Ligne de force : 10 Jours pour former un gouvernement d’union nationale

7
Le président malien de transition, Dioncounda Traoré.

Sans surprise la CEDEAO a accordé un délai supplémentaire de dix jours au président de la République intérimaire pour former un gouvernement d’union nationale, censé imprimer un coup d’accélérateur à la libération du nord Mali des bandes armées séparatistes et islamistes et hâter la normalisation politique du pays par le rétablissement de la démocratie et de l’Etat de droit. C’eût été, en effet, un miracle que le Pr Dioncounda Traoré, rentré au bercail le vendredi 28 juillet, après deux mois d’exil forcé à Paris, s’acquitte de cette tâche complexe à l’échéance du 31 juillet, initialement fixée par l’organisation sous-régionale. Sous peine d’exclusion de l’exécutif malien de toutes ses activités.

La mise en place d’un gouvernement d’union nationale est une disposition de l’Accord-Cadre CNRDRE-CEDEAO du 6 avril 2012, lequel légitime la désignation de Dr Cheick Modibo Diarra au poste de premier ministre de «pleins pouvoirs» de la transition. Son refus obstiné d’y faire suite, ajouté à ses atermoiements et dérobades quant à l’envoi d’une force africaine appuyée par la communauté internationale ont fait perdre trois précieux mois sur les douze impartis à la transition. Trois mois mis à profit par les occupants du septentrion pour vider leurs contentieux  politico-idéologiques à coups de canons et par les vainqueurs pour se répartir les rôles et renforcer les positions acquises sur le terrain. Toutes choses qui ont provoqué le désarroi chez les Maliens, en particulier ceux des régions concernées et poussé à l’exaspération denos voisins et partenaires de la CEDEAO. Aussi, à la dernière réunion du groupe de contact sur le Mali à Ouagadougou, où Cheick Modibo Diarra a brillé par son absence, ont-ils décidé de le disqualifier dans la conduite de la transition au profit du président intérimaire Dioncounda Traoré.

Celui-ci s’est immédiatement mis au travail pour tenter de rattraper le temps perdu. Les consultations des acteurs politiques, sociaux et économiques se déroulent au pas de charge. Eu égard à l’importance des enjeux et à la large ouverture d’esprit qui constitue un trait essentiel de la démarche politique de Dioncounda Traoré, il ne fait pas de doute que le gouvernement qui sortira de ces discussions sera représentatif des principales sensibilités politiques, syndicales, régionales, confessionnelles, voire ethniques de l’entité malienne.

Avec un tel gouvernement dont on peut raisonnablement espérer qu’il fera preuve de loyauté vis-à-vis de celui qui l’aura façonné et d’autres organes de gestion de la transition annoncés (Haut Conseil d’Etat, Commission Nationale aux Négociations), le sort personnel de l’ex navigateur interplanétaire, qui a déclaré haut et fort qu’il ne démissionnera pas de son poste, parait scellé. Il devra choisir entre devenir un premier ministre de figuration, loin des «pleins pouvoirs» que l’Accord-Cadre lui a conférés et qu’il n’a pas su exploiter à son profit ou se démettre.

Dans ce dernier cas, il aura toujours le loisir de préparer son retour par la grande porte à travers l’élection présidentielle attendue dans les mois à venir et à laquelle il ne pourra pas lui être interdit de se présenter.

Saouti Labass HAIDARA

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Le premier Ministre Mr Diarra est une chance pour Mr Dioncouda. Il n’est pas certain que les 12 mois de l’intérim qui lui a été accordé suffiront à résoudre les problèmes posés. Si jamais le PM qui est le choix du peuple à travers l’accord cadre démissionne, il n’est pas évident que Mr Dioncouda tiendra les 12 mois imparti. S’il tient, le rallongement de son mandat posera problème. S’il a fallu qu’il soit tabassé pour faire les 12 mois, qu’est-ce que lui attend encore à la fin de ses 12 mois ?

  2. MTC

    La CEDEAO nous lance un ultimatum pour constituer un gouvernement de large ouverture car si non bonjour les dégâts.

    La CEDEAO bloque les armes et munitions maliennes aux ports de la Guinée et du Sénégal.

    Le Mali aura recours certainement à un appui extérieur, mais aucun soldat de la sous région ne foulera le sol malien, en tout cas Alpha CONDE peut déjà rappeler ses soldats envoyés au Sénégal.

  3. Que ceux qui ne me croient pas,c’est tant pis mais cette CEDEAO nous mène tout droit au mur parceque c’est elle qui avait mis en place le gouvernement de CMD et maintenant elle nous parle de gouvernement d’union nationale comme si un gouvernement d’union nationale de 1000 ministres serait la potion magique.Vous verrez qu’après,elle va nous inventer une autre histoire et toujours elle va brandir ses sanctions.Blaise compaoré est complice de ces terroristes au Nord,il est pris à la gorge et donc il est obligé de nous jouer son double jeu sinon c’est son pays qui sera envahi à son tour et là,il ne veut pas subir le même sort que ATT mais c’est inévitable que le Burkina connaitra des troubles parcequ’on ne peut pas tout le temps tricher avec l’histoire quand on a toujours été assassin comme Blaise Compaoré fut et est toujours

  4. avec tous ceux qui à Bamako veulent avoir une part du gateau , dans 6 mois on en sera toujours au meme point ! Dieu a maudit le Mali !

    • il y a pas à dire, tu prends du plaisir devant la souffrance d’autrui… C’est un comportement de sociopathe…

      J’espère pour que ton pI ne sera pas occupé dans les années à venir…

      Comment peux-tu prendre du plaisir devant le maleur qui frappe le pays d’origine de ta prorpe fille?…
      Et après tu l’embrasse avant de la coucher. C’est un comportement minable…

      Fais attention au coin de la rue, le malheur peut te frapper aussi.

      asterix sanene ba kulé fa kulé 😈

  5. Saouti, je pense que ces 100 jours lui interdisent déjà de se présenter aux futures présidentielles, auxquelles il n’a de toute façon aucune chance.

Comments are closed.