Loi électorale : Modibo Sidibé la viole, Kafougouna laisse faire

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Depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, les plus hautes autorités ne font que violer les lois et les textes fondamentaux de la République. Alpha Oumar Konaré avait également émis le vœu de doter le Mali d’une nouvelle constitution, cependant, son propre parti, l’Adema Pasj, a mis le holà voyant plutôt un piège pour s’éterniser au pouvoir.

En 2002, le général Amadou Toumani Touré, en revenant sur la scène politique, n’avait pas démissionné,  et n’avait pas pris sa retraite de l’armée comme le stipule la loi électorale en ce qui concerne les membres des forces armées et de sécurité.

S’agissant de cet autre inspecteur général de police qui veut tronquer son uniforme de policier contre la veste de démocrate, la loi électorale l’oblige à la démission tout de suite et maintenant car il est déjà en campagne.

L’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, serait-il irrespectueux des lois de la République ? Profiterait-il de l’état de fébrilité d’une classe politique, qui n’en est plus une, ou du manque d’autorité de l’Etat perceptible à tous les niveaux et dont, il est par ailleurs comptable à plus d’un titre ?
Il ne fait l’objet d’aucun doute que dans une République, la mise en place, des seules institutions, ne saurait garantir aux citoyens l’exercice des principes démocratiques. Ce qui est déterminant, c’est le sens de la responsabilité et surtout le courage dont feront montre  les hommes et les femmes chargés d’animer lesdites institutions.

Dans la perspective des futurs duels pour l’élection présidentielle de 2012, «les hommes de troupe» de l’inspecteur général de police Modibo Sidibé, semblent mettre la charrue avant les bœufs.
En effet, la loi électorale stipule que : «Tout membre des forces armées et de sécurité, désireux d’être candidat à la présidence de la République, doit démissionner six mois avant la date du scrutin».

Cette disposition précise tout simplement que, les éléments des forces armées et de sécurité, qui désirent se lancer à la conquête du pouvoir, devront démissionner six mois au plus tard avant la date du scrutin au risque d’être frappé de forclusion.

Il est tout de même certain que dans l’esprit de la loi, si parmi ces personnes concernées, certains veulent anticiper leurs entrées dans l’arène politique, dès lors qu’il est établi que ceux-ci ont posé des actes politiques concrets allant dans le sens d’une aspiration à la fonction de président de la République, elles doivent être invitées à démissionner sans délai. Tout ce qui évitera, au regard du législateur, une dangereuse intrusion de la politique dans les garnisons militaires.

Cependant, depuis des mois déjà, l’opinion publique assiste médusée à la formation de nouvelles associations à caractère politique devant soutenir une éventuelle candidature de l’inspecteur général de police Modibo Sidibé à la présidentielle de 2012.

Que faut-il retenir, la faiblesse de l’Etat, l’incompétence de l’Etat, la complicité passive de l’Etat ? Au demeurant, aucune de ces faillites ne saurait justifier la délivrance d’un récépissé portant création d’associations à caractère politique se réclamant d’un membre des forces armées et de sécurité en activité.

Dès lors se pose la question fondamentale de savoir, quelle extrême liberté a conduit le ministère chargé de l’Administration territoriale à commettre cette dérive, qui, jusque là, n’engage que la seule responsabilité de l’Etat.

C’est donc fort d’un acte administratif régulier que des femmes et des hommes ont créé un premier regroupement, «Association Faso Den Nyuma», puis un deuxième «Club de soutien à Modibo Sidibé» pour mener des activités politiques, jusque là, conduites à la limite de la régularité. Mais, qui n’engage aucunement une quelconque responsabilité de leur «futur candidat» à la présidentielle de 2012.

Seulement, avec le lancement des activités de la troisième association à caractère politique «Union des jeunes pour le soutien à Modibo Sidibé», qui a vu des affiches, portant la photo de cet inspecteur général de police, envahir toute la capitale, le doute n’est plus permis sur sa caution pleine et entière, pourtant au mépris de l’éthique.

Cette campagne présidentielle, avant l’heure, relayée par les médias d’Etat, (ORTM et AMAP), que la capitale a vécu et vivra certainement encore d’autres, mérite d’être rectifiée par le Comité d’égal accès aux médias d’Etat.
Safouné KOUMBA

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