« La nouvelle loi électorale qui n’est pas transparente ne vise qu’à éloigner les femmes et les jeunes des postes de responsabilité »
Le samedi 1er octobre 2016, l’opposition politique malienne, se réclamant démocratique et républicaine, était encore dans la rue pour dit-elle épingler le régime IBK et son Gouvernement. Cette fois-ci, le Chef de File de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’URD et les membres de son équipage ont organisé une marche pacifique dénommée « marche pour le Mali » ou « marche pour la Démocratie »pour fustiger la nouvelle Loi électorale, soutenir les concertations nationales, réclamer le retour d’ATT et dénoncer la censure de la chaîne de télévision nationale, l’ORTM. Etaient présents à cette marche qui a mobilisé des milliers de personnes, plusieurs leaders de l’opposition, dont l’ancien premier ministre Modibo Sidibé, président des FARE, Djibril Tangara, président du parti FCD, Alassane Dembélé, président national du parti ANCD-Mali, Djiguiba Keïta, secrétaire général du PARENA, ainsi que des responsables d’associations de la société civile ne partageant pas les mêmes idées du pouvoir. Les marcheurs sont partis de la place de la liberté en passant par l’avenue Mamadou Konaté, la place OMVS, la place de l’indépendance pour enfin se regrouper à la bourse du travail où le chef de file de l’opposition a fait une déclaration.
C’est aux environs de 10 heures que la marche a commencé avec à sa tête les leaders de l’opposition, sous l’encadrement des forces de sécurité dont le professionnalisme a été salué par tous. A l’arrivée des marcheurs à la Bourse du travail, le secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keïta, communément appelé PPR a pris la parole pour camper le décor de l’évènement. Selon lui, cette marche est celle du Mali. PPR de préciser que sans la tenue des concertations nationales l’accord n’aura aucun sens. A ses dires l’ORTM appartient à tous les Maliens car elle fonctionne grâce aux impôts du contribuable.
A sa suite, le président des FARE s’est adressé à la foule. Pour Modibo Sidibé, cette mobilisation est le signe du patriotisme et de la bonne citoyenneté. « Sans concertations, il nous est impossible de garantir l’avenir de nos enfants qui sont appelés à assurer la relève de demain », a martelé l’ancien PM. Il a ensuite laissé entendre que : « Si on veut réellement la paix, et la réconciliation nationale, pourquoi ne pas faire retourner ATT au Mali. Tout le monde a reconnu que tout n’a pas marché, c’est pourquoi, le pays doit aller sur de nouvelles bases. L’ORTM doit laisser l’opposition s’exprimer. C’est une structure qui n’appartient à personne. Elle appartient aux Maliens. La nouvelle loi n’est pas du tout bonne. C’est un acte anti-démocratique. Que ceux qui veulent à tout prix faire adopter cette loi, pour empêcher à d’autres d’être candidats, sachent que ça ne marchera pas ».
A l’entame de sa déclaration, le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé a fait savoir que rien ne va dans ce pays. A l’entendre, « nous sommes sortis le 21 mai pour dire que ça ne va pas, mais le gouvernement a bouché ses oreilles. Ça ne va pas au nord du Mali tout comme au sud. Les Maliens doivent être concernés. Depuis trois ans, nous piétinons. On a déjà oublié que Kidal fait partie du Mali ».Pour le président de l’URD, on ne peut pas gérer un pays s’il n’ya pas de contacts entre les populations de ce pays. Aux dires du député de Niafunké, on ne peut pas gérer une démocratie en oubliant l’opposition. Le chef de file de l’opposition a poursuivi en disant que : « nous voulons qu’on écoute à travers une concertation nationale. Nous voulons le retour du président ATT. Plus de 10 ministres qui ont passé IBK, étaient des ministres sous ATT. Où est la morale, l’éthique ». Parlant de la censure de l’ORTM, il dira que : « cette structure publique est instrumentalisée. Nous ne sommes pas d’accord avec ce que fait l’ORTM. La démocratie est la liberté de la presse. Je remercie toute la presse malienne, digne et responsable qui fait son travail professionnellement ».
En ce qui concerne la nouvelle loi électorale, l’honorable Cissé a déclaré que l’opposition est contre cette disposition législative. C’est une loi électorale taillée sur mesure, a –il indiqué. A en croire le président de l’URD, cette loi qui n’est pas transparente ne vise qu’à éloigner les femmes et les jeunes des postes de responsabilité.
Il a salué les forces de sécurité pour la qualité du maintien d’ordre. Car selon lui, c’est grâce à ces hommes que tout a été parfait. Il a également fait comprendre que cela veut dire que nous avons des forces de sécurité responsables qui peuvent faire mieux si on les aide. Comment voulez-vous que les forces de sécurité fonctionnent si en trois ans, elles ont quatre ministres, déplore Soumaïla. Pour terminer il a fait savoir que : « si le président ne peut pas s’entourer d’hommes de confiance, pourquoi voulez-vous qu’on ait confiance en lui. On ne peut avoir confiance aux gens si on n’a pas de vision. Malheureusement, au Mali, nous ne savons pas où nous allons ».
Jean Goïta