Tant que le président Konaré restera en vie, Soumaila Cissé n’escaladera jamais les marches du palais de Koulouba, pas en qualité de président du Mali. Voilà, une bien curieuse confidence d’un ancien baron du régime Adema. Notre homme serait sans doute dans le secret des Dieux.
Aux yeux de l’ancien baron, la profondeur de l’inimitié qu’entretiendrait le président Konaré à l’endroit de Soumaila Cissé, un homme qu’il aimait et qu’il respectait profondément n’a rien à voir avec la prétention de celui-ci de le succéder au palais. Mais bien plus grave.
Alpha Oumar Konaré avait beaucoup d’estime pour Soumaila Cissé, il croyait en lui, en ses capacités, celles de relever les nombreux défis qui l’attendaient. La première décision majeure qu’il a prise après son investiture a consisté à la nomination de Soumaila en qualité de secrétaire général de la présidence de la république, porte parole, et ne se limitera pas à ça. Quelques mois après, il le bombarda ministre de l’Economie et des Finances du Mali. Les rapports étaient donc excellents entre les deux hommes, en tout cas tout au long du premier mandat et sans doute à l’entame du second. Mais très vite, les choses se gâteront entre eux sans que personne ne sache pourquoi. Aujourd’hui, nous sommes un peu en mesure de dire avec précision ce que le président Konaré reprochait à son jeune lieutenant pendant ses derniers instants au pouvoir et pourquoi, Soumaila Cissé ne pourrait plus jamais revenir dans le cœur de l’ancien président. Nous n’en sommes encore pas là, mais seulement il est important de souligner que la mauvaise humeur contrairement à ce qu’on a voulu faire croire, n’a pas pris sa source avec la volonté de Soumaila de lui succéder. Loin de là.
Quelque chose de plus compliqué, une sorte de distance pétillante. Pire, le président Konaré avait quasiment arrêté de lui adresser la parole bien avant la tenue des primaires. Et les maliens qui n’étaient pas dans les secrets des Dieux s’étaient choqués lorsque, quelques heures seulement après la clôture sur la victoire de Soumaila Cissé à la Convention Adema de janvier 2002, de voir le président Konaré prendre la décision de son limogeage du poste de ministre de l’Equipement, de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme. Vite remplacé par Alassane Ag Moussa. A l’époque, on racontait que ce départ précipitamment annoncé au cours du journal télévisé alors même que certains délégués Adema n’avaient pas encore quitté le palais des Congrès, se justifiait par la volonté du président de lui donner le maximum de temps pour se préparer.
Dix ans après, il se raconte que le président Konaré qui ne veut toujours pas sentir Soumaila se serait laissé, mener en bateau par son ancien ministre de l’Economie dans une sordide affaire d’argent. Des fonds PPTE ?
Nous y reviendrons plus en détail dans nos prochaines livraisons.
Sory de Moti