Dans un entretien à bâtons rompus, le député Mamadou Diarrassouba, élu RPM à Dioïla donne ses premières impressions après une semaine de campagne. Pour lui, la question de la réélection d’IBK n’est pas un sujet d’actualité. Car, son bilan joue en sa faveur et il n’y a pas de doute, il sera réélu. C’est du moins ce qu’a affirmé notre interlocuteur.
Après un court séjour médical au Maroc, l’honorable Mamadou Diarrassouba remobilise ses troupes en faveur de la réélection du Président Ibrahim Boubacar Keïta. De plein pied dans les campagnes, il se veut optimiste.
Pour l’honorable Mamadou Diarrassouba, l’enfant chouchou de Dioïla, les campagnes électorales ont commencé dans les bonnes conditions dans la mesure où les gens disent ce qu’ils pensent et posent des actes dans ce contexte. Les 24 candidats en lice pour cette élection présidentielle sont jugés acceptables par le député élu à Dioïla qui voit en cela l’enrichissement et le renforcement de la démocratie malienne, laquelle, est, de nos jours, en «très bonne santé ».
«Je pense que le nombre des candidats n’est pas élevé. Même si avec la relecture de la loi électorale, on a remis la barre plus haut en fixant la caution à 25 millions FCFA et laissé le parrainage comme tel, cela n’a pas posé de problèmes aux candidats », souligne l’honorable Diarrassouba.
Quatre raisons fondamentales pour faire réélire IBK
A en croire Mamadou Diarrassouba, le bilan d’IBK joue en faveur de sa réélection. Pour lui, il y a quatre raisons fondamentales pour faire réélire IBK.
La première raison, pour laquelle IBK doit être réélu, c’est la poursuite de la mise en œuvre de l’accord pour une paix durable. Un document qui est aujourd’hui apprécié par ses adversaires politiques. «Aujourd’hui, grâce à cet accord, il n’y a plus de conflits entre les groupes armées et entre ces groupes armées et l’Etat malien. Si aujourd’hui, nous mettions correctement en œuvre cet accord, l’ensemble des partenaires de l’accord vont se mettre ensemble pour combattre le terrorisme», a-t-il indiqué. Pour lui, le problème qui persiste aujourd’hui, c’est le terrorisme qui est un phénomène planétaire dont la résolution se fera à long terme. «Le terrorisme nous l’avons pas inventé, même après nous, il va exister», a fait savoir l’élu de Dioïla.
La deuxième raison qui justifie la réélection d’IBK, c’est la poursuite de la reconstruction de l’armée considérée comme l’une des plus grandes œuvres de ce quinquennat. C’est cette reforme qui a nécessité l’adoption de la loi d’orientation et de programmation militaire dont le coût de mise en œuvre de la première phase est estimé à 1230 milliards FCFA sur cinq ans. L’impact positif de la mise en œuvre de cette loi est aujourd’hui visible au sein de l’armée. Pour l’orateur, les Maliens ont besoin d’IBK pour l’adoption et la mise en œuvre d’une seconde phase afin d’achever la reforme enclenchée de l’armée. Il pense qu’avec une seconde phase de la loi d’orientation et de programmation militaire, le Mali aura une armée digne de ce nom.
La troisième raison, C’est la poursuite des chantiers ouverts et ceux annoncés. Des chantiers qui concernent tous les domaines (eau, énergie, santé, éducation, infrastructures, agriculture, etc).
La quatrième raison et la dernière c’est qu’IBK entend mettre l’accent, sur la formation et la gestion des ressources humaines. L’un des chantiers les plus importants d’IBK est de mettre au service du Mali et des Maliens des cadres non seulement compétents, mais patriotes et intègres. Ces chantiers de reformes ne seront réalisés sans un grand rassemblement autour d’IBK.
Parlant de notre jeune démocratie, il estime que certains aspects doivent être revus. Surtout le système de parrainage qui doit être amélioré. Il se demande comment certains candidats (les trois quarts) ont pu obtenir des parrainages, alors que leurs partis politiques n’ont pas assez de conseillers encore moins des députés. A son avis, cela a été possible, parce que des élus ont agi indépendamment, en parrainant des candidats sans consulter leurs bases électorales, ni se référer à leurs formations politiques. «Mais l’éthique politique nous invite à revoir cet état de fait, cette façon de faire les parrainages. C’est vrai que le parrainage renforce la démocratie, mais nous devrons à l’avenir, réfléchir sur la question de savoir si désormais ce sont les citoyens ou les élus qui vont parrainer les candidats à l’élection présidentielle» a martelé le député élu à Dioila.
Ensemble Pour le Mali, une coalition en ordre de bataille pour la réélection d’IBK dès le premier tour
Aux dires de l’honorable Diarrassouba, au niveau du RPM et des coordinations Ensemble Pour Mali (EPM), toutes les dispositions sont prises pour battre campagne dans tous les coins et recoins du Mali. Rappelons qu’ils étaient très nombreux, les cadres du RPM à s’inquiéter de l’absence de Diarrassouba qui pourrait créer un vide au niveau de l’organisation des campagnes présidentielles. Celui-ci a été, on ne peut plus clair : «Mon absence n’a pas joué sur l’organisation des responsables, ni sur l’organisation de la coordination Ensemble Pour Mali de Koulikoro dont je fais partie. Quand je suis revenu de mon rendez-vous médical du Maroc, j’ai directement commencé le travail en mettant en place des coordinations locales et les directions de campagne de ces coordinations dans tous les cercles de la région de Koulikoro et cela, conformément au règlement intérieur de la coordination EPM. Je pense qu’au niveau de Koulikoro, nous sommes bien organisés, nous ne sommes pas en retard et nous serons parmi ceux qui vont compter dans la mobilisation pour la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita », a-t-il assuré.
C’est dire que malgré sa convalescence, l’homme est en train de mouiller le maillot afin que l’équipe de campagne dirigée par Bocar Tréta réussisse, avec brio, sa mission.
Outre la région de Koulikoro, la coalition Ensemble Pour le Mali (EPM), a indiqué le secrétaire à l’organisation du BNP RPM, est installée dans toutes les régions, dans les cercles et dans toutes les communes du Mali. La soixantaine de partis politiques membres de l’EPM, se sont donné la main pour mettre en place ces coordinations locales. Pour éviter toute frustration, tous les partis membres de l’EPM sont impliqués dans la gestion des campagnes électorales à travers le pays. L’honorable Diarrassouba se réjouit de constater qu’au niveau des régions et des cercles, des directions de campagne sont dirigées par des responsables d’autres partis politiques.
L’optimisme de l’honorable Diarrassouba
Pour lui, la réélection d’IBK pour un second mandat à la tête du Mali ne fait l’ombre d’aucun doute cela pour plusieurs raisons. Il fonde son optimisme sur un certain nombre d’éléments dont le principal, dit-il, c’est le soutien de l’Adema- Pasj et d’autres partis politiques à la candidature d’IBK.
Selon lui, en 2013, IBK n’avait pas le soutien de l’Adema PASJ, qui avait son candidat. Aussi, en 2013, le RPM n’était pas bien structuré et n’était ni solide, parce qu’il n’était pas au pouvoir. Mais aujourd’hui, en plus du soutien de l’ADEMA et d’autres partis politiques, le RPM est implanté partout.
«Notre parti a aujourd’hui élargi sa base grâce à sa victoire aux législatives et aux communales, ce qui n’était pas le cas en 2013. Le RPM est représenté partout au Mali même dans les régions nouvellement créées où, le parti a déjà des points focaux », a-t-il expliqué.
Autre élément de son optimisme, C’est le bilan d’IBK. A croire l’honorable questeur de l’hémicycle, IBK a réalisé des prouesses ces dernières années. Selon lui, Malgré le contexte défavorable, «IBK a un bilan incontestablement positif, il mérite un second mandat pour poursuivre les chantiers ouverts et ceux annoncés».
«La réélection d’IBK n’est pas un problème, il sera réélu sans difficulté. Le seul problème c’est comment gérer l’après élection et comment inciter l’ensemble des Maliens à faire du Mali leur credo», a affirmé notre interlocuteur.
Selon lui, quatre raisons principales justifient la réélection d’IBK pour un quinquennat.
L’invite de Diarrassouba à l’acceptation des résultats issus des urnes
A son avis, dans ce scrutin, il ne peut y avoir de fraude et il ne doit y avoir de fraude. Toutes les dispositions sont prises pour garantir des élections transparentes et crédibles.
«Outre la carte d’électeur biométrique, des dispositions sont prises dans la loi électorale afin que les élections se déroulent dans la transparence. Aussi, les PV des bureaux de vote sont signés et par l’assesseur de l’opposition et par l’assesseur de la majorité. Dans l’histoire de la démocratie malienne, des assesseurs n’ont jamais signé de PV. Lors de ce scrutin, ils le feront. C’est donc une avancée dans la lutte contre la fraude électorale », a-t-il rappelé. Toutes choses qui lui font dire que ces élections présidentielles seront les plus transparentes et les plus crédibles de l’histoire du Mali.
C’est pourquoi, il a conclu en invitant les prétendants au fauteuil présidentiel à accepter les résultats qui seront issus de ce scrutin.
Oumar KONATE