Mise en place le 22 mars dernier par la commission de mise en place des bureaux de sections, mandatée par le bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM), la section du parti présidentiel Sikasso fait face à une situation peu reluisante. L’honorable Béma Ouattara, élu secrétaire général adjoint de la section à la faveur des travaux de renouvellement du bureau est le maître d’œuvre de cet imbroglio politique au sien du RPM Sikasso.
Béma Ouattara pour ceux qui se rappellent de l’homme avait fait la pluie et le beau temps dans le parti de l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare). Il a réussi à intégrer les rangs des socio-démocrates suite à l’élection du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita en 2013 pour être l’un des candidats du parti d’IBK aux échéances législatives de novembre 2013. C’est ainsi qu’il a pris goût la chose politique. Des ambitions que certains militants du parti estiment démesurées. Puisque, à en croire nos interlocuteurs, l’homme avait la prétention d’être même le secrétaire général de la section RPM de Sikasso, au détriment des militants de première heure.
Le premier coup manqué
A la surprise générale, les délégués des sous-sections ont opté à l’unanimité pour l’actuel ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, un cacique du RPM. Pour laver l’affront, le député élu dans la circonscription électorale de Sikasso a juré d’être le 1er adjoint. Une place qui avait été intéressée par l’actuel maire de la ville, Mamadou Tangara. La place de secrétaire général adjoint a fait l’objet convoitise entre les deux tendances. Il s’agissait de la tendance de Mamadou Tangara et celle de Béma Ouattara.
Voyant bien la détermination des prétendants au poste, la commission de mise en place des bureaux des sections mandatée par le bureau politique national a conseillé le consensus. Comptant sur ses moyens, Béma Ouattara a proposé d’aller au vote. Et là, selon les règlements intérieurs du parti, les électeurs avaient deux possibilités : le vote à main levée ou le bulletin secret.
Pour plus de transparence, les électeurs ont opté pour le vote à bulletin secret. La tendance de Mamadou Tangara a gagné le secret des urnes dans la démocratie avec 101 voix contre 79 voix. La tendance Béma s’est retirée de la salle et dès lors a commencé des actions de dissidence. Le bureau politique national qui mise beaucoup sur Sikasso a initié des tentatives de réconciliation entre les deux cadres. Et l’honorable Moussa Timbiné, président du bureau politique national des jeunes, a profité de la conférence régionale des jeunes pour appeler au calme.
“Je saisis l’exemple de la jeunesse de Sikasso pour appeler l’ensemble des militants de Sikasso à l’unité autour des objectifs du parti. Nous sommes conscients de servir de rempart pour la pérennisation des idéaux et actions d’IBK. Le RPM est un instrument idoine pour rassembler dans la solidarité, l’humanisme… J’en appelle à mes frères qui ont estimé n’avoir pas eu satisfaction lors du renouvellement du bureau de la section, à venir participer activement à la vie du parti”, a-t-il annoncé de la part du bureau national.
A analyser le discours du ministre Ousmane Koné, rien ne doit détourner les militants des objectifs ; à savoir : accompagner et soutenir les actions du président de la République, assurer au parti son leadership et transformer le projet du présidentiel en résultat de paix et de développement. “Notre unité et notre cohésion sont nos plus grandes richesses. Arrêtons les méfiances, cessons les défiances et donnons-nous la main, nous verrons à l’avenir que nous ne nous sommes pas trompés en faisant le choix de la patience et de la responsabilité…”
Le secrétaire à la communication, Salif Ouattara, et le secrétaire général du comité de Sanoubougou 1 et membre de la section RPM de Sikasso, Oumar Cissé, ont aussi servi de médiateur pour inviter les récalcitrants à jouer activement le rôle de militants du parti. En dépit de ses appels, Béma Ouattara est allé introduire une plainte auprès du tribunal pour bourrage d’urnes qui sera tranchée aujourd’hui, malgré le rapport de la commission attestant le caractère impartial du bureau.
Des militants sont restés sur leur faim quant à la motivation de Béma Ouattara. Selon les règlements intérieurs du parti, les crises au sien de la formation politique trouvent leur résolution à l’amiable. “Nous avons a été surpris parce que les instances sont formelles : les crises sont gérées par le règlement intérieur du parti. Mais amener le débat devant un juge, jamais dans l’histoire des partis politiques les militants ne se convoquent devant les tribunaux”, déclare un interlocuteur.
En tout cas, le bureau politique national est invité à prendre des mesures idoines pour éviter cette crise de leadership qui risque de détourner les militants des objectifs : accompagner et soutenir les actions du président de la République, assurer au parti son leadership et transformer le projet du présidentiel en résultat de paix et de développement.
Bréhima Sogoba
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