Madani Amadou Tall à propos de la crise au nord : « Ne détruisons pas l’unité du Mali à cause des gens qui ne valent pas la peine »

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Le président du parti Avenir et développement du Mali (ADM), Madani Amadou Tall, a fustigé l’attitude des manifestants de la semaine dernier. C’était le vendredi 3 février 2012 au cours d’un entretien avec les journalistes sur le dossier du nord à son domicile sis à Sotuba.
Le président de l’ADM, Madani Amadou Tall,  avait à ces côtés le secrétaire général du parti, Boubacar Makanguilé ; son adjoint Cheick Tidiane Traoré dit Alpha ; le directeur du Centre d’études stratégiques, Assane M Seye et beaucoup d’autres militants. Situant l’évènement dans son contexte, le président de l’ADM a indiqué qu’il a souhaité s’entretenir avec les hommes de médias en ces moments difficiles de la vie de la Nation, pour adresser un message au peuple malien. « Ce message s’adresse en premier lieu aux journalistes que vous êtes. Vous avez une arme très sensible entre vos mains dont le mauvais usage peut être plus dangereux que cette rébellion. Il faut que vous puissiez sensibiliser les populations en les appelant au calme », a souligné le président Tall. Le président de l’ADM pense que les Maliens ne doivent pas tomber dans la panique inutile en embrasant le pays, parce que c’est ce que veulent les assaillants. « Il ne faut pas faire à notre pays ce que les rebelles eux-mêmes n’ont pu faire. Et c’est ce que veulent justement les assaillants ! Leur souhait, c’est de semer l’inimitié entre nous-mêmes pour saper notre unité nationale, vieille de plusieurs siècles. Il faut plus d’union que la propagande en temps de crise.», dira Madani Amadou Tall avant d’ajouter que « nos mères dont les fils sont tombés au front sont plus dignes que leurs homologues françaises et américaines, mais on a jamais vu celles-ci protester dans les rues parce que leurs enfants sont en train d’être tués en Irak ou Afghanistan. Dans la guerre il y a toujours des morts et c’est le moment que nos forces armées et de sécurité ont le plus besoin de l’unité nationale autour d’elle ».
Non à l’amalgame
Le président du parti des trois baobabs est aussi contre l’amalgame dans le traitement de la question. A ce propos, il rappellera qu’il y a des touaregs qui vivent avec nous à Bamako et dont leurs fils sont présentement avec les forces loyalistes au front. « Certains ont perdu leurs enfants dans cette rébellion. Il faut éviter de démoraliser les soldats arabes, touaregs etc. Des touaregs ont été égorgés par les rebelles. Ne sont-ils pas des Maliens ? Et pourquoi s’attaquer à leurs parents à Bamako ? Si on veut la victoire, il faut continuer à soutenir nos soldats et le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Je n’ai aucun intérêt en disant cela ». Madani Amadou Tall est farouchement contre tout  report des élections. A ce titre, il a recommandé la tenue des élections dans les délais constitutionnels. « Il faut tout faire pour la tenue de la présidentielle le 29 avril et laisser l’armée faire son travail. Il n’y a rien de plus bête que de penser à un report des élections. Il n’y a pas de  plus grande défaite que de remettre en cause les principes de notre République, notre démocratie. Il ne faut pas jouer à se faire peur à cause des gens qui ne valent pas la peine. Il ne faut pas céder au terrorisme intellectuel en détruisant le Mali », a expliqué le président de l’ADM, convaincu que ceux qui incitent à la violence n’aiment pas le Mali.
Le dialogue n’exclut pas la fermeté
Pour le président du parti Avenir et développement du Mali, « tout homme d’Etat qui comprend suffisamment les intérêts de sa Nation, qui les consulte avant les dangereuses impulsions de son orgueil ou les vaines illusions de la gloire, ne se résout à la guerre qu’après avoir épuisé vainement toutes ressources d’une équitable diplomatie. Ainsi l’heure est à la fermeté face à ceux qui n’ont d’autre souci que de nuire à la patrie qui les a vus naitre et a nourri. J’ai une affection sans équivoque pour le Nord de mon pays parce que le désert forge le caractère des hommes, sans doute aussi parce que l’image de Tombouctou a bercé mon enfance ».
Abdoulaye Diakité

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