Ligne de force : A la communauté internationale d’agir

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Saouti Haidara
Saouti Haidara, Dirpub “L’Independant”

Les médiateurs internationaux en charge de la crise politico-sécuritaire au nord du Mali font l’amère expérience d’une situation bien connue des autorités et du peuple malien tout entier depuis plus d’un demi-siècle qu’ils sont confrontés à une rébellion cyclique : le manque total de sincérité et de fiabilité des animateurs de cette rébellion à vocation séparatiste, qu’il s’agisse de ceux des décennies passées ou d’aujourd’hui.

Initié par le gouvernement de Bamako, avec le concours de la Communauté internationale, le dialogue inter-Maliens d’Alger, qui a accouché d’un accord de paix et de réconciliation après huit mois d’intenses efforts, est la suite logique de l’Accord du 18 juin 2013 de Ouagadougou. Lequel dispose en son Préambule que les parties signataires ” réaffirment leur attachement à la Constitution de la République du Mali du 25 février 1992 “. Et s’engagent à ” respecter l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali ” ainsi que ” la forme républicaine et la laïcité du Mali “.

L’article 24 dudit Accord stipule en son alinéa 2 : ” Le présent Accord marque la volonté affirmée des Parties de réunifier le Mali, de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire… “.

Le MNLA et le HCUA, signataires de ce document élaboré sous les auspices de la CEDEAO et avec la facilitation de l’Union africaine, de l’ONU, de l’Union européenne, de la France, de la Suisse, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Niger, savaient pertinemment à quoi s’en tenir en se rendant aux pourparlers d’Alger.

Cela ne les a pas empêchés de remettre sur le tapis leur revendication frappée d’anachronisme – dès lors qu’ils ont apposé leur signature au bas de l’Accord de Ouagadougou – de création d’une entité juridique de “l’Azawad” internationalement reconnue, dont ils laissent espérer qu’elle pourrait former ” une fédération ” avec le Mali.

C’est dire le peu d’égard que ces gens ont pour leur propre signature et leur capacité singulière à renier l’acte qu’ils ont posé eux-mêmes.

Les sécessionnistes kidalois ne se contentent pas de réclamer que tout ce qui a été acquis à Alger soit remis à plat et que de nouvelles négociations soient ouvertes sur des bases et aux conditions qu’ils auront probablement déterminées eux-mêmes.

Ils veulent être les seuls interlocuteurs du gouvernement malien, à l’exclusion des groupes d’auto-défense qui se sont créés, à la fois pour protéger les populations touaregs, arabes, sonrhaïs, peulhs des exactions et des meurtres quotidiennement commis à leur endroit par les séparatistes et pour préserver l’unité du Mali qui leur est si chère.

En exigeant de nouvelles négociations sans ces groupes d’auto-défense, les sécessionnistes démontrent deux choses.

La première, c’est leur prétention non fondée en droit à parler et agir de manière exclusive au nom de ” l’Azawad ” étant donné qu’ils n’ont ni été élus ni encore moins mandatés par les populations de cet espace mythique pour revendiquer quoi que ce soit en leur nom.

Ils ne sont ni plus ni moins que des brigands et des usurpateurs.

La deuxième chose nous renvoit à l’Accord de Ouagadougou. Celui-ci dispose en son article 23 que ” le présent Accord est ouvert à l’adhésion d’autres groupes maliens non signataires qui s’engagent à respecter ses dispositions sans condition “.

C’est en vertu de cet article que le GATIA, le MAA-loyaliste, la CMF-PR, le MPSA et la CPA, qui n’ont pas signé l’Accord de Ouagadougou, ont été autorisés  par la médiation à participer aux discussions d’Alger et ont paraphé le texte final qui en est sorti.

Encore une fois, force est de constater que les rebelles de Kidal n’ont cure d’un accord qui n’a pas plus de valeur à leurs yeux qu’ ” un chiffon de papier ” comme disait l’autre.

Cela étant, il est inacceptable que le Mali, la communauté internationale dans ses composantes africaine, européenne, américaine, asiatique continuent à subir  l’arrogance et le mépris de quelques milliers d’individus qui se moquent éperdument des valeurs et des pratiques régissant la société moderne.

Ils doivent donc prendre leur responsabilité.

Le Mali, en donnant la surpriorité à son armée pour parer à toute éventualité et en gardant constamment à l’esprit cette vérité selon laquelle “ il n’y a pas d’Etat fort sans une armée forte “.

La communauté internationale en mettant en branle tous les moyens dont elle peut disposer aux plans diplomatique, judiciaire, militaire pour contraindre les rebelles de Kidal à parapher, puis le moment venu à signer l’Accord d’Alger, fruit de l’effort commun et considéré avec raison comme ” le meilleur accord qui puisse se trouver pour le Mali “.

Saouti L HAIDARA

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11 COMMENTAIRES

  1. Le fait même qu’une minorité de la minorité ose s’attaquer à la majorité est révélateur. Dans la question quels sont les soutiens des uns et des autres. Le MNLA est soutenu par quatre pays européens: la France, la suisse, la Belgique et le pays-bas. Le HCUA par le Qatar et anciennement l’Egypte. Le Mali par le Niger!
    La chance du Mali est que son éventuelle instabilité ne n’arrange pas les soutiens du MNLA, l’Egypte a changé de camp et la Lybie inquiète désormais tout le monde.
    Le problème du mali est qu’il n’est adossé à aucun grand de ce monde, les maliens sont pacifistes et les maliens croient au père-noël.
    Combien le Mali est prêt à dépenser pour recouvrir son entièreté? Combien c’est pas forcement l’argent!

  2. Mais que c’est dommage que la communauté internationale ne fait rien pour que la situation du Mali s’améliore . Sinon le MNLA ne représente qu’une petite partie de Kidal et même pas le nord du Mali .Une minorité qui veut nous pourrir la vie en complicité avec leurs alliés mais inchala le Mali vaincra !!!!

  3. Même si l’essentiel de l’article est raisonnable, il a 2 failles:
    1. la Communauté internationale ne fera rien pour aider le Mali, au contraire, elle soutient l’affaiblissement du Mali (de Berlin 1884 à ce jour en passant par la remise de Kidal par SERVAL au MNLA, cela a toujours été le cas: utiliser des africains pour casser d’autres africains);
    2. cet accord est le plus mauvais de tous les autres, parce qu’il reprend la n ième faute (ce n’est plus une erreur), d’accepter le principe de la réintégration des rebelles, meilleur moyen pour ne JAMAIS AVOIR UNE ARMEE FORTE. Comment peut-on imaginer un bandit devenir un saint sans l’usage de la force? Depuis quand un problème de banditisme, de mercenariat et de trafic s’interprète comme un problème de développement?
    La solution? le GATIA, les Brigades d’autodéfense, des leaders d’une autre trempe, l’Union Africaine…

  4. DEPUIS QUAND, IL Y A UNE USINE DANS LE NORD DU MALI POUR FAIRE DES ARMES? DES BOMBS, DES CHARS ETC…ETC…
    SI VOUS NE DISCUTES PAS REELLEMENT LE FOND DE NOS DISCORDS ET SE FAIRE COMPRENDRE ET DISONS ENTRE NOUS: JAMAIS ET JAMAIS ENCORE; LA GUERRE ENTRE NOUS. PARCEQUE, SI CERTAINS N'ONT RIEN COMPRIS, CE MEME PROBLEMES REVIENDRA MEME SI C'EST POUR UNE DIZAINE, UN OU DES MILLIERS VONT MOURIR ENCORE, POUR LES MEMES EURRERS.
    NOUS DEVONS UNIR PARTOUT SUR CETTE TERRE.
    ALORS LA BALLE EST DANS LE CAMP DES LEADERS PRESENTS AUJOURD' HUI AU MALI.
    DONC SOYEZ CONSEQUANTS ET PREVOIR : L AVENIR DE L' UNION DANS LA FRATERNITE.

  5. LE PLUS IMPORTANT D'UN ACCORD C'EST: LA COMPREHENSION.
    LAISSER LES BLANCS DE COTE, CONVOQUONS NOS FRERES ET SOEURS DU NORD, POUR UNE VRAIS REUNION EN FAMIILE. NOUS AVONS LES MEMES ENNEMIS. IL EST TEMPS DE CONCLUR UN ACCORD DE FAMILLE. SI NOS FRERES DU NORD AVAIENT RECONNUENT L'ENNEMIS COMMUN, ILS ALLAIENT EVITE LEURS PIEGES; POUR NOTRE DIVISION.
    ALORS UNE CONFERENCE: MALIEENE,PAR LES MALIENS ET SEULEMENT LES MALIENS, SANS LA PRESS, AUCUNE.

  6. LE PLUS IMPORTANT D'UN ACCORD C'EST: LA COMPREHENSION.
    LAISSER LES BLANCS DE COTE, CONVOQUONS NOS FRERES ET SOEURS DU NORD, POUR UNE VRAIS REUNION EN FAMIILE. NOUS AVONS LES MEMES ENNEMIS. IL EST TEMPS DE CONCLUR UN ACCORD DE FAMILLE. SI NOS FRERES DU NORD AVAIENT RECONNUENT L'ENNEMIS COMMUN, ILS ALLAIENT EVITE LEURS PIEGES; POUR NOTRE DIVISION.
    ALORS UNE CONFERENCE: MALIEENE,PAR LES MALIENS ET SEULEMENT LES MALIENS, SANS LA PRESS, AUCUNE.

  7. Mr Haidara, ces rebelles ont sûrement confiance en leurs soutiens ou peut-être une force militaire qu’ils détiennent pour défier tout le monde, sinon pourquoi tout ce cirque? Il y a un proverbe africain qui dit que si tu vois un crocodile en train d’acheter un pantalon, c’est qu’il a trouvé le moyen de sortir sa queue :mrgreen: :mrgreen: Ils savent donc pourquoi ils se comportent ainsi 💡

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