Dans une réflexion, le président de la Convention des réformateurs pour l’alternance et la justice (Craj), Mahamane Mariko, a livré des analyses sur l’évolution de la situation politique de notre pays. Ainsi, il a rappelé le rôle de la jeunesse dans la construction de notre nation.
Selon lui, l’implication citoyenne ou politique de la nouvelle génération doit se montrer plus ambitieuse. Aussi, celle-ci doit aller au-delà du rôle réducteur de grands mobilisateurs évènementiels ou de chiens de gardes. “Cet agissement négatif contribue à l’érection ou la consolidation d’un système fossoyeur de l’avenir de toute la jeunesse d’une Nation. Il est essentiel de découvrir le devoir de génération et faire de son accomplissement un sacerdoce”, a-t-il souligné.
A ses dires, ce pays, malgré toutes les vicissitudes du temps, a accédé à sa souveraineté nationale le 22 septembre 1960 grâce aux efforts conjugués de beaucoup de personnes qui n’avaient ni l’âge ni la situation sociale comme plusieurs jeunes aujourd’hui.
“Quelqu’un a posé l’énigmatique question de savoir, que serait devenu ce pays si la génération d’aujourd’hui devait la conduire à son indépendance? Comme par ironie du sort, l’actualité politique du pays renvoie la question en pleine figure du leadership jeune de nos jours. Le contexte socio-politique est sans appel : le pays est mis sous tutelle et en proie à une insécurité sans précédent”, a renchéri le président de la Craj.
De son point de vue, la voie du salut passe par la prise de conscience collective et la détermination à mener cette lutte historique et héroïque. “Notre Nation est terrorisée par un fondamentalisme religieux et une force internationale néocolonialiste avec la bénédiction d’une classe politique corrompue et pourrie”, a-t-il déploré.
Pour lui, la stratégie est connue parce qu’il faut infantiliser les esprits par l’importation de la peur. Et dans cette hantise, naît le besoin essentiel de trouver une force protectrice. A le croire, c’est ce qui justifie toute leur présence de domination et de soumission (Barkhane, Serval, Minusma, …) au nom d’une intervention humanitaire.
Aux dires du président de la Craj, la plupart de ces forces militaires internationales ne visent que des velléités séparatistes pour mieux exploiter politiquement et économiquement le Mali. Aussi, il dira que la cynique trouvaille à rançonner les otages est une pure importation d’autres chancelleries au bénéfice souvent des politiques sans foi ni loi à la trame “sarkoziste” sinon nos sociétés ont une tradition d’hospitalité millénaire.
“Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est de conquérir notre intégrité territoriale. Cela pour définir les contours et les contenus des différents partenariats économiques, politiques bilatéraux et multilatéraux (France, Fmi, Banque Mondiale, Onu, etc.)”, a-t-il proposé.
De sa lecture, ces relations doivent être désormais librement conçues et construites pour que les dividendes soient équitablement répartis pour le bonheur de nos populations. “Nous devons pour cela nous prémunir d’un leadership très fort et décomplexé dédié à mener la lutte pour notre libération totale”, a-t-il conclu. Boubacar PAÏTAO