Cet accord de principe conclu à Rome entre l’Unité de mise en œuvre du cadre intégré (UNOCI) et le Réseau KIP vient prolonger la liste des interventions de cette structure d’accompagnement. Toute chose qui couronne les années d’efforts consentis auprès des organisations paysannes pour booster le développement rural. Il est reconnu au Mali, que grâce à l’accompagnement de l’UNOCI, la production de la mangue a pris de l’ascenseur à moins de 10 ans. Au terme de la campagne de commercialisation de 2014, le compteur des exportations a affiché 37 572,771 tonnes pour une recette de 21 milliards de Fcfa. Avant d’avoir stimulé la production de la mangue, l’UNOCI s’est lancée dans la promotion de la filière gomme arabique. La particularité de ce produit agricole, est qu’il provient d’une plante que dans le Sahel, une zone austère par essence. Le développement de cette filière entre dans le cadre des objectifs de la croissance inclusive et le développement durable, qui se traduit par la réduction de la pauvreté par le Commerce, un des principes cardinaux des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et le Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté (CSRP). L’UNOCI découle donc de cette approche conceptuelle, qui vise à permettre aux Pays les moins avancés (PMA) de tirer profit du système commercial mondial.
C’est sur cet esprit que se fonde le partenariat entre le ministère du commerce et de l’industrie et le réseau KIP dont les responsables, convaincus de l’efficacité du Cadre intégré au Mali se propose de mettre en place dans les meilleurs délais des agences de développement locales au Mali. Celles-ci seront financées par le fonds global du réseau KIP à l’instar de la soixantaine qui existe dans 18 pays dans le monde dont l’Egypte et le Sénégal. Le Mali sera le 3ème pays africain à bénéficier de ce fonds. Autres les agences, d’autres pistes de coopération telles que les innovations technologiques et la formation sont en cours d’étude au bénéfice de notre pays.
Rappelons que l’UNOCI doit d’ailleurs sa participation à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir à cette organisation de coopération. Elle a été préférée à 48 autres UNOCI à travers le monde en raison des résultats obtenus sur le terrain. Déjà l’exemple de la mangue crève les yeux. La gomme arabique suivra. Le projet dans ce secteur s’est installé, les acteurs sont à pied d’œuvre pour l’installation des fermes dans plusieurs villages du Sahel occidental. Tous les rendez-vous ont été pris pour la campagne prochaine pour évaluer le travail abattu et procédé aux ajustements nécessaires au développement de la filière, qui est une sorte de cloison étanche à la pauvreté rurale surtout dans une région où la matière première demeure l’exode. Récemment, une cinquantaine de jeunes ressortissant d’un même village de la zone d’intervention du projet ont périr dans la méditerranée sur la route d’Italie.
La participation du Mali à cette foire exposition internationale, dont le thème était : « Nourrir la planète » était axée sur trois filières agro-alimentaires, dans lesquelles l’UNOCI contribue au développement par des appuis aux étapes de la production, la transformation et l’exportation. Le stand de 80 m2 gracieusement mis à disposition de l’UNOCI par le réseau KIP était au centre des convoitises. Des centaines de visiteurs affluaient tous les jours. Au nombre de ceux-ci des personnalités comme le Directeur exécutif du Cadre intégré venu de Genève pour la circonstance et le Président de l’Assemblée nationale espagnole, qui ne s’a boudé le plaisir de mastiquer un morceau de la gomme arabique, made in Mali, devant des spectateurs médusés. Pour prouver qu’il connaît bien ce produit, dont le Mali peut exceller dans son commerce. Il faut rappeler que dans les années 70 et 80, notre pays exportait beaucoup cette matière première, pour les industries alimentaires européennes et américaines. Mais, depuis les années de crise socio-politique ont ralenti sa production. Car, les plantes poussent dans zones l’insécurité résiduelle en tous genres sévit. Mais, les autorités actuelles entendent braver les interdis pour relance la filière qui peut être facteur de retour de la confiance, qui aura des effets d’entrainement sur le dynamisme de l’activité économique locale et sur le phénomène de l’immigration.
En outre les séances de dégustation journalières organisées de nos produits locaux, notamment la mangue fraiche murie à l’arbre, les jus de mangue, de baobab, de gingembre et de bissap ont attiré chaque jour des centaines de visiteurs. De même que les séances d’explication sur le processus de transformation, produit à l’appui, du karité et de la mangue ont mis en exergue les avantages du renforcement des capacités d’offre et ont aussi permis de faire mieux connaître l’utilisation des produits.
Mohamed A. Diakité