Le 3 novembre 2016, l’opposition républicaine et démocratique malienne, a animée une conférence de presse, à la maison de presse, pour dénoncer le comportement du gouvernement, concernant le nouveau code électoral qui a été voté par l’assemblée nationale du Mali, et promulgué par le Président de la République le 17 octobre dernier. C’est le Président du PARENA M. Tièbilé Dramé qui était le principal conférencier, à ses côtés le Pr Salikou Sanogo de l’URD, Hamadoun Dicko du PS P et plusieurs autres représentant des partis de l’opposition.
A l’approche des élections communales sur toute étendue du territoire prévues pour le 20 de ce mois, une région administrative est toujours occupée par des gens qui ont des armes depuis 2012, et deux régions qui viennent d’être créées sont occupées par les mêmes gens ; l’insécurité du pays et la mauvaise gouvernance, tel est entre autre le tableau moins reluisant de la situation du pays. Raison pour laquelle l’opposition républicaine et démocratique est toujours déterminée que jamais à se battre pour l’application davantage les textes du pays.
Selon les animateurs de ladite conférence, « à la veille de l’ouverture de la campagne électorale pour l’élection des conseillers communaux, nous voulons vous entretenir, une fois de plus, des grands défis qui se posent à notre pays depuis les évènements de mars 2012 et qui connaissent un développement exponentiel depuis septembre 2013, notamment: l’installation des autorités intérimaires en catimini à l’exclusion de toutes les forces vives du pays ; l’insécurité permanente sur toute l’étendue du territoire ; l’imbroglio juridico-administratif des élections communales ». Ils diront qu’en ce début de novembre, à l’exception notable de ceux qui nous dirigent et qui sont coupés des dures réalités que vivent les maliens, tout le monde convient que le Mali va mal, très mal, que la situation du pays est de plus en plus intenable, tant les populations souffrent, tant les jeunes ont de plus en plus du mal à trouver un emploi, tant les chefs de ménages triment pour joindre les deux bouts, pour nourrir leurs familles, tant l’insécurité galopante n’épargne aucune région de notre pays.
Ils poursuivent encore en disant que « En ce début de novembre, notre peuple vit dans la psychose de l’insécurité, dans l’inquiétude de la partition rampante du territoire national. L’intégrité du territoire est chaque jour démantelée. Concernant les autorités intérimaires, ils diront que, « leur mise en place est annoncée pour ce mois de novembre, sans débat et sans considération des inquiétudes suscitées ça et là, sur la base d’un document appelé « entente» signé le 19 juin 2016 par le Gouvernement. Imposture juridique s’il en est, l’ENTENTE est un document qui viole et la loi votée par la représentation nationale le 10 mai 2016 et son décret d’application pris par le président de la République, le Premier ministre et plusieurs ministres le 18 mai 2016. Ne relevant d’aucun ordonnancement juridique du pays, l’ENTENTE est la manifestation de la démission de ceux dirigent le Mali. En effet, l’Entente porte sur des questions qui relèvent essentiellement du domaine de la loi sur lesquelles le gouvernement n’a nullement compétence, sauf autorisation expresse dans les conditions prévues à l’article 74 de la Constitution relatif aux ordonnances. Les rôles et attributions d’autorités intérimaires tels que relevés dans l’Entente sont également du domaine de la loi conformément à la Constitution ».
En parlant de l’Insécurité, l’opposition accuse le gouvernement d’incapable de gérer la situation, en disant que, « l’incapacité des autorités à protéger les personnes et les biens a atteint un seuil alarmant ces derniers jours. En dépit des assurances trompeuses du Gouvernement. La multiplication des attaques armées à Bamako et dans les communes environnantes interpelle le président de la République et son Gouvernement: Sanankoroba, Djélibougou, Kalifabougou, Siège d’Ecobank au cœur de Bamako, Néguéla et j’en passe ».
Ils ont aussi réagi par rapport aux communales du 20 novembre, selon eux, « c’est dans un tel contexte que le Gouvernement s’apprête à organiser des consultations communales “là où c’est possible” sur la base de deux lois électorales, celle du 14 octobre 2014 et celle promulguée le 17 octobre 2016 par le président de la République. Au Mali, l’on a atteint le sommet de l’improvisation et du pilotage à vue. C’est ainsi que, pas plus tard qu’hier 02 novembre, le Préfet de Diéma a réuni les responsables politiques de sa circonscription pour leur dire qu’il ne connaît pas la loi promulguée le 17 octobre et que s’appliqueront pour ces élections les dispositions de la précédente loi.
Par ailleurs, c’est en violation flagrante du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance que le Président de la république a promulgué la nouvelle loi ».
Selon le Président du PARENA, M. Tiébilé Dramé, « En effet, l’article 2 de ce Protocole stipule (1er alinéa): “Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité́ des acteurs politiques”.
Pour l’histoire, pour prendre date et pour la pédagogie, l’Opposition saisira la Cour de Justice de la CEDEAO pour dire le droit communautaire (qui est au- dessus de la loi nationale) ».
Daouda SANGARE
Au Mali, nous avons une opposition drôle. Vraiment. Chacun crie à la situation sécuritaire du pays, mais personne ne propose quoi que ce soit.
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