A la loupe : L’interrogatoire inutile de Moussa Mara

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ni le FMI ni qui que ce soit n’a demandé que l’avion de la République du Mali soit vendu
Le premier ministre Moussa MARA

Insécurité grandissante dans les villes et campagnes, pénurie de cartes d’identité et de passeports, ce ne sont pas des questions d’actualité mais des problèmes récurrents depuis des années. Ce sont pourtant là les points inscrits à l’ordre du jour dans lequel les députés se sont enferrés alors que la présence de Moussa Mara était une occasion pour le peuple d’être éclairé sur les vraies préoccupations de l’heure, à travers les questions de ses représentants.

 

Moussa Mara avait déjà donné des explications sur l’achat d’un second avion présidentiel et des modalités qui ont entouré cette acquisition, mais comme le Fonds monétaire international (FMI), peu convaincu, ne veut toujours pas lâcher prise et demande des éclaircissements, condition nécessaire à la poursuite de sa collaboration financière avec les autorités maliennes, cette question doit forcément être abordée par les députés. Il en sera de même pour l’exécution d’un marché conclu de gré à gré pour la fourniture d’armement et de matériel militaire. Ce contrat, selon plusieurs critiques, a été élaboré dans une totale opacité. Malgré des dispositions qui autorisent les autorités à passer ce genre de marché sans publication d’appel d’offres, puisqu’il s’agit de dossiers classés « secret défense », et malgré les explications que les autorités ont données aux institutions de Bretton Woods, celles-ci ne se sont pas laissées convaincre sur ce dossier non plus, et ont gelé leur coopération avec le Mali. Alors si le FMI n’est toujours pas convaincu et même si eux l’avaient été lors de la déclaration de politique générale du gouvernement, les députés doivent réentendre les explications du Premier ministre.

 

Dilatoire, diversion

Le deuxième point sur lequel le peuple veut que ses représentants demandent des comptes à Moussa Mara, c’est sa visite à Kidal, le 17 mai dernier, et surtout les tragiques conséquences qui en ont découlé. L’armée malienne, grâce à la contribution de l’Union européenne, selon les plus hautes autorités, était montée en puissance, opérationnelle et apte à remplir ses missions de défense de l’intégrité du territoire national. Pourquoi, alors, cette armée formée, opérationnelle, apte a-t-elle connu cette lamentable débâcle, le 21 mai, lorsqu’elle avait tenté de reprendre le contrôle du gouvernorat de la huitième région administrative ? Autre question embarrassante : qui a donné l’ordre de cette attaque ? Moussa Mara a déjà répondu à cette question : la décision d’attaquer le gouvernorat n’est pas d’origine politique. Autrement dit ce n’est pas le gouvernement qui a donné cet ordre. Mais le président de la République a refusé la démission du chef d’état-major général des armées de qui pouvait venir d’ordre militaire. Tous les autres chefs d’état-major, également susceptibles de donner un ordre offensif sont restés à leur poste. En revanche, Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la défense certes mais n’occupant qu’un poste politique, quitte un gouvernement qui ne serait pas responsable de l’ordre d’attaquer le gouvernorat de Kidal, selon le Premier ministre Mara.

 

Quant au départ de Soumeylou Boubèye Maïga, plusieurs députés sont certainement désireux de savoir si c’est une démission ou un limogeage, les explications données s’étant révélées confuses.

 

Le dernier point de l’actualité qui intrigue les Maliens, c’est la présumée arrestation d’un officier subalterne et de plusieurs sous-officiers de l’armée. Si l’information a été révélée par RFI et largement commentée par cette chaine internationale, à ce jour il n’y a eu aucun communiqué officiel pour la confirmer ou l’infirmer. Le porte-parole, certes peu disert, resté muet sur la question, de même que son collègue en charge de la communication qui a plutôt la langue pendue. Le Premier ministre, aujourd’hui, doit éclairer la lanterne du peuple qui se pose des questions et se demande si cette question ne relève pas plutôt du dilatoire, de la diversion afin de détourner les esprits des vrais problèmes de la nation.

 

Enfin, la question tant attendue, la vraie, la seule valable d’être inscrite à l’ordre du jour de cette séance de questions d’actualité, c’est de savoir quand est-ce que le politique se décidera enfin à donner cet ordre que tout le monde craint de donner : foncer sur Kidal et nettoyez-la de la vermine. Tout le reste est distraction.

 

Il y a quand même une question subsidiaire : pourquoi IBK, qui a décrété 2014 année de lutte contre la corruption, la fraude et le banditisme à col blanc est-il en train d’échouer lamentablement, y compris dans l’organisation des examens de fin d’année ?

Rappelons que pour répondre aux questions sur l’insécurité grandissante dans les villes et campagnes et la pénurie de cartes d’identité et de passeports, seuls étaient logiquement concernés le ministre de l’intérieur et de la sécurité, directement mis en cause dans la gestion de ces dossiers, et le chef du gouvernement. Mais c’est encore mal connaitre ce gouvernement dont la plupart des membres n’ont strictement rien à faire de leurs journées. Ainsi, ces désœuvrés et oisifs de la République ont pris d’assaut l’hémicycle, ce jeudi 12 mai, comme pour assurer la garde rapprochée de leur chef, Moussa Mara, ou de lui prouver leur affection au cours de cet exercice qu’ils croyaient pénible.

 

Cheick TANDINA

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  1. “Il en sera de même pour l’exécution d’un marché conclu de gré à gré pour la fourniture d’armement et de matériel militaire. Ce contrat, selon plusieurs critiques, a été élaboré dans une totale opacité. Malgré des dispositions qui autorisent les autorités à passer ce genre de marché sans publication d’appel d’offres, puisqu’il s’agit de dossiers classés « secret défense », et malgré les explications que les autorités ont données aux institutions de Bretton Woods, celles-ci ne se sont pas laissées convaincre sur ce dossier non plus, et ont gelé leur coopération avec le Mali.” N’EST CE PAS TOI Mr TANDINA QUI VAIT QUALIFIE CE CONTRAT DE FAUX ET USAGE DE FAUX AVANT QU’IBK LUI MEME VIENNE VOUS FAUCHER L’HERBE SOUS LES PIEDS? Alors assumez et bouclez-la?

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