A la loupe : Ministère de la jeunesse : un département inutile

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Me Mamadou Gaoussou DIARRA
Me Mamadou Gaoussou DIARRA, ministre de la jeunesse

Il avait été dépouillé des arts et de la culture, lesquels, eux-mêmes, ont requis et gagné leur autonomie, en se montrant très actif sur la scène nationale et même internationale. Il vient de perdre le secteur qui l’a toujours porté, les sports qui viennent de ravir leur indépendance.

 

Il, c’est le département de la jeunesse, réduit désormais à une coquille vide. Il est vrai qu’on lui adjoint la construction citoyenne. Mais ce ne sont là que des mots, des termes qui ne veulent plus rien dire dans le cadre restrictif d’un département ministériel. Car la citoyenneté et le civisme sont des valeurs transversales, de tout instant, en tout lieu. Créer un tel ministère équivaut à être nostalgique d’une certaine époque définitivement révolue. Comme celle du communisme ou du bolchévisme. Ou, pire encore, du nazisme pendant laquelle la jeunesse hitlérienne était doguée par les slogans nationalistes d’identités meurtrières et suicidaires.

 

Le président de la République a certes été un militant farouche de l’internationale socialiste, celle dominée par le socialisme scientifique, mais même s’il ne se réclamait pas aujourd’hui de la social-démocratie, il n’irait pas jusqu’à créer un département uniquement pour ressusciter les pionniers et les civiques.

 

A quoi donc rime un ministère de la jeunesse dans un pays comme le Mali ? La jeunesse représente la majeure partie de la population active du pays, elle représente aussi la majeure partie de la population sans emploi, au chômage et sans perspective. Elle a été le fer de lance de tous les changements sociopolitiques intervenus dans ce pays : 1960 pour réclamer l’indépendance, 1968 pour applaudir le coup d’Etat par Moussa Traoré, 1991 pour saluer le renversement du régime Cmln-Udpm, 1992 pour une forte participation aux premières élections jugées libres, 1997 pour décrier la dérive totalitaire du pouvoir dit démocratique, 2012 pour soutenir la junte qui a renversé ATT, 2013 pour traduire sa soif de changement en votant massivement pour le camarade IBK.

 

Mais malgré cet honorable activisme, cette jeunesse à laquelle tout le monde a promis monts et merveilles croule sous le poids des incertitudes, trainant sa misère de régime en régime. La jeunesse s’est véritablement écroulée avec l’avènement de la démocratie. Pendant les huit années de l’Us-Rda de Modibo Kéita et les 23 ans du Cmln-Udpm de Moussa Traoré, c’est-à-dire pendant les trente et un ans de dictature que notre pays a connus, la jeunesse avait eu droit à une certaine considération de la part des autorités politiques : tout le monde se souvient des semaines nationales, précédées de semaines locales et de semaines régionales, des biennales artistiques et culturelles puis sportives, précédées de compétitions de sélection à l’échelle du cercle puis de la région. Des événements qui rassemblaient toute la jeunesse du pays, tous les jeunes qui « s’éclataient » devant les plus hautes autorités du pays, notamment le chef de l’Etat.

 

Ces jeunes étaient encadrés depuis la base par des animateurs de jeunesse dotés de tous les moyens, ou, en tout cas, qui faisaient des merveilles avec le budget qu’on allouait aux directions régionales de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture (Drjsac). A leur arrivée au pouvoir, au début de la décennie 1990, les « démocrates » ont cru bon et judicieux d’éclater le ministère de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture, d’abord au niveau national, ensuite au niveau régional. Que ce massacre ait commencé avec le président de la République Alpha Oumar Konaré prouve à suffisance qu’il a été un mauvais ministre de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture, dans les années 80. Et qu’il n’avait accepté ce poste que pour se faire une santé financière. Le souvenir d’une sombre affaire de chapiteau demeure encore vivace. Aversion ou pas pour cette jeunesse, devenu chef de l’Etat, le Pr Konaré avait supprimé le ministère de la jeunesse et l’a remplacé par un commissariat.

 

Pour consoler la jeunesse, un programme bidon avait été mis en œuvre, en 1999 : programme de lutte contre la pauvreté par le volontariat national. A l’image des volontaires des nations unies, le Corps des volontaires maliens est né, sous la coordination nationale d’un certain…Mahamane Baby, aujourd’hui ministre en quelque sorte des jeunes puisqu’il est en charge de l’emploi et de la formation professionnelle.

 

Aujourd’hui, la jeunesse qui était la tête de proue de l’entité Mjsac est réduite à la portion congrue. Ce département de la jeunesse ne signifie plus rien, ne représente plus rien. Dans les rares services de la jeunesse qui disposent de locaux, les agents ne mènent aucune activité de jeunesse, ils n’ont même pas de programme, n’ont ni moyens matériels ni moyens financiers. Ils n’ont rien.

 

C’est de ce département fantôme, qu’on vient de dépouiller de ses derniers atours, que Mamadou Gaoussou Diarra, avocat inscrit au barreau du Mali, vient d’hériter.

 

A quoi donc rime un ministère de la jeunesse seule dans un pays comme le Mali ? A rien. Il est vrai que ce département ne peut pas avoir un budget consistant, mais le gouvernement gagnera quelques miettes à le fermer pour que le ridicule ne recommence pas à tuer. Et Me Diarra ? Qu’il retourne à son barreau défendre les Issabré et consorts au lieu de perdre son temps dans un département inutile.

 

Cheick TANDINA

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4 COMMENTAIRES

  1. Comment un Tandina ose s attaquer à un Issabré? Filston bon article mais la prochaine laisse les Dogonos qui sont tes cousins.

  2. Mais comment pvez vs dire celà?alorsque tous les parents savent q nos enfts sont perdus.un nvo departemt a tjrs besoin du temps et soutien des pers concernées pr avoir la force d avancer et ses pers Ct nousparrents et les acteurs qi st autour des domaines des enfts.ce departemt doit être une préoccupation de ts les vrai maliens

  3. très bon article. Bravo Mr tandina et ce que vous avez noté est vrai .
    Il faut carrément fermé ce département . C est du gâchis financier?
    fictif.

  4. Tres dur commentaire, quand meme ! Un contenu peut valablement etre donné au Ministere. Il depend en gros de l'esprit de creativité, de l'esprit d'initiative, des actions prioritaires identifiées et moyens pour leur mise en oeuvre SANS OUBLIER la qualité des RESSOURCES HUMAINES dont Me Diarra se fera entouré. IL EST POSSIBLE DE FAIRE QUELQUE CHOSE EN TERME DE CONSTRUCTION CITOYEN.

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