Le vote à lui seul n’aurait pas suffi pour assurer une augmentation des suffrages favorables aux femmes.
Notre pays dispose depuis décembre 2015 d’une loi pour promouvoir le genre dans les instances nominatives et électives. L’adoption de cette nouvelle mesure est historique. En effet, en 2006, l’Assemblée nationale avait rejeté un projet de loi similaire. Cette nouvelle qui est une victoire des Maliennes vient résoudre la problématique de la sous-représentation des femmes dans la vie publique et politique. La loi, qui comporte 4 articles, accorde désormais 30% des postes nominatifs et électifs aux femmes. Ce qui permettra à celles-ci de participer activement à la vie publique et à la construction de la démocratie dans notre pays.
Plus spécifiquement, les Maliennes vont désormais bénéficier de 30% au moins des nominations dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics par décret, arrêté ou décision. La nouvelle loi détermine également les catégories électives, y compris les conditions dans lesquelles la recevabilité d’une liste de candidature est soumise à la proportion maximale de 70% de femmes ou d’hommes. Les uns et les autres doivent comprendre qu’il ne s’agit pas, à travers cette loi, de favoriser les femmes, mais de promouvoir le genre dans toutes les instances nominatives et électives. Par conséquent, cette loi ne concerne pas que les femmes. Il s’agit donc de voir dans quelle mesure les hommes et les femmes peuvent, de façon équitable, participer à la gestion de l’Etat.
Mme Sangaré Oumou Ba, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille s’est félicitée de l’adoption et de la promulgation par le président de la République de la loi n° 052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Elle s’est d’autant plus réjouie de cette avancée que le vote de la loi s’est traduit par une augmentation du nombre de femmes élues aux dernières élections municipales de 2016.
Ainsi, le nombre de femmes élues est passé de 934 en 2009 à 2863 en 2016, soit plus de 25,56% contre 9% aux précédentes, de quoi conforter ce progrès qui est à inscrire au palmarès des résultats du département. La mobilisation a été assez forte dans la Région de Sikasso qui a élu 575 femmes, suivie de près par la Région de Ségou, où ce sont 562 femmes qui ont remporté le scrutin législatif.
Mais de façon incontestable, cette mobilisation et la victoire éclatante qui en a résulté sont à inscrire au crédit du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita qui a accepté de donner un coup de pouce salutaire aux femmes candidates aux élections municipales. Il a accordé un fonds de 300 millions aux femmes candidates. Ce qui a permis de démultiplier leurs chances de battre campagne et d’améliorer leur score.
Le vote de la loi et les avancées remportées par les femmes sur le front des élections municipales peuvent être inscrits en bonne place des actions du département de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Il s’est mobilisé pour faire bouger les lignes par la sensibilisation massive à travers les médias de proximité, les leaders communautaires, les chefs traditionnels, les autorités communales et villageoises. C’est ce succès éclatant que le département de tutelle veut magnifier lors de cette fête du 8 mars destinée aux femmes. Et, il a de quoi sur laquelle asseoir et manifester sa joie.
M. COULIBALY
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PRECOFEM : POUR VALORISER LES COMPÉTENCES FÉMININES
Le Projet d’émergence des compétences féminines du Mali est un outil pour la promotion du leadership féminin et un outil d’aide aux décisions de nomination et de recrutement
En vue de l’effectivité de la loi n° 2015-052 du 18 décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives au Mali, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers le Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE), veut mettre en place un Projet d’émergence des compétences féminines du Mali (PRECOFEM).
Le PRECOFEM est un projet de valorisation des compétences féminines. Outil d’aide à la prise de décision, il permet de renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans la gestion des affaires publiques et privées, fournir des informations utiles et en temps opportun aux décideurs pour la prise de certaines décisions concernant le recrutement, la nomination ou la représentation des femmes dans les différents secteurs de la vie économique. Il permet également d’identifier les secteurs où les femmes sont sous-représentées afin d’inciter à la prise de mesures correctives dans le sens de l’équité et de la justice sociale et favoriser le réseautage entre femmes.
L’identification des compétences dans la population féminine se fait dans tous les secteurs d’activités et concerne toutes les femmes qui ont une compétence avérée quels que soient le niveau d’étude et le domaine d’activités. Il s’agit ainsi des femmes cadres de haut niveau avec plus de cinq années d’expérience, des jeunes filles/femmes diplômées avec moins de cinq années d’expérience et des compétences à affirmer et des femmes de tout niveau qui excellent dans leurs secteurs d’activité.
Le CNDIFE procédera à la création d’un site web du PRECOFEM, à la mise en place d’un formulaire d’inscription en ligne, au lancement officiel du PRECOFEM.
L’identification des compétences féminines sur toute l’étendue du territoire et de la diaspora, l’élaboration d’une stratégie de communication, l’utilisation massive des médias : radios, télévisions, presse écrite, ateliers et la sensibilisation et communication pour l’inscription en ligne à travers une vaste campagne d’information sur l’intérêt pour les femmes de figurer dans la base de données feront partie de ses missions.
Par ailleurs, l’organisation des campagnes d’inscription en ligne, le traitement et l’authentification des informations de la base de données à travers la vérification des données pour s’assurer de l’exactitude des informations collectées dans la base de données (annuaire), l’édition de l’annuaire des compétences féminines par secteur, la remise officielle du répertoire des compétences féminines au commanditaire et l’organisation de la diffusion de l’annuaire suivi de plaidoyer sont aussi des activités à mener.
Pour les femmes (intellectuelles ou non) qui excellent dans leurs secteurs, la sollicitation du corps préfectoral sera nécessaire pour élaborer des critères, utiliser l’approche participative et communautaire et œuvrer à la promotion de la femme du milieu rural. La sélection des femmes modèles, selon les secteurs d’activités, est encouragée afin que ces dernières servent de locomotives et mettent leur savoir-faire au service des femmes plus défavorisées ou de groupements de femmes en difficulté.
Le Projet d’émergence des compétences féminines du Mali (PRECOFEM) est un outil pour la promotion du leadership féminin et un outil d’aide aux décisions de nomination et de recrutement. Il convient de susciter l’implication de tous et de toutes autour de la promotion de ce projet.
M. C.
La promotion féminine a toujours été au cœur des préoccupations des autorités maliennes.
OK!
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