Après Ibrahima Haïdara, nous avons ouvert cette semaine nos colonnes à Mahamadou Traoré dit Missolini, secrétaire général de la jeunesse Adema de Kati et maire adjoint de la commune de N’Gouraba. Candidat à la présidence de la jeunesse du parti de la Ruche, Missolini évoque les raisons de sa candidature, son ambition pour le parti et dénonce la partialité du groupe parlementaire du parti dans ce processus électoral. Lisez plutôt.
Aujourd’hui : Présentez-vous à nos lecteurs !
Mahamadou Traoré: Je m’appelle Mahamadou Traoré, communément appelé Missolini. Je suis le secrétaire général de la jeunesse Adema du cercle de Kati, maire adjoint dans la commune rurale de N’gouraba dans le cercle de Kati. Dans cette commune, j’occupe le poste de premier adjoint au maire chargé des Finances, des Affaires économiques, de la Coopération, du Jumelage et du Partenariat. Je vous rappelle au passage que je suis dans l’Adema depuis 1997, à savoir depuis que je n’avais que 16 ans. A cette époque, je ne pouvais pas voter compte tenu de mon âge. Par ailleurs, on m’envoyait dans les bureaux de vote comme délégué ou assesseur du parti. Je faisais partie aussi des grands mobilisateurs lors des élections.
Qu’est-ce qui vous a poussé à adhérer à l’Adema et pas une autre formation politique ?
Au passage, il est important de vous rappeler que je suis un ancien militant de l’Aeem et j’ai été membre de plusieurs associations. Cependant, en un moment donné et vu mes ambitions politiques, je me suis dit qu’il fallait militer dans un parti et l’Adema était alors le choix idoine. Car c’est le seul parti qui n’est la propriété privée de personne. C’est l’unique formation politique où les nouveaux et les anciens militants sont traités sur le même pied d’égalité. Et je continuerai ma carrière politique dans cette formation politique tant que ces valeurs resteront.
Nous savons que vous êtes candidat pour la présidence de la jeunesse du parti. Qu’est ce qui a motivé votre candidature ?
Pour être bref, ma candidature a été portée par ma section, à savoir la section de Kati qui est l’une des plus grandes du Mali. Excepté Sikasso, Kati est la seule section de l’Adema qui a 37 sous sections. C’est une section stratégique, influente et je dirai forte au sein du parti. Donc ce sont mes camarades qui ont suscité cette candidature afin d’apporter du sang neuf au mouvement des jeunes de l’Adema à travers notre vision des choses.
Cependant, il est aujourd’hui déplorable de constater qu’au lieu de laisser les jeunes faire librement leur choix, certains ainés sont en train de fausser la donne en s’immisçant de façon flagrante dans ce processus de renouvellement au profit d’un candidat qu’ils souhaiteraient imposer aux autres.
En parlant d’ainés, vous faites référence à qui plus précisément ?
Je ne le cache pas, il s’agit de l’Honorable Issa Togo, président du groupe parlementaire de l’Adema au sein de l’Assemblée nationale. Lui étant notre ainé et une personnalité, il doit jouer la carte de la neutralité entre les différents candidats, mais paradoxalement, il prend son bâton de pèlerin pour battre campagne au profit d’un jeune député du nom de Youssouf Aya. Celui-ci est également candidat, il a adhéré récemment à l’Adema. L’Honorable a franchi même le Rubicon en m’invitant à retirer ma candidature au profit du nommé Youssouf Aya. J’ai répondu par la négative car je ne sais pour quel motif je devrais retirer ma candidature au profit de ce dernier. Il n’est pas plus méritant au sein du parti que moi parce que j’ai 20 ans de carrière politique au sein de cette formation politique et Youssouf Aya n’en que trois seulement. En tout cas, une chose est sûre, si je dois retirer ma candidature ce n’est pas sous des pressions similaires et seule ma section ou ma région peut me contraindre à désister. Mon retrait peut être également motivé par des convictions autour d’un candidat qui peut bien gérer ce parti plus que moi.
Dans une interview que nous avons publiée, un de vos challengers a proposé un débat entre les différents candidats sur leur programme. Adhérez-vous à cette proposition ?
J’adhère parfaitement à cette proposition du candidat Ibrahima Haïdara que j’applaudis des deux mains. Je pense que cette tribune sera l’occasion pour connaitre la valeur intrinsèque de chaque candidat et permettre non seulement à la jeunesse et aux ainés de se faire une idée sur les différents candidats.
Ce débat est aussi salutaire pour la simple raison que la jeunesse Adema n’est pas visible sur l’échiquier politique dans les débats et dans beaucoup d’autres activités. Aujourd’hui, nous avons l’impression qu’il n’y a pas un bureau des jeunes dans ce parti. C’est pourquoi mon souhait, une fois élu, est de redynamiser ce mouvement des jeunes et mettre en place un bureau consensuel.
Au-delà de la redynamisation, qu’avez-vous à proposer à cette jeunesse une fois aux affaires ?
Je me battrai pour que nous ayons des adhérents par conviction. Nous allons nous battre pour que les jeunes soient autonomes. La vulnérabilité de la jeunesse, aujourd’hui, s’explique par le fait qu’elle n’est pas autonome. Elle est dépendante des ainés dans beaucoup de domaines. A cet effet, nous allons faire un changement de profondeur dans la conduite des choses car on peut ne pas m’aimer, mais tous mes challengers et les militants de l’Adema sont convaincus de mon militantisme, de mon dynamisme et de ma capacité à faire changer les choses pour faire avancer le parti. Et pour preuve, dans ma commune de N’Gouraba, j’ai fait adhérer en si peu de temps plus de 500 personnes au sein du parti. Tous les élus dans cette circonscription sont des nouveaux membres qui ont récemment adhéré au parti. Ce même dynamisme, nous allons le poursuivre au niveau du bureau national.
Votre candidature vous la placez sous quel signe ?
Je place ma candidature sous le signe de la cohésion, de la paix, de l’entente, de donner l’autonomie aux jeunes.
Avez-vous réellement une forte chance de gagner ces élections. Qu’est ce qui fait votre force ?
Je suis convaincu d’une chose, si on laisse la jeunesse décider de son sort, personne ne pourra me battre et je serai élu haut la main comme président de la jeunesse Adema. Je dis à qui veut l’entendre que je ne suis pas parrainé et je n’ai pas besoin d’être parrainé par qui que ce soit. Tout candidat qui accepterait d’être parrainé par les ainés sera facilement manipulable pour d’autres fins. C’est pourquoi, je ne veux pas que la jeunesse soit assujettie, mais libre dans le strict respect des ainés. Et c’est cette jeunesse qui fait ma force.
Vous avez évoqué la question de parrainage et tout le monde sait que vous êtes très proche d’un haut cadre de l’Adema. Est-ce à dire que ce dernier ne va pas vous soutenir ?
Si j’ai un soutien dans cette élection, c’est dans le lot. Je le dis et je le répète, c’est la jeunesse. Ce nom que vous taisez, c’est l’ex ministre Dramane Dembélé. Il me considère comme son jeune frère et ça se limite à cela. Rien d’autre ! Aujourd’hui, je suis cadre de ce parti tout comme Dramane Dembélé, les ministres Empé, Tiemoko Sangaré et je ne mènerai plus un combat pour qui que ce soit, mais pour le parti.
Avez-vous un appel à lancer à ceux qui doutent de votre capacité à conduire à bon port la jeunesse du parti ?
A ceux-ci je rappelle d’abord que nous sommes un parti socialiste. A cet égard, nous devons défendre les intérêts des travailleurs, les intérêts des couches vulnérables. Ensuite, j’invite la jeunesse de ne pas se laisser faire, de ne pas sous-estimer sa force de ne pas être des mercenaires politiques pour des ainés. Je parle en connaissance de cause, de ces ainés qui nous envoient au charbon à la moindre des choses. Certains d’entre eux claquent la porte du parti pour se retrouver sous d’autres cieux.
Donc il est temps que nous menions notre propre combat et non le combat d’autrui. Pour cela, j’invite cette jeunesse à croire en leur frère-candidat, Mahamadou Traoré dit Missolini, pour que nous relevions les défis dans l’intérêt suprême de la jeunesse et par ricochet de celui du parti.
Réalisé par Kassoum THERA