Après Soumeylou Boubeye Maïga, placé sous mandat de dépôt, l’affaire de l’avion présidentiel d’IBK a fait une nouvelle victime : Cheick Mohamed Chérif Koné, limogé de son poste à la Cour suprême, après avoir perdu le bras de fer qui l’opposait au procureur général, Mahamadou Timbo.
C’est un bras de fer qui oppose deux grandes figures de l’appareil judiciaire malien. D’un côté, l’intransigeant Mahamadou Timbo, procureur général de la Cour suprême. De l’autre, Cheick Mohamed Chérif Koné, qui était jusqu’à ces derniers jours le premier avocat général au parquet de la Cour suprême. Deux hommes, deux conceptions du droit et, surtout, de la compétence de la Cour suprême. Le 8 septembre, le premier a obtenu le limogeage du second mais l’affaire qui les a opposés est loin d’être refermée.
Au cœur du contentieux, l’affaire « Air IBK », que l’on croyait enterrée par un classement sans suite prononcé en 2018. Mais c’était sans compter sur Mahamadou Timbo. Ce 25 août, face aux caméras de l’ORTM, le procureur réputé coriace affirme détenir de nouvelles preuves contre Soumeylou Boubeye Maïga dans l’enquête portant sur l’achat d’un avion présidentiel et de matériel militaire sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en 2014.
Timbo accuse Boubeye
Soumeylou Boubeye Maïga était ministre de la Défense au moment des faits et il n’a pas été blanchi, insiste le procureur. Si le procureur du pôle économique avait refermé le dossier en 2018, c’était pour se « conformer aux instructions qu’il avait reçu des plus hautes autorités administratives », tacle Timbo, en insistant pour que la procédure aille cette fois à son terme. Deux jours après cette tonitruante sortie médiatique, Soumeylou Boubeye Maïga et Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre de l’Économie et des Finances, sont placés sous mandat de dépôt et inculpés pour détournements de deniers publics.
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