Le Mali a été l’épicentre de l’actualité de l’Afrique de l’Ouest, ce jeudi 19 septembre 2013, en raison des festivités marquant le début du quinquennat du président fraîchement élu, Ibrahim Boubacar Kéïta. En effet, un gotha de personnalités politiques ont pris part à cette cérémonie qui signe l’entrée du Mali dans le concert des nations démocratiques. Parmi les nombreux convives à l’évènement qui s’est tenu au stade du 26 Mars, figurent des invités d’honneur. L’on peut citer le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Idriss Deby Itno du Tchad, le « grand chef des Blancs », François Hollande pour reprendre l’expression du Vieux Nègre et la médaille de Ferdinand Oyono et enfin le roi du Maroc, Mohamed VI. Chacune de ces personnalités aura été un des maillons forts de la chaîne de solidarité qui a entendu le cri de détresse du Mali et qui a volé à son secours d’une manière ou d’une autre. Toutefois, l’on peut s’arrêter sur l’une d’elles : le roi du Maroc, Mohamed VI. En effet, l’insigne honneur fait au souverain chérifien traduit certes la gratitude du Mali à ce dirigeant qui a été la première personnalité arabe à adhérer à l’idée d’une intervention militaire internationale au Mali, mais offre surtout au Maroc une opportunité de tirer des dividendes politiques des évènements du Nord-Mali.
Le tapis rouge déroulé au roi du Maroc par le Mali peut être perçu comme un désaveu de la posture de l’Algérie dans la résolution de la crise du Nord-Mali
L’on peut, tout de suite, relever que la fermeté dont a fait preuve Ibrahim Boubacar Kéïta face aux velléités indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) n’est pas pour déplaire au successeur de Hassan II qui gère la question du Sahara occidental avec la même vision. Il y a donc une convergence de vues parfaite entre les deux hommes. La sollicitude du Maroc à l’endroit du Mali peut aussi se lire comme une volonté du royaume chérifien de s’implanter dans un pays considéré comme le parrain de la République Arabe Saharaouie démocratique (RASD). Nous sommes donc dans une situation d’offensive diplomatique dont le royaume chérifien est coutumier depuis le règne d’Hassan II. Enfin, le tapis rouge déroulé au roi du Maroc par le Mali peut être perçu comme un désaveu de la posture de l’Algérie dans la résolution de la crise du Nord-Mali. En effet, le Mali pourrait reprocher au voisin algérien, dont la puissance de feu est reconnue de tous, d’avoir adopté vis-à-vis du MNLA et des djihadistes une attitude de mollesse et de bienveillance.
Cela dit, le Mali qui a célébré légitimement la démocratie en campagnie de ses illustres hôtes, ne doit pas perdre de vue que les jours à venir ne seront pas de tout repos tant les défis à relever sont nombreux et immenses. Le pays doit d’abord éviter de replonger dans ce qu’il convient d’appeler la démocratie consensuelle.
Il s’agit donc, pour IBK, de tenir compte de ce passé politique récent pour tirer toujours le Mali vers le haut
Cette trouvaille politique avait permis à Amadou Toumani Touré, en l’absence du moindre contre-pouvoir, de mettre le Mali sous coupe réglée, toute chose qui a contribué à la mise en place d’une gouvernance éhontée et vermoulue que le capitaine Sanogo a vite fait de brandir pour justifier son putsch. C’est d’ailleurs pour avoir posé cet acte que Sanogo a pris place dans l’histoire politique du Mali. Des Maliens lui sont redevables d’avoir permis au monde de découvrir le visage hideux d’une pseudo-démocratie pourtant citée par la communauté internationale comme un exemple de démocratie. Il s’agit donc, pour IBK, de tenir compte de ce passé politique récent pour tirer toujours le Mali vers le haut, guidé en cela par cet enseignement de Senghor : « Le génie de l’homme consiste à transformer l’inconvénient en avantage ».
Les autres défis que IBK doit relever dans l’urgence sont la réconciliation nationale, le chômage des jeunes, le développement économique et social. En tous cas, après les libations, IBK est désormais face à ses défis.
Pousdem Pickou
Source: lepays.bf/
ATT AOK étaient de foi avec des individus que ne méritent aucune considération. La suite est connue. Cela ne les lave pas, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau de bain.
Ne ne saurons oublier le rôle indéniable et prouvé de IBk dans notre chute actuelle aux enfers. Il n’est pas étranger à la rebellion du 17 Janvier , il a conçu et inspiré le coup d’état de Sanogo, à quelques semaines de la fin du mandat d’att, il a bien animé les mouvements anti patriotiques, et s’est manifesté ouvertement contre la venue des forces étrangères qui heureusement nous ont sauvé et dont il fait l’apologie aujourd’hui, alors que c’est lui qui a organisé le soit disant manque de moyens des militaires par une démobilization, démoralization machiavélique, criminelle à la limite avec le chaos qui s’en est suivi.
L’histoire le rattrapera et l’on verra bien. Inshallah
Gnama tè dogo lafin Koro
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