Lois portant statut de l’opposition, programmation militaire, prochaines élections communales et régionales : Les récriminations de l’honorable Oumar Mariko du parti SADI

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Oumar Mariko - pyromane - interpeller
Oumar Mariko

Tropicalisation de la démocratie malienne à travers la création d’un poste de chef de file de l’opposition politique, volonté d’étouffer l’expression  plurielle d’une opposition en lui imposant un porte-parole qui ne représente pas tous les courants de contre-pouvoir, possibilité de voir le chef de l’opposition manipuler par le pouvoir, examen du texte de loi relatif à la programmation militaire sans l’annexe.

Ce sont là quelques unes des nombreuses récriminations que le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance  (SADI) a formulées hier pour protester contre le vote la semaine dernière des lois sur le statut de l’opposition et portant programmation militaire. C’était au cours d’une conférence de presse que le parti que dirige l’honorable Oumar Mariko a animée hier, mercredi 25 février, au siège de cette formation politique à Djélibougou, en Commune I du district de Bamako.

Le parti SADI est-il toujours membre de la majorité au pouvoir ? C’est une réponse affirmative que donne le président du parti, Dr Oumar Mariko, le député élu à Kolondièba. Pourtant, le discours que tiennent  les responsables de cette formation politique fait penser que SADI est, sinon à l’opposition, du moins dans une position de ni pro ni anti-pouvoir.

Ainsi, pour des textes majeurs que la République attendait, depuis un certain temps, comme le statut de l’opposition, la loi de programmation militaire, les députés de SADI ont voté contre pour le premier et se sont abstenus pour le second.

Pour l’honorable Mariko, l’opinion peut se demander comment SADI, qui a longtemps animé l’opposition dans ce pays et n’a pas peur de le faire, peut être contre un texte dotant l’opposition d’un statut. ” Il s’agit, pour nous, d’expliquer que ce texte, que l’on fait passer pour une réforme majeure, n’a pour but que de nous imposer une camisole de force en mettant toute l’opposition dans un seul sac “, a-t-il déclaré. Avant de relever qu’il y a déjà un texte portant statut des partis de l’opposition en République du Mali. Il s’agit, a-t-il précisé, de la loi N° 00047 du 13 juillet 2000 qui comporte toutes les dispositions garantissant les droits de l’opposition politique (parlementaire et extra-parlementaire). Il a cité l’exemple du Burkina Faso où l’expérience du chef de file de l’opposition n’a pas donné les résultats escomptés.

Le chef de l’opposition manipulable par le pouvoir

Il a rappelé que ceux qui se réclament de l’opposition aujourd’hui n’ont jamais voulu respecter les droits de cette opposition au moment où le parti SADI y était avec notamment le PARENA, le RPM. Avant que ces derniers partis n’entrent au gou, vernement. Idem pour le parti BARA, dont les droits de seul parti de l’opposition en 2002 n’avaient pas été reconnus mais ignorés ou piétinés.

Pour Oumar Mariko, le problème du parti SADI réside, en réalité, dans le concept de ” chef de l’opposition “. Et de se demander comment on peut vouloir imposer un porte-parole à tous les partis de l’opposition. Tout en dénonçant la tendance naturelle de voir le chef de file de l’opposition se considérer comme le président de toutes les formations politiques qui ne participent pas au gouvernement et ne soutiennent pas l’action gouvernementale. Le conférencier a également décrié le fait que ce chef de l’opposition sera manipulé par le pouvoir car, a-t-il expliqué, une complicité sournoise s’établira entre lui et le président de la République. Ce qui aboutira à un dévoiement de la démocratie. Il s’est aussi insurgé contre les privilèges, avantages et prérogatives réservés à ce chef de file de l’opposition, qui sont budgétivores.

Procédure d’examen non transparente

Soutenu par Nouhoum Kéita et le député Amadou Araba Doumbia, le président du parti SADI a indiqué, par ailleurs, que la loi de programmation militaire ne pouvait pas, non plus, avoir leur assentiment dans la mesure où la procédure d’examen du texte à l’Assemblée nationale n’a pas été transparente. “Nous ne pouvons pas voter un texte dont l’annexe nous a été caché sous le prétexte qu’il contient des secrets de défense “, a déclaré l’honorable Doumbia.

Les intervenants ont, en outre, demandé que les prochaines élections communales et régionales, prévues le 26 avril 2015, soient purement et simplement reportées pour plusieurs motifs : les nombreux déplacés et réfugiés, le départ des forces étrangères, la redéploiement de l’administration sur tout le territoire.

Bruno D SEGBEDJI

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4 COMMENTAIRES

  1. L’HONORABLE MARIKO n’a pas tort, il n’a aucun égo pour ce qui concerne SOUMI, mais il songe de nos comportements qui fait craindre sur une orientation vers le consensus d’ATT qui a précipité le pays dans une abîme dans laquelle nous nous trouvions aujourd’hui.
    Dans notre pays tout le monde a peur du débat et cela nous oriente vers facilité même si le pays devrait y périr. Quel Pays? Sachons que le silence ne construit jamais un pays.

  2. Mr Marcio Oumar ne peut pas être d’accord pour ce statut de l’opposition tout simplement parce que il n’est pas le chef de l’opposition donc par égoïsme il nous dis du n’importe quoi. Cette statut va pousser les partis perdant a ne pas avoir peur d’aller à l’opposition.

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