De quoi je me mêle ? Ce sera sans doute la réaction de certains en nous lisant. Mais, c’est ignorer sans doute que l’Union pour la République et la démocratie (URD) fait aujourd’hui partie du patrimoine démocratique du Mali. Le regretté Soumaïla Cissé et ses compagnons ont réussi à hisser leur parti à tel niveau que cette chapelle est devenue incontournable dans le débat démocratique. Ce qui fait que personne n’a intérêt aujourd’hui à jouer à l’affaiblir pour des raisons électoralistes afin de pouvoir réaliser une ambition personnelle.
A notre humble avis, la succession de Soumaïla Cissé (paix à son âme) au niveau des instances du parti ne doit pas forcément être analysée à la même lumière que le choix du parti pour la prochaine présidentielle. Même si dans les deux cas l’URD a des valeurs et des principes à faire prévaloir pour mieux préserver l’identité dessinée par le très regretté Soumy.
Il est vrai que la brusque disparition de ce grand leader politique ne nous a pas préparé à envisager cette échéance (présidentielle de 2022) sans lui. Hélas ! Mais, cela est aussi une raison supplémentaire pour aborder autrement le choix du candidat à la prochaine présidentielle. Il ne s’agit pas de réfléchir à qui a été le fidèle compagnon de Soumy, qui est URD pur teint et qui ne l’est pas ? A partir du moment où on se retrouve dans la même chapelle, la question essentielle doit être : qui peut s’inspirer aujourd’hui des valeurs prônées par l’illustre président pour conduire le parti à la victoire ?
Nous entendons aujourd’hui beaucoup de noms dont certains son irréprochables quant à leur loyauté à Soumy, leur attachement à l’URD et à ses valeurs. Ont-ils pour autant le profil idéal du métier (président de la République), pardon, du candidat idéal pour conduire les Vert-Blanc à Koulouba ? Cette question mérite une profonde réflexion avant d’être tranchée. Et cela en ayant à l’esprit qu’une erreur de jugement, un mauvais casting peut-être fatal à cette famille politique qui peut pourtant beaucoup apporter à notre pays.
Autrement, faut-il écarter par exemple Mamadou Igor Diarra de la liste des présidentiables parce qu’il a rejoint la chapelle à la dernière minute ? Son choix de rejoindre l’URD n’est pas fortuit parce que ce sont sans doute des valeurs politiques et morales qui ont conforté son choix. Et le prodige de Markala y a débarqué avec son ambition et aussi ses atouts. Comme Soumaïla Cissé, c’est quand même un technocrate qui a fait ses preuves au service de l’Etat avant de descendre dans l’arène politique avec cette ferme conviction qu’il ferait mieux aux commandes qu’en tant qu’exécutant des décisions politiques d’autres.
D’ailleurs ce que nous sachions, à l’URD, il n’y avait pas de nouveaux ou d’anciens militants. Tout le monde y était égal. C’est cette option si chère à feu Soumaïla Cissé peut certainement favoriser Mamadou Igor Diarra. Connus pour être un cadre intègre et travailleur, son adhésion à l’URD est considérée par de nombreux chroniqueurs politiques comme un atout pour le parti de la main tendue. «S’il est retenu comme candidat de l’URD, et que tous les cadres du parti s’investissent, il est fort probable qu’il soit le futur président du Mali», nous a récemment confié un ami diplomate africain en poste dans notre pays avec qui nous faisons souvent le tour de l’actualité politique dans notre pays.
Mais, pardon, nous ne voudrons pas nous mêler de ce qui ne nous concerne sans nous regarder. Mais, cette question du choix du candidat de l’URD ne doit pas être prise à la légère ni avec passion. Elle doit se faire en toute objectivité ! De toutes les manières, s’ils ne parviennent pas à s’entendre sur un nom, nous allons nous proposer volontiers pour défendre les couleurs du parti parce que nous sommes quand même un gendre de feu Soumy Champion !
Hamady Tamba