En septembre dernier, les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger décident d’instituer l’Alliance des États du Sahel (AES) pour œuvrer à la sécurisation, à la promotion de l’indépendance économique et à l’ intégrité de l’espace du Liptako-Gourma. Les contours de cette volonté commune ont été davantage précisés par les ministres chargés de l’économie et des Finances des trois pays, réunis samedi à Bamako. Ils ont en effet formulé plusieurs recommandations touchant des domaines aussi divers que stratégiques comme les échanges commerciaux, la circulation des personnes et des biens, la sécurité alimentaire et énergétique, la transformation industrielle, et le financement.
Pour cette rencontre, la délégation du Burkina Faso était conduite par le Dr Aboubakar Nacanabo, ministre de l’économie, des Finances et de la Prospective. Celle du Mali était dirigée par Alousséni Sanou, ministre de l’économie et des Finances. Et la délégation nigérienne était conduite par Boubacar Saïdou Moumouni, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances.
Sur la question des échanges commerciaux et la circulation des personnes et des biens au sein de l’espace AES, les ministres ont relevé que les échanges commerciaux entre leurs pays demeurent faibles malgré les efforts entrepris. Ainsi, ils ont souligné la nécessité de mettre en commun les efforts afin d’instituer un espace économique sécurisé permettant d’amorcer un développement harmonieux qui répond aux aspirations des populations.
Ils ont également unanimement reconnu la nécessité d’améliorer la connectivité entre les trois états d’AES à travers la conception et la mise en œuvre de programmes de réseaux routier, aérien, ferroviaire et fluvial. L’une des fortes ambitions affichées par les ministres est la création d’une compagnie aérienne commune aux états de l’AES. D’autres actions sont recommandées dans le but de renforcer de la fluidité et la sécurité des couloirs d’approvisionnement en luttant contre les pratiques anormales et les tracasseries.
En matière de sécurité énergétique, les ministres ont noté que la situation de nos pays est caractérisée par une forte prédominance de la biomasse dans la consommation énergétique et de celle du thermique dans le mix énergétique. Alors qu’ils disposent d’un potentiel important en énergies renouvelables et regorgent d’importantes réserves minières et pétrolières dont l’exploitation judicieuse pourra booster leur économie. Pour les patrons des hôtels des finances, la solution passe par des investissements conséquents dans le secteur énergétique afin d’assurer l’autonomie énergétique dans l’espace. Ils ont recommandé la mise en place d’un fonds pour le financement de la recherche et des projets d’investissements énergétiques et en matière de substances énergétiques. Autre recommandation est la réalisation des projets de centrale nucléaire civile à vocation régionale.
S’agissant de la question de la sécurité alimentaire, il a été relevé des contraintes liées notamment à la faiblesse des facteurs de production et aux chocs climatiques et sécuritaires, impactant négativement la production agricole. Les ministres ont alors convenu de la nécessité de renforcer les mécanismes communs de la riposte face aux crises alimentaires à travers notamment le développement des aménagements hydroagricoles d’intérêt commun pour booster la production agricole. Ces aménagements devraient concerner plusieurs bassins agricoles, notamment ceux du fleuve Sourou, de la plaine de l’Office Niger, du lac Tchad, etc. En plus, pour le développement du cheptel, des d’infrastructures adaptées (périmètres pastoraux, parc de vaccination des animaux, abattoirs modernes) doivent être réalisés. La réunion a également souhaité la mise en place d’un dispositif de sécurité alimentaire commun aux trois états de l’AES à travers des organes dédiés.
Concernant la « transformation industrielle, les potentialités et les perspectives », les ministres ont déploré le fait que le tissu industriel de l’espace, peu développé, soit caractérisé par la prédominance des petites unités. Cependant, les états disposant de nombreuses potentialités dans le domaine de la transformation industrielle. Pour une exploitation efficace des atouts, les participants ont recommandé l’élaboration d’une stratégie commune d’industrialisation.
Et, enfin, sur la question du « financement de l’intégration économique, de l’arsenal réglementaire et les réformes nécessaires », la réunion a reconnu la nécessité de mettre en place un fonds de stabilisation pour faire face aux différents chocs et la création. d’une banque d’investissement de l’AES. Les ministres ont recommandé la diversification des partenariats, la promotion du financement des infrastructures communautaires par la diaspora et la mise en place d’une véritable union économique et monétaire de l’AES.
Amadou GUEGUERE
Je salue l’intiative, et souhaite que cela depasse le stade de la communication de salon.
L’AES c’est quasiment 90 millions d’habitants un potentiel économique endogène intéressant.
Si l’accent est mis sur le travail commun, l’unité conceptionnelle des unités industrielles moyennes, cela créera une micro industrialisation en attendant la resultion du problème énergétique.
La réalisation d’une centrale nucléaire cummune en ce moment aura un sens logique et cohérent.
Cette centrale sera un complément des différents barrages hydrau-électriques.
Sans efforts communs je crains fort que la paix, le progrès sociale et économiques voulus seront que des chimères.
Comments are closed.