L’opposition démocratique et républicaine: «Nous sommes tous ce petit monsieur»

0
L’honorable SOUMAÏLA CISSÉ, président de l’URD et chef de file de l'opposition lors d’une conférence de presse du 19 septembre 2015
L’honorable SOUMAÏLA CISSÉ, président de l’URD et chef de file de l’opposition lors d’une conférence de presse du 19 septembre 2015

L’opposition démocratique et républicaine a donné samedi 31 octobre une conférence de presse au Centre international de conférence de Bamako. Laquelle conférence fait suite aux propos peu courtois du président de la République à l’encontre de Tiébilé Dramé. Les treize partis et regroupements de l’opposition politique n’entendent pas se laisser intimider.

Contrairement à la Fable de Jean de la Fontaine, dans «les animaux malades de la peste», c’est sur le roi qu’on crie haro. Après la lecture de la déclaration du collectif des partis de l’opposition par le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, et président de l’Urd, Amidou Diabaté du Parena et Modibo Sidibé enfoncèrent davantage le clou.

Selon Amidou Diabaté du Parena, «Il faut le préciser, c’est la constitution qui prescrit la liberté d’expression. Précisément, l’opposition joue un rôle de contre-pouvoir comme la société civile joue un rôle de contre-pouvoir. À mon avis, le Mali est le seul pays où l’action de l’opposition est verbale. Nous n’avons pas brûlé de pneus encore moins marché avec des barricades. Nous nous sommes limités à la mise en œuvre de ce qui est prescrit par la loi, sans aller au terme de ce qu’elle nous autorise à faire. Face à des actions inacceptables du gouvernement ou d’un président, comme sous d’autres cieux, dans d’autres pays proches de nous, les partis politiques de l’opposition réagissent et la société civile réagit. Si nous ne nous indignons pas par rapport à un certain nombre de pratiques, plier l’échine devant un acte d’injustice, n’est pas facteur de consolidation du droit. C’est pour cette raison que nous pensons que l’acte posé par le président et son gouvernement est, au-delà de la personne de Tiébilé, un acte qui contrarie la loi et la démocratie. Et c’est à ce titre que nous devons réagir pour dire non ! Nous ne pouvons pas être suspectés d’apatrides parce que nous avons suffisamment donné pour le Mali… mais la loi nous donne le droit de critiquer la réussite, avec nos arguments, mais que ça soit objectif, et là, on ne doit pas venir nous enlever ce qui est un droit et un devoir».

Pour Modibo Sidibé, président des Fare An ka Wuli, «Il y a deux conquêtes auxquelles les Maliens tiennent beaucoup. C’est la conquête de notre souveraineté et la conquête de la dominante démocratique qui est la liberté de parole. Nous avons refusé l’anarchie, pour dire que l’expression libre, la pensée et les opinions libres doivent être l’attribut majeur de l’individu et de tout citoyen. Dans leur grande majorité, les Maliens et les Maliennes sont attachés à ces deux conquêtes. Il faut le défendre, la liberté de parole. La majorité et l’opposition sont bien normales dans tout Etat démocratique. Pour ceux qui s’en souviennent, ce n’est pas la première fois que des menaces sont proférées par la majorité. On a dû le répéter que : ni les menace ni les injures ne feront taire l’opposition. Puisqu’on reproche à l’opposition de ne pas faire de propositions et donner des conseils, le conseil que nous donnons à la majorité, à l’époque déjà, était de mieux s’organiser pour répondre à l’opposition. Nous demandons et nous réclamons aux médias d’Etat de jouer leur véritable rôle dans l’ère démocratique de la République, pour faire les débats qu’il faut, pour que les gens discutent et se parlent. C’est la meilleure façon de dissiper tout. Des critiques infondées ! Venez nous dire comment et pourquoi, c’est infondé, c’est essentiel. Mais est-ce que ils sont prêts pour ça ?»

Gabriel TIENOU/Stagiaire

Commentaires via Facebook :