Après neuf mois de pilotage à vue, IBK vient de se rendre à l’évidence : sans le soutien de tous, y compris l’opposition politique, son premier quinquennat risque de finir en eau de boudin.
D’où sa rencontre, le 5 juin dernier, au Palais de Koulouba, avec l’ensemble de la classe politique. Si ses discussions ont permis, un tant soit peu, de décrisper le climat politique délétère, elles sont loin de résoudre les problèmes brûlants de l’heure.
Le processus de négociations avec les groupes armés est au point « maure ». Les finances publiques seront, bientôt, dans le rouge. Surtout, avec le blocage de 70 milliards CFA, par les institutions de Bretton –Woods, suite à l’achat jugé inopportun, de l’avion présidentiel.
S’y ajoute l’ébullition constatée sur le front social. Avec, à la clé, une pauvreté endémique. Mais aussi, une misère de plus en plus rampante.
Désormais, IBK se retrouve seul. Seul, face à ses promesses électorales, dont une de taille : la résolution du problème de Kidal, sous la pression de la communauté internationale.
C’est pourquoi, IBK doit aller vers la formation d’un gouvernement d’union nationale. A défaut, d’un gouvernement de technocrates, composés d’hommes et de femmes à l’intégrité morale et intellectuelle reconnues.
C’est, désormais, le seul moyen pour lui de sauver son premier quinquennat. C’est le seul moyen pour lui de résister à la pression des partenaires techniques et financier et de se réconcilier avec la communauté internationale.
Le seul moyen de se sortir du « bourbier familial » dans lequel il a été enfermé, neuf mois durant. Avec les résultats qu’on connaît.
Avec le manque cruel de cadres au sein du RPM, parti au pouvoir, IBK n’a d’autre choix que de mettre son orgueil en berne. Et de fédérer toutes les intelligences, capables de sortir notre pays de ce guépier. Une ‘‘union sacrée’’, en somme.
Oumar Babi