C’était à la faveur de la présentation des vœux du nouvel an du parti Fare/An Ka Wuli à la presse malienne, le mardi 23 janvier 2018, à la Maison de la Presse.
Confronté à sa pire période depuis l’avènement de la démocratie comme en témoigne les cas de disparition des journalistes, d’arrestations arbitraires et d’actions en justice, l’occasion était bonne pour l’ex-Premier ministre de rappeler son attachement à liberté d’expression qui est selon lui, l’une des grandes conquêtes de Mars 1991. La presse est un vecteur important de la démocratie, a expliqué Modibo Sidibé en plaidant pour une presse de qualité, capable d’informer, d’analyser, d’aider l’opinion à se former et à avoir un point de vue éclairé sur différentes problématiques de la nation.
Face à la situation d’insécurité du pays, les enjeux et défis à relever, le président des FARE appelle à la sagesse et l’intelligence nécessaire pour y faire face. Au regard de la situation, il est important que le Mali reste dans la démocratie, explique-t-il en exigeant du gouvernement la sécurisation à minima du pays et la préparation des élections à date échue. Par respect pour le vote et les suffrages à exprimer, a déclaré l’opposant, estimant au passage que le mandat finissant du président IBK est un échec. Et de marteler par la même occasion que seules les élections permettront de donner au Mali la légitimité dont il a tant besoin car le régime d’IBK, à ses yeux, manque de crédibilité pour conduire les affaires du pays pendant les années à venir. Modibo Sidibé appelle donc les patriotes, les démocrates et les républicains à l’union sacrée pour mettre fin à ce qu’il qualifie de dérive. Il s’agit, selon lui, d’opérer une véritable alternative pour laquelle le président des FARE pense disposer du projet le plus adéquat pour permettre au Mali de ressortir la tête et aux Maliens de retrouver la dignité et la confiance.
Parlant de l’armée et de La Défense nationale, Modibo Sidibé estime qu’elle nécessite une refondation basée sur un dialogue national pour dégager une nouvelle architecture. Et de mentionner que la loi de programmation militaire ne comporte rien de nouveau puisqu’elle date de 1991-1992 avec une vision qui ne résume pas à l’achat d’équipements mais à réorganiser notre système de défense et de riposte. Autant d’aspects que les FARE, par la voix de leur président, disent ne pas avoir perçus dans son application. Modibo Sidibé de saluer toutefois la détermination des FAMAs et de s’incliner devant la mémoire de ceux tombés au front pour sauver le Mali.
A propos des qualifications d’imposteurs et d’agitateurs par le président de la République en personne, l’opposant rappelle qu’en démocratie tous les Maliens ont le droit d’avoir leur point de vue sur la situation de leur pays et de se prononcer sur la qualité et l’efficacité des gouvernants et de la gouvernance de leur pays. Et d’ajouter que le président de la République doit être garant de la liberté d’expression et du respect du jeu démocratique. En signalant lui laisser par ailleurs la responsabilité de ce qu’il dit et de ce qu’il ne dit pas, Modibo Sidibé souligne que personne n’a le monopole du patriotisme. Et de prévenir que l’opposition démocrate et républicaine ne se taira pas, qu’elle dira toujours son point de vue sur les questions cruciales de la nation.
Amidou Keita