Limogeage des Daf :Les effets collatéraux du remaniement ministériel et les prémices d’une croisade anti-corruption

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Tous les rapports de contrôle des services publics accablent les Directions Administratives et Financières. Le président ATT a même publiquement laissé entendre que la nomination d’un cadre au poste de DAF était synonyme de grande joie pour ses proches au regard des opportunités de corruption qui s’offraient désormais à tous. Une boutade satirique qui ne fait plus rire aujourd’hui.

La refondation des services administratifs et financiers étaient engagées. Des mesures visant en effet à créer deux directions distinctes (financières et chargées du matériel et du personnel) étaient effectives dans certains départements. C’est donc à la surprise générale (une fois de plus) que le boss décide de se défaire de tous, y compris, ceux ayant été récemment reconduits à leurs fonctions. Une décision qui montre les limites de la refondation engagée.
Dans les faits, il nous revient que la mesure est la résultante du récent remaniement ministériel. Des effets collatéraux !

Après le limogeage du gouvernement sortant, le président de la République aurait souhaité une épuration pure et simple au niveau de ces directions lesquelles, par la force des choses, représenteraient les yeux, oreilles et même bras secoureurs des ministres sortants. La mesure viserait certains ex-ministres dans la perspective des actions futures contre eux.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Il faudra rappeler que « l’amélioration du climat des affaires, du secteur financier, de la gestion des finances publiques » ont été les points saillants de la conférence de Bamako sur les ” Grands Défis et Opportunités Economiques du Mali ” organisée par le Gouvernement du Mali en collaboration avec le FMI, les 17 et 18 mars 2011.

Les participants dont la Banque Mondiale et le FMI ont en effet insisté sur l’assainissement des finances publiques maliennes non sans avoir fait allusion à la gestion désastreuse des Directions Administratives et financières.

Les rapports de contrôle des services publics pour leur part, ont tous mis en exergue les fautes administratives gravissimes à l’origine des détournements de deniers publics ou servants à les justifier. Ces fautes sont très souvent délibérément commises pour les besoins de la cause.
Elles ont très souvent pour origine ou justifications:
– manque de révision du cadre organique et non renforcement du dispositif de contrôle interne notamment dans la gestion des ressources, de la régie, du matériel et de l’équipement.
* non respecter des dispositions du Code des Marchés Publics
* non respect des dispositions de l’arrêté 1574/MEF-CAB concernant le régime des missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
* manque de système de suivi
* non respect strict des dispositions législatives et réglementaires concernant la tenue des documents de marchés, la nomenclature des pièces justificatives, les plafonds d’avances et dépenses ……..
* Non respect des dispositions du code des marchés publics,
* A la régie de la Direction Administrative et Financière du Ministère Absence de système d’archivage…
La liste n’est pas exhaustive. Ces astuces, on s’en doute, permettent à la fois de préparer les opérations de détournement et de délinquances financière avec les justifications appropriées en amont ou en aval.

Les montants issus de ces malversations servaient bien à projets insoupçonnés. Nous apprenons de bonnes sources que de nombreux DAF s’avèrent politiquement partisans et se sont même mués en grands bailleurs de fonds de formations politiques de la place.
Baba Ahmed

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