Main tendue d’IBK à l’opposition : Trêve ou fin de la crise politique ?

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Dans une atmosphère de bras de fer politique entre la majorité et l’opposition, le président IBK tente de calmer le jeu et d’aller vers le rassemblement qu’il a promis aux Maliens. Pour cela, il mise sur des rencontres avec l’ensemble de la classe politique et de la société civile en les informant sur les activités du gouvernement. Mais certains opposants ironisent ce geste d’ouverture d’IBK par des murmures et déclarations d’insatisfaction alimentant davantage la crise qui s’apparente à un règlement de compte entre majorité et opposition.

 

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Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, a reçut ce 4 juin 2014, la classe politique malienne (majorité et l’opposition)

 

 

La classe politique a fort besoin de cette tentative de rassemblement même s’il est difficile de s’attendre à une fin immédiate de la crise qui s’est aggravée ces derniers mois. L’opposition qui s’est sentie minimiser sous IBK est allée avec l’idée de ne plus se laisser faire et la volonté de s’exprimer ostensiblement sur tous les sujets de la Nation.

 

Elle a beaucoup marqué sa présence dans les débats autour de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Moussa Mara. Notamment concernant la crise à Kidal et surtout lors de la motion de censure rejetée par la majorité de l’Assemblée Nationale.

 

Mais on a souvent l’impression d’assister à un règlement de compte entre opposition et majorité. La démocratie malienne est-elle en train de murir ? En tout cas, la pagaille était sur le point de s’installer. Si certains cadres de la majorité veulent toujours peser de leur poids pour mettre les opposants au rabais, ces derniers sont nombreux à se livrer une compétition pour s’afficher comme les principaux détracteurs du pouvoir. En effet, depuis l’auto proclamation de Soumi comme chef d’opposition après l’élection d’IBK à la tête du Mali, on assiste à des coups d’éclat sur chaque sujet. Cela n’est pas surprenant dans la mesure où d’autres hommes politiques comme Tiéblé Dramé sont capables à tout pour se tailler la place de leader dans cette opposition en manque de repère.

 

Pour cela, leur exercice favori reste l’éternelle contestation du gouvernement et le discrédit sur la Nation surtout à travers des médias internationaux. En guise de rappel, il s’agit des mêmes politiciens qui ont attisé le feu de la crise politique pendant la dernière transition en faisant croire à l’opinion internationale qu’ils sont les seuls habilités à gouverner ce pays. Ils ont tout fait pour exposer le Mali à des sanctions pour leurs propres intérêts de positionnement.

 

Aujourd’hui, ils focalisent leurs efforts sur des campagnes de dénigrement contre IBK et le Premier ministre Mara qu’ils qualifient d’«incapables» gérer les différentes crises auxquelles le pays est confronté. Ainsi, chaque action gouvernementale est scrutée pour déceler des failles et en faire un tumulte aux yeux du monde. La population en a fait les frais avec des divisions sur les débats concernant l’avion présidentiel auxquelles s’ajoutent les relations tendues entre notre pays la Banque mondiale et le FMI.

 

D’ailleurs, les tiraillements politiques sur les explications de la visite du Premier ministre à Kidal ont prouvé que les hommes politiques Maliens ne peuvent jamais faire front commun pour une cause nationale. Sinon, cet événement malheureux était l’occasion pour des opposants de demander la démission pure et simple de Moussa Mara. Rappelons qu’ils avaient auparavant exigé leur entrée dans le gouvernement de celui-ci.

 

À la veille des pourparlers d’Alger entre les autorités maliennes et les groupes armés, certains on fait du tapage pour demander une concertation préalable avec la classe politique alors qu’ils avaient catégoriquement refusé cette approche pendant la transition. Certains de nos compatriotes se plaisent à profiter de toutes les occasions pour dire à l’opinion nationale et internationale que le Mali ne peut jamais bouger avec ceux qui le dirigent actuellement. Pour sa part, le chef du gouvernement met à profit ses sorties pour rappeler qu’il a été nommé par un homme élu démocratiquement et avec une grande majorité. Mara insiste à dire que la mise en route de ses actions pour le changement ne faiblira jamais. Ce qui fait trop de dégâts chez plusieurs cadres (encore en activité ou non) qui profitaient de la largesse des anciens tenants du pouvoir.

 

Autrement dit, les partis d’opposition occupant des postes de responsabilité vivent désormais dans la léthargie à cause des interminables nominations auxquelles le gouvernement se livre chaque semaine. Pire encore, ils se trouvent persécutés par la politique de lutte contre la corruption et de façon disproportionnée entamée depuis le gouvernement Ouma Tatam Ly à nos jours. Cependant, on espère que la politique de main tendue du président IBK sera bien suivie afin que le semblant de trêve constatée, ces derniers jours, puisse aboutir à l’aplanissement de la crise.

 

Issa Santara

 

 

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