Bamako – Une rencontre destinée à favoriser la réconciliation au Mali, dite “Conférence d’entente nationale”, s’est ouverte lundi à Bamako, en l’absence de l’opposition et de l’ex-rébellion, qui
dénoncent un manque de concertation préalable, a constaté un journaliste de
l’AFP.
La conférence, qui se poursuivra jusqu’au 2 avril selon le programme officiel, est prévue par l’accord de paix de mai-juin 2015 au Mali, toujours en proie à des attaques jihadistes et à des tensions intercommunautaires parfois meurtrières.
Elle vise notamment à “élaborer une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle”, selon le gouvernement. “Nous voulons un Mali uni et nous sommes ouverts”, a lancé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors de la cérémonie d’ouverture.
Dans son discours, il a invité les Maliens au rassemblement et à l’introspection en faveur de l’intérêt général. Il a aussi appelé à éviter que la conférence “ne soit prise en otage par les surenchères diverses, par les tentatives de positionnement et par les remises en cause d’arrière-garde”.
La rencontre s’est ouverte en présence de partis de la majorité au pouvoir et de groupes armés pro-gouvernementaux. En revanche, les places réservées à la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg du Nord) et à l’opposition sont demeurées inoccupées, selon le journaliste de l’AFP.
Dans des communiqués distincts vendredi, la CMA – s’exprimant alors conjointement avec les groupes pro-gouvernementaux – et l’opposition avaient annoncé qu’elles ne participeraient pas à la rencontre, dénonçant notamment un manque de préparation et de concertation.
Des pourparlers impliquant autorités et médiation internationale avaien tété engagés pour les faire revenir sur leur décision, sans succès en ce qui concerne l’opposition et la CMA.
“A l’issue de ces consultations, les parties n’ont pas réussi à aboutir à un consensus tenant compte de nos préoccupations”, a affirmé la CMA dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.
La deuxième centrale syndicale du pays, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), a également décidé de ne pas participer à la rencontre en raison de sa non-implication durant toute la durée des travaux, a indiqué à l’AFP son secrétaire général, Hamadoun Amion Guindo.
Certains participants, membres de la société civile et venus des différentes régions du pays, ont cependant exprimé de grands espoirs dans ces discussions. “Nous espérons qu’on fera en sorte que les ex-rebelles absents parlent aussi, pour que l’unité soit réelle”, a dit à l’AFP Oumar Maïga, de Gao (nord).
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