La majorité, en rangs dispersés, ne favoriserait-elle pas l’alternance en 2018 ?: Dioncounda Traoré, Moussa Mara et Housseyni Amion Guindo, probables candidats contre IBK

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Décidément, rien ne va plus au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle à quelques 16 mois des élections présidentielles. Pour preuve, trois grands ténors de la CMP semblent opter pour une alternance en 2018 en levant toute équivoque sur leur ambition de s’opposer au Président sortant IBK lors des élections présidentielles à venir. Il n’y a l’ombre d’aucun doute sur la candidature de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara. Par  contre,  pour l’ancien Président de la Transition, Dioncounda Traoré et l’actuel ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo, ce n’est qu’une question de temps. Car les militants de l’ADEMA et de la CODEM semblent déjà faire le choix  de la candidature à l’interne. Il reste donc à mettre la forme conformément aux statuts de leur parti. Face à son incapacité à rassembler les partis de la Majorité autour de sa candidature, IBK va-t-il céder pour l’un des trois candidats ? Cette division ne fera-t-elle pas l’affaire de l’Opposition ? Quels messages les « frondeurs » auront à livrer au peuple quand on sait qu’ils partagent le bilan de 5 ans de gestion ?

Le marigot politique malien est loin de livrer tous ses secrets, tant les crocodiles sont en réflexions sur comment attaquer leurs prochaines proies. Au Mali, les hommes politiques ont tellement habitué leurs concitoyens au virage à 180 degré, que trahir devient leur première règle. Sinon, comment comprendre que ces trois probables candidats issus de trois des quatre plus grands partis qui composent la Majorité, puissent nourrir l’ambition de se présenter contre le Président de la République sans remettre en cause aucune de ses actions ? Que vont-ils proposer de nouveau au peuple alors qu’ils en ont déjà eu l’occasion ? A commencer par Moussa Mara, nommé selon le Président IBK lui-même, sur la base de sa compétence, au poste de Premier ministre. Mais, tout ce que le malien lambda retient du passage de Moussa Mara à la primature, c’est la visite controversée à Kidal, son mensonge d’Etat sur les prix du Boeing Présidentiel et des équipements militaires et autres scandales financiers, alors que le président IBK avait décrété l’année 2014 comme celle de la lutte contre la corruption. Que va-t-il proposer de nouveau ?  Quant à l’ancien Président de la Transition, le Pr Dioncounda Traoré, son message serait certainement qu’il n’a pas pris part personnellement à la gestion du pays sous le régime actuel. Mais, personne n’est dupe. Son parti est l’une des pièces maitresses du système, pour avoir occupé des postes de responsabilité. Pire, il n’a lui-même jamais critiqué les erreurs d’IBK et le fait de s’afficher avec lui lors des grands événements est, pour tout bon analyste politique, un soutien tacite. Le Pr. Dioncounda Traoré que l’on n’a pas  connu gros « bagarreur » aura sans nul doute deux équations à résoudre, s’il venait à être candidat. La première est celle de convaincre tous les cadres de l’ADEMA à le suivre. Ce pari est loin d’être gagné quand on sait que les ministres et autres directeurs réfléchiront avant de poser leurs valises à Bamako-Coura, siège de l’ADEMA. La seconde équation, la plus difficile consisterait à se démarquer du bilan et même à tirer à boulets rouges sur certains actes posés par le régime IBK. Sera-t-il suivi par l’électorat ? Cela ne s’appellera-t-il pas trahison ? Quant à la troisième probable candidature qui est celle de l’actuel ministre des Sports, elle serait liée à sa sortie du gouvernement. La CODEM qui est son parti est la 3ème force politique de la Mouvance Présidentielle avec ses quelques 600 conseillers. M. Guindo alias Poulo s’opposerait à IBK en 2018, s’il est sorti du gouvernement. Comme Moussa Mara et Dioncounda Traoré, Poulo poignarderait  également IBK dans son dos, s’il venait à être candidat contre lui.

En définitive, ce qui profile à l’horizon au sein de la Majorité est loin de faciliter la tâche au président sortant qui aurait en face de lui trois adversaires. L’Opposition classique avec au moins trois candidats, l’Opposition latérale issue de la CMP avec également trois candidats et le troisième adversaire est son bilan, jugé en deçà des attentes, de plus de 52% des maliens selon le sondage récent de Mali-Mètre. Au regard de cette grande fronde, ne peut-on pas affirmer que l’alternance est  en marche pour 2018.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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