Mali : Complots et trahisons, retour sur 17 mois de chaos : Le film du coup d’Etat déjoué contre Dioncounda Traoré

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Nous l’avions annoncé en son temps, ” Jeune Afrique ” le confirme dans sa dernière publication, les putschistes et leurs alliés du Sud préparaient un coup de force contre Dioncounda Traoré en complicité avec les terroristes chargés de prendre Konna puis Mopti les 9 et 10 janvier 2012. Lisez plutôt !

 

Le capitaine Sanogo, béret vert sur la tête, et le président malien, Dioncounda Traoré, en 2012. Reuters
Le capitaine Sanogo, béret vert sur la tête, et le président malien, Dioncounda Traoré, en 2012.
Reuters

Du putsch de mars 2012 à l’élection d’IBK, que de péripéties ! Un chef d’État a frôlé la mort, le pays est passé à deux doigts de la dictature militaire… Retour sur dix-sept mois de chaos, à la veille de l’investiture du nouveau président.

 

Des législatives cruciales pour l’avenir du pays doivent encore avoir lieu, mais la page qui s’est ouverte avec le coup d’État de mars 2012 semble s’être définitivement refermée avec l’élection à la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 11 août 2013. Le Mali revient de loin. Pas seulement du fait de l’agression touarègue et jihadiste dans le Nord. Le putsch lui-même aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus désastreuses sur la stabilité du pays s’il avait abouti à la mise en place d’une transition militaire dont le succès était plus qu’incertain.

 

Sanogo, au bon moment et au bon endroit

Selon la plupart des témoignages, le 22 mars 2012, les mutins prennent le pouvoir un peu par hasard et ne savent qu’en faire. Même si IBK apparaît déjà comme un recours tant il est populaire dans les casernes, impossible pour lui d’entamer une carrière de dictateur… ” Il a toujours voulu le pouvoir, mais de manière démocratique et pacifique “, explique l’un de ses proches collaborateurs. Même lorsque le capitaine Amadou Haya Sanogo, dans la nuit du 21 au 22 mars, le harcèle au téléphone, IBK tient bon et ne décroche pas. Mieux : dès le lendemain, il condamne clairement le coup d’État.

 

Les militaires tentent alors d’imposer leur propre style avec la proclamation d’une loi fondamentale, le 26 mars. Sanogo assume lui-même la fonction de chef de l’État, avant de reculer et de rétablir la Constitution, le 1er avril, devant les menaces d’embargo diplomatique et financier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Aurait-il lâché si facilement du lest si les militaires avaient été mieux préparés ? Rien n’est moins sûr. Et la communauté internationale aurait vraisemblablement eu beaucoup plus de mal à rétablir un semblant d’ordre constitutionnel.

 

” Sanogo est arrivé au bon endroit au bon moment. Ce n’était ni le plus populaire ni le plus charismatique, il était juste le plus gradé. Le coup d’État était spontané, même si, après, on a appris qu’une ” petite chose ” avait été organisée… ” confie Yamoussa Camara, nommé ministre de la Défense du deuxième gouvernement de Cheick Modibo Diara, en août 2012, et reconduit dans ses fonctions dans celui de Diango Cissoko, en décembre. Ce général proche des putschistes fait référence à deux sous-officiers de l’ex-junte, le major Djinama Fomba et l’adjudant-chef Seyba Diarra, qui ont été, selon plusieurs sources, les cerveaux de la révolte.

 

Il n’est pas interdit non plus de penser qu’on a frôlé l’instauration d’une dictature militaire avec la tentative d’assassinat du président de la transition, le 21 mai 2012. Ce jour-là, une foule de manifestants en colère se dirige sur le palais de Koulouba. Objectif : protester contre la reconduction au poste de président de Dioncounda Traoré (investi le 12 avril) au-delà des quarante jours d’intérim constitutionnel pour engager une transition d’un an, selon le souhait de la Cedeao, qui prévoit aussi l’envoi de troupes étrangères pour sécuriser les organes de la transition. Alors que le dispositif renforcé instauré par Tiéfing Konaté, le ministre de la Sécurité intérieure, a été démobilisé – vraisemblablement à la suite d’un contrordre venu du camp militaire de Kati, quartier général de la junte -, aucun policier ni gendarme n’est visible dans Bamako. Les militaires en faction au palais, dont certains sont hilares, ne tireront même pas un coup de semonce pour protéger le président. Qui est lynché et laissé pour mort.

 

En convalescence à l’hôtel Pullman-Montparnasse, à Paris, après avoir été évacué en France le 23 mai, Dioncounda Traoré confie à ses proches qu’il est persuadé que Sanogo (qu’il nommera pourtant plus tard général quatre étoiles) est responsable de son agression. ” Il y a bien eu complot, mais mené par qui ? ” fait mine de s’interroger Tiéman Hubert Coulibaly, l’ex-ministre des Affaires étrangères. Les responsables de la junte, eux, avancent tous la même explication : ” Les gardes ont été débordés et n’ont pas voulu tirer sur la foule… ”

 

Rouyer a déjoué le coup d’État

Ce n’est pas la seule fois où Dioncounda Traoré l’aura échappé belle. Le 10 janvier 2013 au soir, alors que l’armée malienne subit une lourde défaite face aux jihadistes à Konna (au centre du pays), la résidence du président à Bamako est envahie par des militaires menaçants, qui prétextent un renforcement de sa sécurité pour le mettre aux arrêts. Sentant que ” c’est la fin “, celui-ci passe alors des coups de fil pour appeler à l’aide. Informé de la situation, Christian Rouyer, l’ambassadeur de France à Bamako, prévient Paris. ” Cette nuit-là, Rouyer a déjoué le coup d’État “, assure un collaborateur de Traoré. De fait, les frappes de l’opération Serval commencent dès le lendemain, le 11 janvier.

Mais pour bien saisir le contexte et les enjeux de l’intervention française, il faut considérer en détail la chronologie des événements au tournant de l’année 2012-2013. Les 9 et 10 janvier, en pleine offensive jihadiste, des groupes proputschistes manifestent violemment à Bamako et à Kati contre Dioncounda Traoré, dont ils réclament le départ. Ils protestent en particulier contre sa récente décision d’annuler l’organisation de concertations nationales avec les différents partis et contre la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU du 20 décembre 2012, qui autorise le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma).

 

Des écoutes françaises prouveraient la collusion de certains manifestants proches de la junte avec les jihadistes, dont l’offensive aurait pu fournir un prétexte à l’instauration d’un régime militaire de type comité de salut public. Des mouvements antiputsch regroupés dans le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) vont jusqu’à accuser IBK d’être complice de ce qui est, selon eux, une évidente tentative de coup d’État. “ Il est vrai que des responsables du RPM [Rassemblement pour le Mali, le parti de Keïta] faisaient partie des manifestants, mais c’était contre l’avis d’IBK qui, bien qu’il se sentît trahi par Dioncounda après l’annulation des concertations nationales, savait qu’il y aurait des infiltrations et des manipulations, témoigne Mahamadou Camara, son porte-parole de campagne. Nous avons mal communiqué, nous ne pensions pas que ces accusations pourraient se propager ! ” IBK ne se démarquera vraiment des manifestants que le 12 janvier. Trop tard : le mal est fait. Le nouveau chef de l’État devra redoubler d’efforts pour regagner la confiance d’opposants qui le considèrent comme ” le président de la junte “.

 

Source: Jeuneafrique.com

Commentaires via Facebook :

19 COMMENTAIRES

  1. Moussa a été condamné… Il a purgé sa peine… il a donc payé en partie sa dette, car il y a des choses que seul Dieu peut pardonner, mais il doit rester à l’ombre car ses apparitions intempestives dérangent la grande majorité de nous maliens y compris ceux qui se réclament de lui.

    Quant à IBK nous attendons de voir…..

    Franchement, à y voir de près on ne peut rien espérer de lui car n’en déplaise à ses supporters circonstnciels, IBK est juste la continuité de ce qui s’est passé pendant les 10 dernières années.

    Son obesession pour le pouvoir est fondamentalement anti islamique.

    Il n’ pas hésité à plonger notre pays dans le chaos que nous avons connu pour y parvenir. Il est à la base du coup d’état à quelques semaines de la fin du mandat afin de remettre à zéro le compteur des élections, et je me rappelle encore qu’il est celui qui a dit immédiatement que celles ci pouvaient se tenir dans les 6 mois avant de se muer de facon grotesque. Dégoûtant…..cette politique malienne…

  2. mr MALINDIVISIBLE
    ATT est 100.000 fois plus mieux que ton père .tu peut donner ton cul a Sanogo si tu veux on s`est fou,c est qui est sure Sanogo a bel et bien trahi le Mali et c est un criminel qui mérite la prison tout suite

    • Il faut etre un tare depourvu de cerveau pour porter atteinte aux parents d’autrui.On ne te demande pas de ne pas plaider pour la cause de IBK,mais de grace respecter les gens au moins.

  3. Meme si IBK est avec la junte, c’est leur lutte à eux en plus de celle du MP 22 qui a abouti aujourd’hui. Les maliens ont approuvé ce coup d’Etat. Merci à SANOGO, IBK et MARIKO pour mettre à terre le regime corrompu ATT et FDR. Dieu ne dort pas et le Mali est sorti grandi de cette crise.

    • Ceci a des implications sur la reconciliation nationale et le retour a la paix, merci et a bon entendeur, salut.

  4. En tout cas, Sanogo est toujours là dans les affaires Maliens car il a été Nommé par IBK pour être son conseillé. Une chose est sûr désormais le Coup d’état est encouragé au Mali car le Capitaine a été Nommé Général 4 Etoiles, alors cela donne le courage aux autres Soldats de faire la même chose en cas de cas.
    Le Mali n’est pas encore sauvé, Attention! Attention! Attention!!!
    Wait And See.

  5. “Tant que des politiciens de cette trame courent dans ce pays, le pire est toujours à craindre car ils sont du même acabi qu’un Iyad Ag Aly, AG Bamoussa et les tambourins du Mnla.”
    RIGOUREUSEMENT EXACT!
    Et tant que Sanogo et ses danseuses restent présent dans le paysage politique Malien, MEME CHOSE!…

  6. Est ce que jeune Afrique peut nous donner plus d’explication sur les faits qui ont précédé les événements des 9 et 10 janvier 2013.
    – Pourquoi on a laissé les djihadistes se regroupés plusieurs jours durant à Bambara-Maoudé sans agir;
    – pourquoi on a laissé les terroristes se rapprochés des lignes de l’armée sans réagir, pourquoi, les hélicoptères de l’armée maliennes ne sont entrés en jeu qu’après l’occupation de Konna;
    – pourquoi on assisté passivement à la concentration des troupes terroristes sur les deux fronts sans même renforcé les lignes de l’armée;
    – qui devrait donner les ordres et ne l’a pas fait et pourquoi?
    Nous ne sommes pas des stratèges militaires mais pas non plus des imbéciles pour nous faire avaler toutes sortes d’analyses. On veut nous cacher des choses que ceux qui sont au fait des choses parlent. Vivement!!!!!!!

    • coulibaly

      Je me permets de donner quelques élément de réponses à tes questions.

      A la 1ere question: on avait pas d’armée, juste quelques courageux.

      A la 2eme question: on avait pas d’armée, les hélico dont tu fais allusion ne sont pas des hélico de combat. Tu n’en as pas mon frère.

      A la 3eme question: on n’avait plus aucun moyen pour un quelconque renforcement des lignes de l’armée.

      A la 4eme question: Djonkiss devait donner l’ordre et ne l’a pas fait pour éviter une seconde humiliation de notre armée qui n’existait plus.

      Mon frère, ouvre les yeux.

      CEUX QUI NOUS DISAIENT QUE L’ARMEE ETAIT PRÊTE ONT PAR LA SUITE DECLARE QU’ILS AVAIENT SOUS-ESTIME L’ENNEMI NON!!!

      IL A FALLU QUELQUES HEURES POUR QUE KONNA SOIT PRIS PAR LES DJIADISTES SUPER ARMES.

      IL A FALLU QUELQUES HEURES POUR QUE DJABALI SOIT PRIS PAR LES DJIADISTES SUPER ARMES.

      ON VOYAIT TOUS BAMAKO TOMBE. AS TU DORMIS CETTE NUIT LA?? JE NE PENSE PAS.

      APRES L’ATTAQUE DES TERRORISTES, TOUT LE MONDE A COMPRIS QUE MÊME L’AFRIQUE DE L’OUEST ETAIT IMPUISSANTE FACE A CETTE FORCE A PLUS FORTE RAISON L’ARMEE MALIENNE.

      SI LA FRANCE ET LE TCHAD, QUE JE SALUS AU PASSAGE, N’AVAIENTT PAS INTERVENU, LE MALI ETAIT PERDU A CAUSE DES IRRESPONSABLES QUI NOUS MENTAIENT EN NOUS FAISAIENT CROIRE QU’ON POUVAIENT TENIR SANS UNE AIDE EXTERIEURE. JUSTE POUR GARDER LE POUVOIR!!!

      AS TU OUBLIE QUE LES TROIS REGIONS DU NORD SONT TOMBES EN TROIS JOURS SANS QUE QUELQU’UN LEVE LE PETIT DOIGT?
      C’EST PARCEQUE SANOGO ET SA BANDE D’IRRESPONSABLES VOULAIT GARDER LE POUVOIR PAR LA FORCE.

      N’AS TU PAS ENTENDU HOLLANDE DIRE QUE SI DJONKISS N’AVAIT PAS APPELLE LA FRANCE, ELLE NE SERAIT PAS LA ???

      HEUREUSEMENT QUE TU PRECISES QUE TU N’ES PAS UN STRATEGE MILITAIRE!!!

  7. LE Mali était dans un imbroglio tel que personne ne pouvait comprendre. Ni le Capitaine SANOGO, ni Dioncounda, ni Oumar Mariko, ni IBK ni le FDR. C’était vraiment compliqué. Effectivement Sanogo a été au bon moment au bon endroit. La grogne des bidasses était réellement un prélude de coup d’Etat? Les choses ont vite évolué quand les soldats de Kati se sont rendus compte que la garde du Palais n’était que muraille en cendre. Aucun des engins de défense du Palais n’était en bon état de fonctionnement.

  8. Es-ce vrai cet article?, qui fait froid au dos;

    Où juste pour qu’on se pose des questions?.

    L’avenir nous éclairera…

    Nous sommes patients et la patience est un chemin d’ordre.

  9. Younouss Hamey Dicko, Mohamed Tabouret, Rokia Sanogo, Oumar Mariko, Hamadou Amion Guindo appartiennent desormais aux forces du mal. Tant que des politiciens de cette trame courent dans ce pays, le pire est toujours à craindre car ils sont du même acabi qu’un Iyad Ag Aly, AG Bamoussa et les tambourins du Mnla.

    • ceux dont tu parles sont des peits pions ceux qui tirraient les ficelles sont connu Ibrahim Boubacar Keiti,Zahabi Ould, Boubeye Maiga , Haya Sanogo,Iyad Ag Ghali,la DGSE francaiseet Algerienne

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