Personne n’avait imaginé que sous le régime IBK, les Maliens allaient pouvoir faire un bloc plus puissant que celui de AN TE A BANA qui a combattu la révision constitutionnelle. Cela, à cause de la fin de la plateforme. Des trahisons internes pour des strapontins ont fini par disloquer la chose. Les gens ne se parlaient plus et le combat ouvert entre eux était patent. La conclusion, c’est le pouvoir qui avait gagné. Car il est parvenu à mettre dos à dos les gens au moment où la réflexion devait se faire pour conserver la dynamique et l’entretenir pour d’autres évènements.
Dans cette déception, et le regard impuissant face à l’état d’effritement du pays, les Maliens ne savaient plus que faire. Le régime n’avait rien en face. Chacun dans son coin, se contentait de dénoncer à travers les moyens limités qui sont à sa disposition.
Telle une lueur d’espoir, l’Imam Mahmoud Dicko se détache du lot à travers deux faits marquants qui font de lui le nouveau leader incontournable. Son combat contre l’enseignement de l’éducation sexuelle qui favorisera la marche du 5 juin 2019 suite à laquelle Boubouye a été contraint de rendre le tablier.
Après ces faits, l’Imam vient de marquer encore l’histoire à travers sa gigantesque sortie du 5 juin 2020. Cette fois-ci, sa cible est le Président de la République. L’Imam et ses compagnons veulent sa démission pour incapacité à gérer le pays.
Autour de lui, un rassemblement inédit. Après le 5 juin, plusieurs entités et personnalités ont officialisé leur adhésion au M5 RFP. La plupart de ces hommes et femmes connaissent très bien IBK. Ils ont tiré la conclusion qu’avec le Président, le dialogue ne sert absolument à rien. Ils veulent sa démission pacifique suite à la désobéissance civile dont ils font montre.
Le constat amer et inquiétant, c’est qu’IBK est lâché par ses propres soutiens : Bittar, Yea Samaké… d’autres sont annoncés dans les heures qui suivent.
Est-il encore possible de casser l’élan de ce regroupement ?
Les espoirs pour cela sont moindres. Pour le moment, une seule échappatoire est laissée au Président : dissoudre la cour constitutionnelle et l’assemblée nationale. La proposition se murmure dans le camp de Mahmoud Dicko.
Si tel est le cas, ça sera une sorte de transition qui ne dit pas son nom. Car IBK n’aura plus de soutien et il sera isolé jusqu’à la fin de son mandat. Alors à lui de faire le choix : sauver son fauteuil, c’est-à-dire lui-même, ou lâcher ses gardes rapprochés politiques.
Boubacar Yalkoué