelles pour se mettre état de combattre les forces obscures qui occupent les deux-tiers du pays”, assure-t-elle.

Des officiels devant la Monument de l’Indépendance lors d’une cérémonie célébrant le 52e anniversaire de l’indépendance du Mali, le 22 septembre 2012, à Bamako
© AFP

Vendredi soir, le discours du président malien à la Nation a été double: d’une part, il a appelé les groupes armés qui occupent le Nord à entamer “des négociations sincères, dans le respect strict de l’intégrité territoriale et de la laïcité de la République”; d’autre part, il a demandé à la Nation malienne “l’union sacrée” autour de l’armée, en se présentant comme “le président d’un pays en guerre”.

Une libération du Nord par “la négociation ou par la force”: le président n’a pas tranché. “Puisque nous la préparons, nous ferons la guerre s’il ne nous reste plus d’autre choix”, a-t-il déclaré, comme s’il s’y n’était pas du tout résolu.

Perturbations et tergiversations

Samedi, un responsable local à Gao, ville du nord sous contrôle des djihadistes, a affirmé à l’AFP sur place: “Nous acceptons la main tendue de M. Traoré à une seule condition: que le Mali applique la charia, la loi de Dieu”.

“Si les gens du sud (du Mali) veulent la négociation avec l’application de la charia, nous sommes d’accord. Mais si c’est la guerre qu’ils veulent, nous sommes aussi d’accord. Dieu est le plus fort”, a ajouté Alioune Touré, ancien chef de la police islamique de Gao, aujourd’hui chargé de la sécurité, côté sud de la ville.

A Bamako, le colonel Youssouf Traoré, membre du Front anti-putsch (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république, FDR), a rejeté devant la presse l’option de la négociation: “Ce qu’il faut, c’est libérer le pays par la guerre”, a-t-il affirmé, demandant à la Cédéao de “laisser les armes bloquées dans les ports de Dakar et Conakry revenir au Mali”. Il a par ailleurs évoqué “des perturbations déplorables au sommet de l’Etat”.

Dans un communiqué, le FDR a ensuite fustigé “les tergiversations des pouvoirs publics, consécutives à celles de la junte” et a invité les autorités à satisfaire les demandes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) “afin que la communauté internationale puisse aider l’armée et le pays à libérer le Nord”.

 

AFP / 15:08 – 22/09/12

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10 COMMENTAIRES

  1. Sanogo doit etre pendu,car c.est lui le malheur du Mali! Un homme maudit ne peut jammais gouverner un Pays.

  2. J’exige que MALIWEB demande à ses visiteurs d’arrêter de se moquer des gens qui se font martyrisés (amputations..)

  3. coco=blanche neige= sanene ba kulé fa kulé itakli bakou ❓
    😉

  4. Mali : Appel d’offres pour troupes d’intervention ❗ ❗ ❗

    Dans le cadre de l’occupation du Nord-Mali, le Premier ministre, président d’attribution des marchés Cheick Modibo Diarra lance un appel d’offres pour une intervention au Mali. La participation à concurrence est ouverte à tous les pays qui en ont les moyens.

    Conditions de participation : le Mali entend choisir lui-même les pays à même de contribuer à la libération du territoire envahi. Les troupes sélectionnées interviennent pour une durée préalablement définie. Le délai d’exécution ne devrait excéder six mois.

    Tout soumissionnaire éligible intéressé par le présent avis doit retirer un jeu complet du dossier d’appel d’offres au siège de la primature sis à Bamako (Mali).
    🙄 🙄 🙄

  5. Des PD comme çà qui interviennent, vraiment il faudra qu’on ouvre seulement la libre expression aux maliens cultes d’étiques vivant au Mali.

  6. ………..Je suis très mal à l’aise de voir mon pays impacable de fêter ces 52 années d’indépendances comme dans le passé. C’est triste mais dans la vie, l’homme doit s’attendre à tout. Malgré cette période tragique de notre histoire, je crois en notre capacité à nous en sortir. Je n’arrive pas à y croire que ATT a pu laisser ces imbécilles du MNLA,AN SAR DIN,MOJUA, AQMI….. detruirent notre pays. VIVE LE MALI!

  7. MAUVAISE FETE d’independance …fils indignes de ce grand pays heritier de tieba, babemba, samory, soundiata firoun et j’en passe….

    Vous devrez avoir honte de vous regardez ds un miroir….

    Vous n’etes meme pas capable de nous faire bien au coeur verbalement….
    maudits politiciens et militaires qui continuent a tirer ce pays ds le gouffre. 👿 👿 👿

  8. ça fè mal au coeur de faire la fete ds ces conditions,bne fete de dépendance,pour l’amour et l’avenir de ntre pays le Mali Ba,ns avons interet a changé de mentalité,faisons le pr Soundiata keita,Sonni Ali Ber,Askia Mohamed,Babemba Traoré,Modibo Keita…Faisons le pour nos mères et pour les enfants qui st les plus petits,mais avant les maliens et maliennes doivent se pardonné,c pas par hasard ke cela est arrivé ds ntre cher pays,si ns somes b1 des croyants alors sachons que Dieu ne fè rien au hasard.

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