Mali, bras de fer entre les autorités de la transition et la classe politique sur le « respect du pluralisme démocratique »

Environ une centaine de partis politiques étaient à nouveau devant la presse, ce week-end, à Bamako pour dénoncer un projet de dissolution des partis politiques en cours.

28 Avr 2025 - 02:17
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Mali, bras de fer entre les autorités de la transition et la classe politique sur le « respect du pluralisme démocratique »

Dans la foulée, ils exigent   le respect de la constitution du 23 juillet 2023 et du pluralisme démocratique. 

Au Mali, le bras de fer entre  le Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des  réformes électorales bat son plein. Les premières recommandations des consultations des forces vives  convoquées par  ce ministre délégué sur la relecture de la charte des partis politiques ont jeté l’huile sur le feu.  En lieu et place d’une vraie réforme des partis politiques, ces assisses à la phase locale  ont demandé «  la dissolution des  formations politiques».  Cette  recommandation a suscité la colère de la classe politique qui accuse le gouvernement de vouloir instaurer «  un pouvoir autoritaire » en faisant taire  toutes les voix discordantes.

Ce faisant, face  à la presse, les partis politiques  ont exigé des autorités de la transition  « le respect de la constitution et des lois et  du pluralisme démocratique au Mali ». Aussi, ils ont exigé  la libération des prisonniers politiques, notamment le présidant du parti Alternance  Mamadou Traoré dit Le Roi,  placé sous mandat de dépôt  depuis  vendredi après une  nuit de garde à vue au pôle national spécialisé dans la lutte contre la Cybercriminalité.

« La dérive de l'amateurisme est dangereuse. La violation de la constitution, de la charte de la transition, de la charte des partis politiques entraînerait des conséquences irréversibles dans notre pays, alors que 300 morts ont conduit au multipartisme », ont  mis en garde  les  politiques dans leur déclaration  lue par l’ancien ministre Oumar Ibrahim Touré,  lequel   rappelle que «  les partis politiques ont d'ailleurs été parmi ceux qui ont amené le CNSP au pouvoir ».Les partis politiques dénoncent des « simulacres » de consultations convoquées  par le gouvernement  dont  le seul but était de « gaspiller les ressources publiques » dans un moment où les Maliens  subissent la crise énergétique et crient à la pauvreté voire à la faim.

La classe politique estime qu’elle a été écartée lors de ces consultations  malgré sa bonne foi  d’adhérer au  projet de la relecture de la charte des partis politiques. « Les politiques avons été écartés. Le gouvernement nous a jetés à terre.  Maintenant, il veut nous traîner derrière eux. C’est trop, nous ne l’accepterons pas.», s’est indigné  l’ancien ministre  et ex-allié des militaires,  Me Mountaga Tall.

 A l’unanimité, la classe politique a  contesté la légitimité  des dites consultations. « 1500 représentants au plus participent à ces concertations du ministre délégué, alors que 76-000 Maliens ont pris part aux Assises Nationales  de la Refondation, plus de 3 000 000 au référendum constitutionnel, Pour quelle légitimité ? », s’interrogent les partis politiques  dans leur déclaration.  Ils rejettent la caution de 200 millions de FCFA pour la création d’un parti politique. « Ce type de disposition exclut également un grand nombre de nos compatriotes de la vie politique », a souligné la déclaration qui se demande la raison pour laquelle  il cherche  à liquider, museler les politiques  alors qu'ils  demandent  simplement des reformes.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

 

 

 

 

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