Devant un parterre de journalistes, hier mercredi, les membres de la plateforme des mouvements citoyens pour la défense des valeurs religieuses, sociétales et la République, proche du prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara , ont purement et simplement rejeté le mémorandum du M5-RFP en le qualifiant d’anticonstitutionnel qui vise à conquérir le pouvoir par coup de force.
– Maliweb.net- Compte tenu de ce mémorandum qui appelle à la formation d’un gouvernement de transition, cette plateforme annonce l’organisation à tenir un meeting géant ce weekend à Bamako pour dire non à la demande de démission du Président de la République.
Le président de la dite plateforme, Mohamed Moufah Haïdara, réaffirme son soutien au camp présidentiel et dénonce toutes les tentatives contre le mandant d’un Président élu démocratique par suffrages universels. « A n’aucun cas ce mandat ne peut être interrompu par le M5-RFP qui pense parler au nom du peuple », a-t-il prévenu. A ses dires, plusieurs cadres du mouvement du 5 juin, qui n’ont pas pu accéder démocratiquement au pouvoir veulent utiliser la rue pour faire un coup de force. « C’est contraire aux valeurs démocratiques et viole la Constitution du 25 février 1992 », déplore Mohamed Moufah Haïdara, qui exige le respect des voix de la majorité des Maliens. « Nous demandons au M5-RFP de se préparer à conquérir le pouvoir par la voie des urnes en 2023 », a-t-il insisté.
Dans une déclaration, cette plateforme estime qu’elle a organisé une assemblée générale afin de faire la lumière sur l’évolution de la situation sociopolitique du pays. Ce document note que le mémorandum du M5-RFP n’est que les prémices d’un coup de force contre la constitution malienne. De quoi susciter son rejet purement et simplement par cette plateforme qui a félicité la main tendue du chef de l’Etat à toutes les forces vives du pays.
En outre, cette plateforme a appelé au respect des institutions de la République en insistant sur la position du M5-RFP qu’il a invité à la retenue et à promouvoir le dialogue. En concluant, elle enfoncé le clou, « Nous protestons contre toute tentative de déstabilisation de nos institutions, faute de quoi la plateforme se verra dans l’obligation de passer à une étape supérieure de son combat qui n’est autre que la défense de la République, de la paix, de la quiétude et le vivre ensemble au Mali ».
Siaka DIAMOUTENE/ Maliweb.net
CERTAINS FRANCAIS AIMENT LE MALI PLUS QU’IBK ET SES MINIONS. LA PREUVE?
Pour Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, « il est urgent de réviser le compromis signé en 2015 ».
Depuis plus de sept ans, l’armée française combat au Mali des bandes djihadistes qui contrôlaient le nord du pays en 2012. Et voici cinq ans qu’un accord issu d’une négociation à Alger avec une partie des groupes armés est censé ramener la sécurité dans la région avec l’appui de trois forces : les 12 000 casques bleus des Nations unies, les 5 100 hommes de la force offensive française « Barkhane », et la Force conjointe du G5 Sahel d’environ 5 000 soldats africains. Cependant, la situation n’a cessé d’empirer, l’insécurité s’étant même étendue à de nouveaux territoires. Il y a de quoi s’interroger sur les remèdes apportés.
Pourquoi l’accord de 2015, toujours en cours d’application, n’a-t-il pas ramené « la paix et la réconciliation au Mali », comme le promettait son intitulé ? Est-ce le résultat d’une inadéquation profonde entre les méthodes militaires et l’aide apportée ? La gouvernance locale est-elle en cause ? Ou est-ce l’accord lui-même qui pose problème ?
L’idée reçue est qu’une application plus volontariste, par Bamako, du compromis signé en 2015 améliorerait grandement la situation. C’est même devenu une idée fixe de la diplomatie française et onusienne, d’autant que sa mise en œuvre accuse de nombreux retards. Pourtant, il devient de plus en plus évident, comme nous allons le préciser, que l’accord crée plus de problèmes qu’il n’en a réglés.
« Syndicalisme de la kalachnikov »
Pour commencer, le texte prévoit que les groupes armés signataires, placés au même niveau que le gouvernement, bénéficient d’une impunité totale, malgré leur rebellion et les exactions commises. Cette disposition a encouragé les autres factions touareg restées loyales à l’Etat malien et les communautés non touareg à se venger, en se faisant justice elles-mêmes.
L’impunité s’est également doublée d’avantages divers, et notamment la nomination à des postes de dirigeants et à des promesses d’intégration dans la fonction publique. Ce « syndicalisme de la kalachnikov » a fait des jaloux. Peuls et Songhaï, majoritaires, ont compris qu’ils avaient tout intérêt à prendre les armes pour obtenir des gratifications dans une région de chômage de masse.
Mais un autre facteur a considérablement alimenté l’insécurité : le désarmement différé des groupes signataires. Prévu comme l’aboutissement final d’un interminable marchandage, il a favorisé l’apparition, au nom de l’autodéfense, de nombreuses milices tribales ou ethniques, en plus des milices touareg. Certaines se sont rapprochées des djihadistes pour se procurer des armes, d’autres simplement pour se protéger et parce que des raisons de solidarité communautaire pèsent plus que la distinction occidentale « laïcs-djihadistes ».
La situation est d’autant plus problématique que l’accord d’Alger ne traite pas, pour l’avenir, les causes véritables de la rébellion du nord. A l’origine de la révolte de 2012, il y a l’opposition entre des Touareg nobles Ifoghas et le « tiers Etat » des Touareg tributaires, les Imghads. Le séparatisme des premiers résulte de la remise en question de leur autorité par les seconds. La démocratisation du Mali donne en effet progressivement le pouvoir aux Imghads majoritaires. Le séparatisme des Ifoghas, visait à maintenir leur pouvoir féodal et des trafics divers. En réaction, les Imghads, vassaux, ont formé leur propre groupe armé pro-Bamako. Une majorité de Touareg s’est déclarée loyaliste.
Le compromis de 2015 a accordé des faveurs majeures aux leaders de groupes rebelles dont la seule légitimité est la détention d’armes. Selon l’ancien premier ministre du Mali, Moussa Mara, « l’une des conséquences de ces faveurs s’illustre dans l’exclusion de fait des autres composantes des sociétés civiles du nord et l’acceptation de la caporalisation de celles-ci par les groupes armés. On encourage ainsi la détention d’armes comme seul critère de représentativité… Nous avons progressivement mis les cinq régions du nord sous la coupe des groupes armés. Ceux-ci parviennent ainsi à obtenir pacifiquement ce qu’ils n’ont pu conquérir par la force. »
Avantages indus aux milices
Par ailleurs, l’opération « Serval », qui cherchait des alliés sur le terrain en 2013 pour combattre les djihadistes, s’est appuyée sur la milice des Ifoghas. En soutenant ainsi les séparatistes armés et en leur offrant même la ville de Kidal, au grand dam de Bamako, les Français ont commis une erreur lourde de conséquences et suscité l’indignation des populations maliennes qui suspecte désormais Paris de favoriser la partition du Mali. L’occasion a été manquée par la France en 2013 de désarmer ou de neutraliser tous les groupes armés sans distinction pour faire respecter le monopole de la force par un Etat démocratique. Il aurait alors fallu aussi traiter les doléances spécifiques des Ifoghas (leur reconnaître certains privilèges) ainsi que les droits du « tiers Etat », c’est-à-dire des Imghads et des anciens esclaves Bella.
Enfin, le pari de l’accord d’Alger était d’ignorer les groupes djihadistes, espérant les marginaliser, et de considérer les seuls séparatistes comme des interlocuteurs politiques. Il aurait pourtant fallu traiter le cas particulier d’Iyad Ag-Ghali, qui n’était pas encore le chef terroriste irrécupérable qu’il est devenu. Il était naïf d’ignorer son pouvoir chez les Ifoghas, dont le groupe dominant est devenu le Haut Conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), islamiste, sorte de branche politique de l’ancien mouvement terroriste Ansar Eddine d’Iyad.
Les erreurs se paient cher. Aujourd’hui, personne n’a réellement intérêt à l’application complète de l’accord d’Alger. Les groupes armés n’ont rien à gagner à un désarmement et à des élections libres qui entérineraient leur disparition comme minoritaires armés. Quant aux autorités maliennes, elles ont au moins quatre raisons de laisser traîner : l’impopularité d’un compromis qui accorde des avantages indus aux milices, le cessez-le-feu déjà obtenu vis-à-vis de l’armée nationale, l’objection de l’armée professionnelle à intégrer les ex-rebelles qu’elle considère comme des traîtres et enfin la reconnaissance d’une partition du pays.
Il est donc urgent de réviser l’accord signé en 2015 en redonnant la primauté à l’Etat, en associant les diverses composantes de la nation malienne, sans pression extérieure d’acteurs bien intentionnés mais ignorant la complexité locale.
F€ŦIЀUℜ0𝒫É€ℕℕ€
PLATEFORME CONSRIRUEE DE VOLEURS DE PERSONNES MAL NES ET ABATTARDIS A L’IMAGE DE CET ESCROC MOUFA HAIDARA.
CET RESCROC MOUFA QUI BENEFICIE DES LARGESSES DE KARIM, ON LE SAIT
Comments are closed.