Invité sur le plateau de la Radio du “Groupe renouveau“ 98. 1, sur le bilan d’Alger II, le vice-président du Parti socialiste/Yélen Kura, Mahamadou Sanogo, n’a pas fait dans la dentelle face à ce qu’il qualifie de comportement peu orthodoxe des autorités au cours de la 2e phase des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali.
“Bilan de la 2e phase des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le nord du Mali”. Tel était le thème de l’émission de débat politique de la radio “Renouveau FM” du samedi 27 septembre 2014. Autour des présentateurs les hommes politiques ont croisé leur regard. Il s’agit du vice-président du Parti socialiste/Yelen Kura, Mahamadou Sanogo, et le président du Mouvement patriotique pour la justice sociale (MPJS), Mamadou Maïga.
D’entrée de jeu, le président du MPJS a félicité les émissaires pour le respect des lignes rouges tracées par le gouvernement, notamment le caractère intangible et non négociable de l’intégrité territoriale, l’unicité et la laïcité du Mali.
“Après l’adoption du projet de feuille de route par le gouvernement et les groupes armés, en juillet dernier, la capitale algérienne a été de nouveau l’épicentre des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali. Toutes les parties prenantes ont pris part à Alger durant les trois semaines, aux pourparlers inclusifs inter-maliens dont l’objectif principal est l’adoption et la signature d’un accord de paix global”, a-t-il déclaré.
Et à Maïga d’ajouter qu’on ne peut pas s’ériger en donneur de leçons, face aux personnalités désignées par le gouvernement. D’autant qu’elles ont constamment à l’esprit, lors des négociations, les lignes rouges tracées par le président de la République. Pas d’indépendance, ni d’autonomie, encore moins de statut particulier pour Kidal. Aucun jeu sémantique ne peut les dévier de cette ligne.
Mais pour le vice-président du Parti socialiste/Yélen Kura, Mahamadou Sanogo, il faut sortir de la langue de bois. “Alger II a été trop mystérieux. Ce qui nous laisse croire qu’il nous cache quelque chose. Il serait très difficile au gouvernement de poser des actes dans le sens commun”. Et Sanogo de s’expliquer qu’après de nombreuses critiques et subjections des Maliens lors de l’élaboration de la feuille de route entre les autorités et les groupes armés, les mêmes mises au point soient encore d’actualité autour du processus de résolution de la crise du Nord.
Pour le représentant du Parti socialiste, la stratégie de communication adoptée par le gouvernement n’a pas amélioré. “Selon nos sources, les conclusions remises au groupe de médiateurs portent essentiellement sur l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du Nord, aux stratégies de développement intégré des collectivités territoriales, à la réorganisation des forces de défense et de sécurité. Mais jusque-là personne ne sait ce qui est dans ce document. Mais, les médiateurs parlent naturellement de concession de part et d’autre. Il y lieu de craindre. On se pose réellement la question si le gouvernement maîtrise la situation”, a expliqué M. Sanogo.
En clair, affirme Mahamadou Sanogo, le processus qui a abouti l’élection d’IBK lui impose de faire face à ces multiples défis. “On ne peut pas faire un meilleur accord de paix en cachant les préalables aux Maliens. Il y a eu trop de mystères à Alger”, annoncera-t-il.
Comme proposition, le vice-président a prôné la vigilance, histoire de ne pas tomber dans erreurs du passé. “Le gouvernement est astreint à une obligation de résultat. Et il faut sortir au mythe”, a-t-il insisté.
Pour Mamadou Maïga, il faut l’union sacrée autour des autorités. Selon lui, la réussite des négociations dépend des autorités certes, mais des citoyens aussi. “Chaque citoyen doit mesurer sa responsabilité en cette période difficile de notre pays, et s’engage à travailler avec l’Etat, à respecter les règles pour qu’ensemble nous sortions notre pays de l’ornière”, a-t-il conclu.
Bréhima Sogoba