Contrairement aux attentes, les ministres Bocari Tréta en charge du Développement rural et le Général  Sada Samaké de la sécurité intérieure et de la protection civile, n’ont  pu convaincre au cours des échanges  qui furent très  houleux Jeudi dernier à l’Assemblée nationale du Mali. Le peuple est resté sur sa faim à propos des questions d’intérêt national

Des engrais Frelatés : légèreté ou  complicité ?

Le  Ministre du développement rural,  Dr Bocari Treta. Lui, devrait répondre aux  questions relatives aux  engrais frelatés et  l’accaparement des terres des paysans par l’opérateur économique Modibo Keita du GDCM  précisément dans la zone office du Niger

Pour Oumar Mariko, «tout porte à croire qu’il s’agit d’un réseau  de malfaiteurs et les deux grands  responsables dans cette affaire sont vous monsieur  le Ministre Bocari Tréta  et le Président des GIE Bakary Togola». Aussi de s’interroger  s’il s’agit d’une légèreté ou d’une complicité ?  Ces engrais ont –ils un impact sur la santé ?

Selon lui, des investigations ont permis  de savoir que ces engrais contiennent des produits toxiques nuisibles à la santé. Ces engrais dit « hors norme»  ont une incidence sur le rendement en termes de production et sur  revenus des paysans à l’hectare. Par contre les engrais frelatés qu’il refuse de reconnaitre contiennent  des substances comme le «plomb ou le chrome»   pouvant entrainer des maladies comme le cancer.

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, la superficie octroyée à l’opérateur Modibo Keita de GDCM n’est pas  à son emplacement réel. En clair, fait-il remarquer le  contrat de bail est faux. A ses dires, le ministre Tréta devrait chercher à voir clair; ce qui n’a pas été fait.

Ce dernier dans sa réponse,  affirme qu’il n’y a pas eu d’engrais frelatés, une question qu’il qualifie d’ailleurs de fantaisiste. Il dit n’avoir aucune réponse de l’impact des engrais en question sur la santé. Par contre, affirme-t-il,  des échantillons ont été envoyés au Laboratoire central vétérinaire de Sotuba, au Sénégal et en France.

Concernant  le Général Sada Samaké en charge de la sécurité et de la protection civile, les questions à lui adressées s’articulaient  autour de   quatre points: l’affaire  des élèves commissaires, le syndicat, l’insécurité,  les passeports et cartes d’identité.

 A l’Honorable Oumar  Mariko d’interroger : « suites aux décisions judiciaires, quelles dispositions pratiques avez-vous prises pour régulariser la situation des élèves commissaires, les diplômés de la police, les syndicalistes et les policiers injustement radiés »?  Votre souci de faire respecter la loi vous impose de donner l’exemple en vous y pliant».

Le ministre Sada dans  sa  réponse affirme que par la faute de l’Honorable Oumar Mariko, certains syndicalistes croupissent en prison (allusion faite au Coup d’Etat) avant de le qualifier d’agitateur professionnel. «Vous avez incité les jeunes policiers ce matin à organiser un sit-in au  GMS».

Mariko pour sa part dira au contraire que Sada n’a jamais été un officier de terrain. C’est par magouille qu’il est sorti après une année à l’EMIA comme Lieutenant  contrairement aux autres qui sont sous-lieutenants. «Vous avez fait signer le président de la République un décret portant nomination au grade de Contrôleur Divisionnaire, un grade qui n’existe nulle part dans le statut de la police. C’est dans le dessein d’imposer tes proches à des postes».

Aussi l’honorable Mariko d’enfoncer le clou en disant que c’est au contraire «de votre faute. Monsieur le Ministre  que les policiers syndicalistes  sont en prison. Certains d’ailleurs proches  de vous perçoivent leurs salaires  étant en prison pendant que d’autres libres ont leurs  salaires gelés».

Et de s’interroger ainsi : «Face à l’insécurité grandissante sur tout le territoire national,  quelles sont les mesures concrètes que vous avez prises en termes d’équipement et de dotation en carburant des unités de patrouille pour la police, de la gendarmerie, de la protection civile et de la garde nationale ? Pour quels besoins avez-vous réintroduit les agents de la garde nationale à l’intérieur de l’univers carcéral ? ».

Dans la même veine, il a évoqué d’autres sujets tout aussi d’actualité : la pénurie suivie de la spéculation sur les prix des cartes d’identité avec  les nombreuses files indiennes devant les commissariats, les bureaux des sous-préfectures, les brigades de gendarmerie.

«Ce que vous êtes en train de faire et que vous ne voulez pas dire au peuple est très grave» a indiqué l’élu avant de préciser que les spéculations sur le prix du passeport continuent et avec le réseau mis en place par le  Ministre Sada Samaké a précisé le député.

Lors de son passage à l’Assemblée nationale, le Ministre avait promis devant les Maliens que la crise du passeport sera résorbée. A ce jour, elle persiste et s’est même amplifiée. Quelle est l’origine de cette crise ? Est-elle due à votre volonté de changer de fournisseur ? Le  fournisseur actuel a-t-il failli ? Si oui comment ?

Ce qui est à déplorer, avec le nouvel acquéreur, le Mali ne gagne que 3 milliards contre 6 milliards FCFA en termes de bénéfice annuel sur le passeport.

A sa sortie, le député s’est dit déçu «ni Tréta encore moins Sada n’a répondu à mes questions».

Tom

Encadré

L’offensive de Sada, La réplique de Mariko… La réaction de calamity Isack

Des écarts de langage, il y en a eu lors de cette interpellation. L’on peut même parler de clash.

L’offensive de Sada:

« … Un agitateur professionnel sans envergure … Par votre faute, ces jeunes croupissent en prison. Vous, vous êtes à l’Hémicycle, et eux, en prison… Vous vous abritez derrière la majorité présidentielle…. Ma présence dans le gouvernement vous dérange… Ce sont les syndicalistes que l’honorable Mariko défend… Il faut comprendre que les temps ont changé, il n’y aura plus de coup d’Etat au Mali… Vous ne pouvez pas manger votre piment dans ma bouche… Je n’ai rien à prouver dans ce pays, mon parcours est  suffisamment édifiant pour que les gens sachent qui je suis.»

La réplique de Mariko

«Je vous connais ! Vous n’avez jamais été un officier de terrain… Je n’ai pas besoin de m’abriter derrière une quelconque majorité… Mon seul abri sur cette terre, c’est mon peuple et Dieu… Vous n’avez pas de réponses à ces questions… Cela montre votre limite à assurer la sécurité des maliens… Mettez la balle à terre pour que le mal-vie des maliens puissent s’estomper».

La réaction de calamity Isack

L’histoire vient de donner raison à certains députés précisément de l’opposition qui dénoncent toujours l’esprit partisan du Président de l’Assemblée Nationale. A chaque interpellation ses collègues se plaignent de lui aussi bien dans sa gestion du temps que dans la police du débat.

Il l’a prouvé en retirant  la parole à l’Honorable Mariko lequel, en réaction a traité le ministre «d’agité».

Tout le monde sait et mêmes certains députés l’on confirmé que  c’est bien  le ministre qui fut le premier à traiter l’élu  «d’agitateur professionnel sans envergure». Alors  l’on s’interroge à quoi pensait le Président de l’Assemblée nationale au moment où le ministre prononçait ces mots.

Personne n’en voudra à l’honorable Mariko qui a conditionné le retrait de son mot «agité» après celui du ministre qui fut le premier à offenser.

C’est dans cette cacophonie que le Président complexé dira à ses camarades «Vous n’êtes que des députés».

Coulou

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