L’honorable Karim Keita répond à son homologue français : « Le pouvoir malien est d’autant plus conscient des enjeux actuels qu’il reste prudent dans ses actions… »

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Karim Keïta, président de la commission Défense, Sécurité et Protection civile à l'Assemblée nationale du Mali, député élu en commune II du district de Bamako. © DR

Mardi 3 juillet 2018, l’Honorable Karim Keita, président de la commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale du Mali, s’est donné pour tâche de répondre à Jean-Jacques Bridey, président de la commission nationale de Défense de l’Assemblée française qui soutenait que le « pouvoir actuel » « n’est pas à la hauteur des enjeux. » Karim Keita a tenu à préciser à son homologue français sur, le Point Afrique, que l’intérêt de tous les Maliens est la tenue de l’élection présidentielle à la date indiquée.

« Faire preuve d’humilité et de professionnalisme, c’est ce que les Maliens attendent de la France en ces temps de crises. » C’est en ces mots que le président de la commission de Défense de l’Assemblée nationale du Mali a apostrophé son homologue français, pour en même temps faire croire à ce dernier que les citoyens maliens ont été choqués par son discours.  Un discours contenant des propos que l’Honorable Karim Keita qualifie d’« infantilismes », mais aussi d’être une « analyse simpliste » de la situation sécuritaire « complexe » du Mali.

La réplique commence par le point des élections. Quant à savoir si le pouvoir en place a réellement la volonté d’organiser les élections à la date du 29 juillet prochain, Karim Keita a fait savoir au député français que l’objet de tous les entretiens du Premier ministre malien actuellement, vise essentiellement à l’organisation des élections. À ses dires, le Premier ministre français Édouard Phillippe a félicité SBM des préparatifs de cette élection lors d’une de leur rencontre. Il a même encouragé les autorités maliennes dans ce sens, a-t-il martelé, avant d’ajouter : « Le Mali n’a aucune raison de ne pas tenir ces élections, car la stabilité de notre pays est sans doute plus importante aux yeux des Maliens qu’elle ne le sera jamais pour vous. » Il s’interroge alors sur d’où pouvait venir le « pessimisme » de son homologue français qui, dans sa solitude, s’est permis de hisser sa voix sur celle des personnes censées s’exprimer comme il a eu à le faire, s’étonne Karim Keita.  L’Honorable Keita rappelle à son homologue les circonstances difficiles dans lesquelles le Mali « dont le seul désert est plus vaste que la France » a réussi à organiser les élections en 2013.

Sur le plan sécuritaire, il répond, à travers des interrogations, aux propos du député français qui tacle la gouvernance actuelle qualifiée de passive dans la résolution de la crise au Nord comme au Centre. Il rappelle à son homologue les lois d’orientation et de programmation militaire de 2015, le processus de Démilitarisation, de Démobilisation et de Réinsertion  en cours depuis 2015, dit-il, le renforcement du service de renseignement , etc. À travers ces actions, il tient à faire comprendre à son homologue que le pouvoir actuel n’a jamais été inactif dans la résolution de cette crise sécuritaire.  Plusieurs partenaires sont à la manœuvre auprès du Mali dans la gestion de cette crise, pour la résolution de laquelle, il faudra compter au moins « une décennie ». « Le pouvoir malien est d’autant plus conscient des enjeux actuels qu’il reste prudent dans ses actions et ne ressent pas le besoin de rendre publiques nombre d’actions gouvernementales dans le domaine de la sécurité car relevant de la sécurité défense », précise Karim Keita, avant d’inviter son homologue à approfondir ses connaissances sur les réalités du Mali.

Fousseni TOGOLA

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1 commentaire

  1. De l’histoire contemporaine du Mali c’est la première fois que le budget nationale prenne en charge entièrement les frais des élections présidentielles soit une prévision de 45 milliards. Or après le 26 Mars 91 qu’ est ce que le Mali n’a pas reçu comme aide et subvention ? Au moins avec IBK c’est le début de la souveraineté retrouvée.
    Il ne faut pas aussi que l’opposition comme à Africable se donne la liberté de dire que la distribution des cartes d’électeur est un échec après avoir été comblée de son exigence de fausse requête il y a à peine 2 mois et demi. Une requête qui aurait coûtée plus de 3 milliards et plus avec les incidents de Kéniéba, encore sur budget national et malgré “les gaspillages” passés dont vous faites allusion

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