L’œil d’un opposant : Le Parena déshabille le régime d’IBK

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Le Parti pour la renaissance nationale (Parena) de Tiébilé Dramé, après avoir observé le silence jusque-là sur la gestion des affaires par le président Ibrahim Boubacar Kéita, vient de sortir de sa réserve pour alerter l’opinion car, dit-il, la nouvelle gouvernance montre ses limites et risque de conduire le pays tout entier dans une impasse irrémédiable et dangereuse.

Tieble Dramé
Tieble Dramé

Dans une déclaration dont nous détenons une copie et titrée “Le Mali dans l’impasse”, le parti du Bélier blanc fait un sévère diagnostic des 7 mois de gestion des affaires par le président IBK où il met en exergue la difficulté de la situation économique et financière, la vie chère, l’angoisse des ménages.

Concernant la nouvelle gouvernance et les atteintes à la morale, le parti dénonce l’influence de la famille dans les affaires de l’Etat, le contrat de 108 milliards de la Guo-Star SARL, la rénovation du palais de Koulouba, les travaux à la résidence privée du chef de l’Etat, le projet d’acquisition d’un nouvel avion présidentiel, l’affaire ZTE, les relations avec des hommes d’affaires étrangers. Il se prononce aussi sur la question de la stabilisation du Nord, la panne du processus politique et les menaces sur l’unité nationale.

La déclaration, qui a été faite ce jeudi matin à 11 h au siège du parti à Bolibana, souligne dans son introduction qu’IBK a élu avec le soutien des militaires putschistes et d’importants leaders d’opinion, que son élection avait suscité des espoirs par rapports aux défis, mais que 7 mois après son entrée en fonction, le peuple malien vit une immense déception proportionnelle à l’étendue de l’espoir suscité par son élection. La déclaration indique que de nombreuses difficultés assaillent le peuple malien au quotidien.

“Une dérive népotique sans précédent a vu le jour dès les premiers jours du quinquennat. Les injustices se multiplient et l’horizon est loin de se dégager au nord. Ici et là, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, les citoyens et les amis du Mali s’interrogent sur le nouveau type de gouvernance qui est en train de gâcher les chances de redressement de notre pays. Cette gouvernance mélange pêle-mêle déclarations tonitruantes dans le but de tenir l’opinion en haleine, menaces, affairisme, opacité, improvisation et pilotage à vue. La question principale du pays, celle du Nord, celle dont la mauvaise gestion nous a entraînés dans l’abîme, est de nouveau dans l’impasse faute d’une stratégie clairement conçue et mise en œuvre”, peut-on lire dans la déclaration.

Le Parena souligne que la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly confirme que la gouvernance instaurée par le nouveau président de la République est source d’instabilité. “Sous tous les cieux, changer de Premier ministre au bout de sept mois est un signe révélateur d’une crise politique”.

Le Parena est sans complaisance dans son diagnostic sur la difficile situation économique et financière du pays, la vie chère et l’angoisse des ménages. Pour Tiébilé Dramé et ses partisans, Dieu sait que la vie est dure pour les Maliens. Ils pointent un doigt accusateur sur l’incapacité des nouvelles autorités à mobiliser les centaines de milliards de F CFA promises, l’année dernière, par les partenaires du Mali, réunis à Bruxelles.

Aussi, le Parena dénonce le train de vie de l’Etat. “Les difficultés financières que rencontrent les Maliens auraient pu être supportables si, au sommet de l’Etat, était donné l’exemple de la compassion envers le peuple qui souffre, par la retenue et la sobriété dans les dépenses publiques. Or, que voyons-nous ? De nombreux et coûteux voyages présidentiels à bord d’avions de luxe loué à prix d’or avec délégations pléthoriques. Qu’entendons-nous ? Des histoires d’argent de plus en plus nombreuses accompagnées de soupçons d’enrichissement illicite”.

S’agissant de la nouvelle gouvernance et les atteintes à la morale, le Parena explique que le président de la République a inauguré son quinquennat en dérogeant à son obligation constitutionnelle de déclaration publique de ses biens. Le parti souligne que la caractéristique principale du nouveau quinquennat a été l’irruption de la famille dans les affaires de l’Etat.

“Jamais depuis l’indépendance, la famille d’un président n’a joué un rôle aussi prépondérant dans les affaires publiques, en si peu de temps. A la présidence de la République (y compris à l’état-major particulier), au gouvernement et à l’Assemblée nationale, ce sont des pans entiers de la puissance publique qui ont été confiés aux membres du clan présidentiel. Les secteurs stratégiques de l’économie et de l’éducation nationale sont pilotés par des membres de la famille présidentielle par ministres interposés. Si elle continue, cette dérive portera atteinte aux pactes fondateurs de la nation et de la République. Comme si cela ne suffisait pas, les Maliens assistent, médusés, à l’éclosion d’affaires de toute nature qui ébranlent leur confiance en leur pays et en ses institutions. Des contrats relatifs à des marchés de plusieurs dizaines de milliards de F CFA sont signés en toute opacité avec des soupçons d’enrichissement personnel.

Quelques exemples : Le contrat de 108 milliards de F CFA entre Guo-Star SARL et le ministère de la Défense : malgré les tentatives maladroites de démenti, il est établi que le contrat initial de 69 milliards a été porté à 108 milliards pour des fournitures d’engins et d’équipements à l’armée. Le délit d’initié est aussi patent. C’est bien un conseiller spécial du président de la République et le ministre de la Défense qui sont les signataires initiaux du contrat. La rénovation du palais de Koulouba : estimés initialement à 2 milliards pendant la transition, les travaux de rénovation du palais présidentiel sont aujourd’hui portés à 10 milliards et supervisés par un beau-frère du chef de l’Etat. Les travaux à la résidence privée du chef de l’Etat : il est urgent de rendre publique la source de financement des importants travaux en cours dans la résidence privée du chef de l’Etat à Sébénikoro où le nouveau plan architectural prévoit, entre autres, une piscine en salle fermée. Qui finance ces travaux ? Le budget de l’Etat ? Les fonds personnels du président et de sa famille ? L’acquisition d’un nouvel avion présidentiel : sous l’ancien régime, pour les voyages présidentiels, l’Etat avait acquis un Boeing 727 dans des conditions d’opacité totale. Il semble que les vieilles pratiques ont la vie dure. Alors que cet avion est en bon état et que l’assurance contractée auprès de l’assureur londonien, Allianz, a été renouvelée jusqu’en 2015, le nouveau président refuse de l’utiliser et décide d’acquérir un nouveau Boeing 737-700 dont le coût serait de 17 milliards de F CFA. Mis en circulation en 1999, cet appareil aurait déjà effectué 6000 heures de vol. Y a-t-il eu appel d’offres pour engager l’argent public à hauteur de 17 milliards de F CFA ? Si c’est un marché de gré à gré, comme tout laisse croire, qui a servi d’intermédiaires ? A quelles conditions ? L’affaire ZTE : la multinationale Zhong Xing Télécommunication-Equipment Company Limited (ZTE) est un équipementier en télécom côté à la bourse de Hong Kong. Un marché de 26 milliards de F CFA portant sur un projet relatif à un réseau national de sécurité de communication, soumis aux gouvernements précédents, a été exhumé ces derniers temps dans des conditions de transparence qui laissent à désirer. Les relations avec des hommes d’affaires étrangers : le Parena ne se réjouit pas de ce qui est écrit dans la presse française et internationale au sujet des relations du président de la République avec des milieux d’affaires étrangers. Vraies ou fausses, ces allégations sont de nature à affaiblir l’institution présidentielle au moment où, se débattant pour sortir de la crise, le Mali a crucialement besoin d’un leadership crédible et respecté internationalement. Aussi est-il urgent que le chef de l’Etat, dépositaire de la dignité et de la souveraineté nationales du Mali, dise clairement si certains de ses voyages et ses séjours notamment à l’hôtel Royal Monceau et dans une clinique marseillaise ont été pris en charge par des hommes d’affaires étrangers. (Le prix négocié d’une suite présidentielle au Royal Monceau est de 12 millions de F CFA, la nuitée). Le chef de l’Etat doit aussi rassurer les Maliens sur la délivrance de passeports diplomatiques maliens aux mêmes hommes d’affaires.

Les nouvelles autorités gèrent le pays comme si l’Etat ne s’était pas effondré suite à de graves fautes de gouvernance. Sans humilité, elles fonctionnent en vase clos, en toute opacité, comme si elles avaient acheté les Maliens et leurs votes”, souligne le Parena dans sa déclaration.
En ce qui concerne la stabilisation du Nord, la panne du processus politique et les menaces sur l’unité nationale, le Parena estime que la situation du Nord doit demeurer une priorité. Il souligne que le processus politique de dialogue et de réconciliation est dans une impasse incompréhensible et se demande pourquoi le président n’a pas engagé le dialogue au terme des 60 jours qui ont suivi la formation du gouvernement, conformément à l’Accord de Ouagadougou qui réaffirme l’intégrité du territoire, l’unité nationale et la forme laïque et républicaine de l’Etat ?

“Pourquoi n’engage-t-il pas le dialogue pour récupérer Kidal, redéployer l’administration et l’armée, et stabiliser le Nord ? Les atermoiements et les tergiversations ont conduit au pourrissement de la situation et ouvrent la voie à une radicalisation préjudiciable à la cohésion nationale”. Le Parena condamne les propos qui sous-tendent la création du Fores (Forum des ressortissants du Sud) et s’étonne du fait que ni la présidence de la République, ni le gouvernement, ni l’Assemblée nationale, ni le RPM ne se soient démarqués, désolidarisés des propos aussi dangereux pour l’unité nationale tenus par un député du parti majoritaire.

Pour conclure, le Parena de Tiébilé Dramé estime que 7 mois après l’investiture d’IBK, le pays est bloqué : le dialogue politique avec les groupes du Nord en vue de récupérer Kidal est dans l’impasse, un marasme économique et financier s’est installé, les ménages souffrent, la famille du président s’est emparée de l’appareil d’Etat, les affaires d’argent, les excès et les dépenses de prestige se multiplient.

C’est pourquoi le Parena recommande : l’instauration d’une gouvernance moderne et prévisible, le desserrement de l’étau de la famille sur l’Etat, la relance du processus politique de récupération de Kidal, l’adoption de mesures pour soulager les ménages, la relance de l’économie nationale, l’annulation de l’achat du nouvel avion présidentiel, le respect de l’obligation constitutionnelle faite au Premier ministre et aux ministres de déclarer leurs biens, le respect de l’obligation de transparence faite au président de la République de s’expliquer devant le peuple sur ses relations avec les hommes d’affaires étrangers et sur les dépenses de prestige.

Abdoulaye Diakité

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9 COMMENTAIRES

  1. Bonjour M. Tiebilé,
    Je vous ai bien compris,malheureusement pour toi si Dieu te donnait la même occasion tu fera pire que IBK. Ne soyez pas trop pessimiste je me rappelle quand tu retirait ta candidature aux élections présidentielles, tu avais balancé des propos similaires sans issue. Dis nous un peu par rapport au sommet France-Afrique que tu as eu à organiser.
    Calme toi.
    Merci

  2. Clairement et simplement dit, analyses et constats apparents.Qui dira le contraire de façon convaincante. Quand au Nord c¨est déjà foutu, le président s^est couché espéreront qu’il ne va pas se deshabiller

  3. Merci Tièblén Dramé pour votre analyse de la situation socio politique du Mali. Les Maliens ont besoin de ça de la part des hommes politiques. Il faut instaurer le débat politique sinon rien ne changera dans ce pays.

    Vous venez par cette analyse éclairer les Maliens sur la gestion de Ibk. Mais aussi le pdt IBK doit s’inspirer de ces critiques pour corriger ce qui ne va pas. Il doit se rendre à l’évidence que la famille et les conseillers ne disent pas forcement la réalisé du terrain. Souvent il faut écouter son ennemi pour s’améliorer.

  4. Si toutes ces accusations s’avèrent fondées nous les maliens devons se dire si malédiction existe le MALI serait un pays maudit car un malien se disant aimant le pays ou 66% de ses compatriotes lui placent leurs confiances à le portant à la magistrature suprême pourrait se comporter ainsi ceci mérite des interrogations comment a t on arrivé là.
    Toutefois avec tous le respect que je dois à M TIEBLE je voudrais porter à son attention s’il me lit d’éviter d’annoncer dans les médiats des accusations sons preuves tangibles qui fragilisent les institutions du pays et discréditent la politique.
    Je conclus une telle accusation vraie ou fosse difficile pour un patriote de rester indiffèrent.

  5. bonjour
    mr drame même si je n’est jamais voter pour vous je suis d’accord avec votre analyse IBK pense que le MALI l’appartiens et qu’il suffi des declarations à chaque sorti pour apaiser les MALIENS mais ce qu’il oublie ATT parlais mieux que lui et pourtant il n’a pas échapper à la foudre mais quand a vous IBK c’est le peuple qui te fera le coup d’etat dans les urnes et ont va recuperer ou s’accager tes biens mal acqui dans les grand pays comme la FRANCE regarde comment si un proche du pouvoir est cité dans une affaire salle demissionne pour l’interêt de l’etat et de son honneur mais chez nous c’est les proches et la famille avant tout HONTE A VOUS ET VOUS VOUS PERMETTEZ DE PARLER D4ALLAH SOUBHANA WATTALLAH un nom que vous ne croyez même pas à mon avis si non jamais ce qui ce passe au MALI aujourd hui cô té gestion n’allais pas se faire du gâchi ,vol en flagrant delit etc

  6. Il ya bien de comportements, d’analyses et de commentaires que je n’ai jamais partages avec Tieble, mais cette fois-ci je pense qu’il fait une bonne analyse des faits et une critique objective. Il revient a IBK d’y preter une oreille attentive car c’est vraiment le sentiment du peuple malien. Le pouvoir est entrain d’enevrer, faites attention ! On peut basculer facilement dans des erreurs souvent irreparables comme ce fut le cas de certains tenants du pouvoir dans le passe.
    Le Peuple est tres attentif et sera tres dur dans les sanctions. Le Mali revient de loin, n’oubliez jamais cela. merci

  7. on a vu tieblin et son parena detaler a toutes jambes a l aproche des elections alors que le nom detieblin etait deja sur la liste des des candidats,ca m abeaucoup decu,parceque je croyait en tieble malgre que lui aussi a travers son parti faisait partie du dernier gouvernement d att comme tout le monde d ailleur,avec ces talent de negociateur,il faut reconnaitre il est le meilleur au mali,il a l experience,il connait le terrain,et cest un politicien aussi,il a beaucoup lutter pour la democratie au mali.il a decu plus d un au mali en se retirant de tout,apres avoir mener les negociations avec les rebelles,et maintenant il revient pour nous dire quoi ??
    on a pas besoin de tes analyses,tu a rate l occasion de le faire depuis tres longtemps..je sais pas qui tu essaie de seduir,mais ca ne marchera pas.il a fait un mauvais calcul en pensant que le mali ne pourra pas faire les elections.il a tire a terre comme dirai l autre.

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