Le Bureau politique nationale du rassemblement pour le Mali (Rpm) a tenu le 14 avril 2012 une conférence des cadres du parti. Cette conférence s’inscrit dans de sa stratégie d’information de ses militants sur l’accord- cadre du 6 avril et de porter à l’opinion nationale et internationale sa proposition sur l’organisation de la transition politique pour une durée de six mois sur la base d’un chronogramme pour la mise en œuvre efficace des missions, conformément à l’esprit de l’accord -cadre.
Cette proposition du Rpm est le résultat de l’analyse complète de l’accord et à partir des tâches spécifiques que dégage ledit accord. Face à la situation, le Rpm se doit, selon ses responsables, de préciser le contenu de chaque organe et de concevoir un plan d’action qui sera un outil dans les prises de positions et la participation du parti dans les débats futurs.
La réflexion des cadres du parti sur la transition démocratique s’est portée essentiellement sur 4 points : le délai et le chronogramme de la transition ; les tâches opérationnelles à accomplir par les différents organes ; la revue du processus électoral et enfin, la révision du fichier électoral.
En précisant les deux phases dans la gestion de la crise institutionnelle (la phase intérimaire et la phase de transition politique), l’accord ne donne aucune indication sur le délai de la transition. Conscient de cette situation, le Rpm envisage de se battre pour une transition de courte durée. Pour plusieurs raisons.
Pour le bureau politique national du parti, la durée peut donner goût au tenant du pouvoir. En plus de cette raison, le parti du Tisserand dénonce la mauvaise volonté de certaines formations politiques qui envisagent tous les moyens depuis 2010 pour reporter les élections. Ce sont là des raisons, parmi d’autres, qui expliquent le combat du Rpm en faveur de la courte durée de transition.
Malgré l’absence d’une feuille de route définie pour la transition, le Rpm propose un chronogramme conformément à l’esprit de l’accord. Ledit chronogramme porte sur trois périodes théoriques pour dégager les tâches.
La première partie porte sur la période intérimaire de 40 jours. Cette période doit consacrer l’élaboration et la mise en route des activités déterminantes entre avril et juin.
La deuxième partie du chronogramme porte sur les tâches opérationnelles à accomplir par les différents organes. Cette transition est constituée de deux organes essentiels. Il s’agit du Premier ministre doté de pleins pouvoirs et le gouvernement d’union nationale. Dans cette logique, la feuille de route déterminera les pleins pouvoirs du Premier ministre, mais son plan d’action tournera essentiellement sur la paix et la conduite des élections. Tout le gouvernement d’union nationale sera un gouvernement de mission chargé de l’exécution correcte des tâches.
La troisième partie concerne la revue du processus électoral. Le premier acte de cette revue consistera à un état des lieux par l’ensemble des parties prenantes. Il s’agira de faire le point des préparatifs devant le représentant du gouvernement, le médiateur, les partis politiques et la société civile, au plus tard fin avril.
Le deuxième acte de la revue consiste à faire l’audit du fichier électoral avant le 30 mai 2012. Le troisième acte consiste à procéder à une révision exceptionnelle des listes pour les électeurs du nord et le reste du pays.
A travers ce chronogramme, le Rpm propose un calendrier pour la tenue de l’élection présidentielle. Pour le premier tour, le parti propose la convocation du collège électoral le 25 juillet 2012, conformément à l’article 141 de la loi électorale. Date de dépôt des candidatures le 28 septembre, clôture de la campagne le 6 octobre, le déroulement du scrutin 28 octobre 2012.
Nouhoum Dicko
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