Mali et Guinée-Bissau ne sont plus des partenaires privilégiés des Etats-Unis

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Le centre-ville de Bissau. La Guinée-Bissau a connu un nouveau coup d’Etat en avril 2012.

Le Mali et la Guinée-Bissau perdent leur statut de partenaire privilégié des Etats-Unis, privilège accordé maintenant au Soudan du Sud. Les Maliens avaient été pourtant l’une des premières nations africaines à être éligibles à une loi qui détaxe 6 400 produits importés aux Etats-Unis.

 Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Le Mali avait été l’un des premiers pays africains à être éligibles à la loi qui supprime les taxes sur plus de 6 400 produits importés vers les Etats-Unis. Avec le soutien des gouvernements malien et américain, les exportateurs ont pu bénéficier d’une assistance technique pour les aider à profiter des avantages commerciaux qu’offre l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA), un programme économique d’aide mis en place par les Etats-Unis.

En mars 2010, l’ambassadeur américain avait inauguré un centre AGOA à Bamako. Il avait rappelé à cette occasion que des entrepreneurs maliens avaient réalisé le plus grand volume d’exportations d’articles en textile de fabrication artisanale jamais atteint. D’autres avaient pu vendre des sacs à la grande entreprise Hallmark, spécialisée dans les cadeaux.

L’AGOA, adoptée en 2000 par le Congrès à l’initiative de George Bush avait eu un impact significatif sur les exportations de produits agricoles de Guinée-Bissau. L’objectif de cette législation est de développer le libre-échange entre l’Afrique et les Etats-Unis, mais aussi d’encourager les pays africains à lutter contre la corruption, à pratiquer la bonne gouvernance et à récompenser les réformes démocratiques. Or, comme l’a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor, le Mali et la Guinee Bissau ont été le théâtre de coups d’Etat en 2012.

Après le renversement du président Amadou Toumani Touré, les Etats-Unis ont mis fin à la plupart de leurs aides, à l’exception de l’assistance humanitaire. La Guinée-Bissau a connu un nouveau coup d’Etat en avril et se voit aussi pénalisée pour faciliter le transit de drogues vers l’Europe. Washington a voulu en revanche faire bénéficier des avantages de l’AGOA le Soudan du sud dont il a soutenu activement la marche vers l’indépendance. La jeune nation dispose d’un sous-sol riche, notamment en pétrole, ce qui devrait soulever l’intérêt des investisseurs américains.

 

RFI /21/12/2012

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  1. Certes le Mali perd là une bonne opportunité pour ses exportations, mais il n’y a pas de quoi désespérer. S’il est une leçon à tirer de la situation actuelle de notre pays, c’est bien de comprendre qu’il nous faut véritablement relever les défis du développement économique afin d’être moins exposés au bon vouloir de ces pays qui prétendent être nos “amis”. Ils n’ont pas eu le courage de dénoncer les manquements de notre démocratie bancale – et même amputée – mais lorsque ce qui devait arriver (…le 22 mars 2012…) arriva, les voilà à condamner à cors et à cris sans pour autant nous aider à sortir de la mauvaise passe. Pour emprunter l’expression, répondons leur par un “Y en a marre!” percutant! Quant aux Maliens, il est temps de nous réveiller; nous sommes les seuls à pouvoir aider notre pays à se tirer d’affaire, alors au travail!

  2. le Mali c’est le bordel en Afrique ,et la Guinée Bissau le premier importateur de drogues sud américaines sur le continent africain avec la complicité de ses dirigeants ! ON PEUT COMPRENDRE LES AMERICAINS 😉

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